Ephemeride

Ma vie, mes Jours, mes Nuits

Mardi 19 juin 2018 à 21:59

 Mes études n'en finissent plus... Je pense que je vais devenir médecin généraliste. Ça me va, je n'ai pas envie de faire six ans d'internat pour devenir chirurgien. Il me reste encore un an d'externat si tout va bien, trois voire quatre ans d'internat et après je m'installerai, éventuellement en Bretagne pour me rapprocher de l'océan.
Je vis avec mon compagnon. Nous allons fêter nos huit ans ce mois ci. J'ai des amis, j'ai gardé quelques amis du lycée et même d'avant, plus mes amis de fac. Je ne sais pas ce qu'il en restera après nos études mais on verra bien. Je ne m'investis plus autant dans mes amitiés qu'avant. Parce que je n'ai plus autant besoin d'eux. Je suis moins dépendante des autres. J'ai des projets auxquels m'accrocher. Je vais de l'avant, pour de bon. Je suis encore très puérile, souvent. Mais je l'accepte. Je suis moi, je parle fort et j'ai tout le temps des hauts et des bas, des montagnes russes émotionnelles. Mais je tâche de ne pas le montrer. Quand j'en aurai le temps, je dessinerai et peut-être qu'un jour j'arriverai à nouveau à écrire. Mais je n'ecrirai plus ici. Cette page de ma vie a été tournée le jour où je suis partie de chez mes parents, faisant rouler ma petite valise dans l'allée. 
Le nouveau chapitre qui s'écrit à présent, c'est ma vie d'adulte en temps que telle. J'ai une vague idée de celle que je veux être, et ça n'est plus compatible avec cette jeune fille névrosée que j'étais. Je ne l'oublie pas, elle reste là au fond de moi. Parfois elle reprend la parole. Souvent je suis nostalgique de mon adolescence et de tous les rêves que j'avais. Mais je ne suis plus la même. Et je ne veux plus l'être. J'ai des rêves à réaliser. Il faut regarder vers l'avant et avancer avec confiance.

Pour prendre son envol, il faut abandonner sa chrysalide. 




Au revoir, prenez soin de vous.

It's not over, only a new beginning. 

Mardi 26 juillet 2016 à 17:55

Lâcher prise.

Oublier tout le mal qu'on m'a fait.

Lâcher prise.

Oublier tout le mal que j'ai fait.

Lâcher prise.

Lâcher prise.

J'aimerais tant y arriver.

Cesser de me cramponner à ce que j'ai, pour pouvoir enfin m'envoler.

Je voudrai ne plus avoir mal à chaque fois que je pense à ces gens. Ca tire dans ma poitrine, à chaque fois que je pense à eux. A ma famille. A ma mère. A ma sœur. A mon frère. Même à mon père et ma grand-mère. Mais aussi à mes anciennes connaissances, mon ex où mes chers « amis ». Tous ces gens qui m'ont fait du mal, soit exprès, soit par leur égoïsme.

Tous ces gens à qui j'en ai voulu, et à qui j'ai fait à mon tour du mal. Je me suis avilie.

J'en suis venue à éprouver un état permanent de haine, et surtout envers moi-même. A conduire comme une folle en sachant que j'aurai pu me tuer.

A manger éperdument en souhaitant enlaidir ce corps que je détestais. Et parce que la nourriture me réconfortait.

J'ai vu ma mère et ma sœur, telles des charognards, s'évertuer à dire du mal de mon frère, sans même comprendre que c'est à cause de ce genre de comportement qu'il est devenu comme ça. On ne combat pas le feu par le feu.

Je suis pourtant la première à m'énerver d'habitude, mais j'avais l'impression d'être la seule voix calme dans leur tempête, à tenter de les calmer, de les raisonner, de les ramener à la réalité sans pour autant balancer à l'une ou à l'autre les vérités qui fâchent.

On a tous souffert dans cette famille. On a tous fait de notre mieux avec les cartes qu'on avait. Il n'y a pas à en vouloir aux uns ou aux autres. On a tous fait de notre mieux. On est ce qu'on est, c'est tout.

Avant, j'aurais foncé dans le tas, et je me serai violemment disputée avec elles en prenant la défense de mon frère, tout en sachant que ce qu'elles disent n'est pas totalement faux, mais c'est la façon dont elles le disent qui donne un tout autre sens à ces propos. J'ai toujours cette étiquette pour elles, pour eux. Et pourtant, j'ai bien changé. Je n'ai pas été en colère. Pas même un peu. Je me suis juste senti horrifiée, et tellement triste. Puis la tristesse a reflué, sans disparaître. Accepter que c'est comme ça, que oui, ça fait mal, que c'est comme ça. Que ma famille est tordue. C'est juste comme ça, on ne peut pas tous tirer le bon numéro, et ma foi, il paraît qu'il y a pire.

C'est la façon de le dire, donc. Parce que ça témoigne d'un manque total de recul, un manque d'objectivité absolu. Le déchaînement des passions autours de mon frère. Parce que lui-même est absolu.

Je suis toujours aussi sensible. Ca ça n'a pas changé. Une fois le conflit passé, l'air de rien, je suis encore allée pleurer en haut. J'ai honte de craquer toujours ainsi, mais je suis comme ça, j'ai besoin de laisser mes yeux pleuvoir pour éclaircir le ciel de mes idées.

Mais je n'ai pas été en colère, je crois, parce que je vais enfin partir. Sortir de ce cocon de froideur, de ce nid de froid-piquants, pour affronter le monde réel, plus effrayant encore qu'une famille dans laquelle j'ai appris à survivre depuis le temps. Je réalise que finalement, c'est le monde tout entier qui est à l'image de cette famille et de ces anciens amis. Différent de moi. C'est évident pour beaucoup, mais pour moi, je découvre ça ébahie. Le monde est différent de moi. Ce n'est pas la continuité de mes pensées, même en opposition. Il ne peut pas deviner ce que je pense comme ma meilleure amie en est parfois capable. Non, il est complètement différent. Out of my box.

 

Je vais déménager, et pour pouvoir aller de l'avant, je leur ai par-donné. Je n'ai pas oublié, et si, ça fait toujours mal. Tout ce qu'on m'a fait, malheureusement, je m'en souviendrai toute ma vie, avec ma mémoire qui a tendance à oublier les tables de multiplication mais à se souvenir de chaque parole ou acte blessant, même manqué, à mon adresse ; mais je ne suis plus en colère. Juste triste. Je suppose que c'est une étape du deuil de l'idéal familial auquel je n'arrive pas à renoncer. Je ne sais pas quoi faire. Est-ce que ça vaut la peine de s'accrocher en sachant qu'au mieux, avec tous mes efforts et toute la peine que je peux me donner, ça ne sera que légèrement mieux que ça, et jamais à la hauteur de mes espoirs ? Combien d'espoirs j'ai sacrifiés dans ma vie ? Des plus impossibles aux plus basiques ?

Mais si je ne m'accroche pas, je devrai vivre avec le pire des renoncements : ma conscience. Parce que je suis « quelqu'un de bien », avec « un grand coeur », et qu'abandonner ma famille, c'est pire que d'être abandonnée par elle.

Lâcher prise...

J'ai peur, tout le temps. Avant, cette sensibilité faisait de mon monde un espèce d'au-delà merveilleux, fantasmé, où tout pouvait arriver. Maintenant, c'est juste un décalage permanent. Là où les gens ne sont même pas secoués, je pleurs, je pleurs comme une fontaine.

Je ne suis pas faible pour autant, je suis même sacrément forte pour avoir réussi à me construire malgré tout. Et pas n'importe comment. Je pense être globalement comme je voudrais être, au moins moralement. C'est à dire que je suis une fille très, trop honnête avec elle-même.

J'ai l'air de me vanter, mais c'est vrai. Ce n'est d'ailleurs pas toujours facile à vivre.

Bref. Mais du coup, je me pose toujours tellement de questions. C'est le prix à payer pour être honnête avec soit-même je suppose. Ca ne veut bien sûr pas dire que ma conduite est exemplaire, loin s'en faut, je suis très impulsive et même parfois irréfléchie. Mais je reconnais toujours mes moments de faiblesse, même si c'est parfois un temps trop tard pour pouvoir les corriger.

Au moins, j'ai cette honnêteté envers moi-même et je m'efforce de toujours corriger le tirs. J'essaie toujours d'être meilleure. Ca ne signifie pas que j'y arrive.

 

Ma vie n'est pas plus pourrie qu'une autre. C'est juste que je prends tout à cœur. Je veux dire, droit, dans le cœur, comme des centaines d'aiguilles, une espèce de poupée vaudou battante.

Ecrire, c'est comme drainer tout, drainer le pu. J'aime bien faire des aides op sur des choses un peu sales. Voir le chirurgien crever un kyste dégueulasse, le pu jaunâtre s'écouler, puis le faire disparaître avec l'aspiration, passer un coup de désinfectant, puis de l'eau stérile, et puis, hop ! On referme.

Le chirurgien, c'est mon père. Est-ce qu'il aimerait faire pareil avec sa femme ? Sa famille ? J'ai l'impression qu'il est le capitaine, lucide, à bord d'un bateau de fous. Il est toujours fort, vaillant. Mais il ne peut juste pas exprimer ses faiblesses. J'ai découvert qu'il avait mal à la hanche quand il marchait, et j'en ai pris un coup. Il ne l'a dit à personne. Je ne lui en ai pas reparlé, consciente qu'il avait pu, pour une fois, s'appuyer, mais qu'il ne tolérerait pas que je lui dise de moins marcher, lui qui aime tant aller se promener.

C'est sa seule échappatoire. Il est l'âme damnée de la maison. Mais l'image du capitaine lui va mieux. Parce qu'il refuse de quitter le navire, et le connaissant, il ne partira qu'une fois qu'il aura coulé. Comprendre, qu'il ne sera libéré qu'une fois ma mère enterrée.

Comme sa mère.

 

Je déteste ces romans d'analyse des caractères à la con, parce que je passe mon temps à faire ce genre de chose. Non pas que j'aie la prétention d'être Zola, loin de là, mais je passe mon temps à essayer de comprendre comment marche chacun. J'ai voulu être psychiatre, à un moment. Mais pourquoi vouloir faire de son métier ce qu'on aimerait pouvoir cesser de faire ?

 

Vague.

Je divague.

 

Complètement. La pluie se tarit, les aiguilles se sont calmées, même si j'ai encore la gorge un peu serrée. Je draine. Je draine.

Je vais peut-être même aller pisser, à force de drainer.

 

J'ai envie de retourner dans ce monde de rêves que j'avais autrefois. Mon abris de livres. Mon bouclier de dessins. Mes délires stupides.

Continuer à rêver. Malgré les abandons.

Mais on ne peut pas revenir en arrière. Je dois construire mon futur, avec ce que j'ai à présent, et ne pas tenter de singer le passé, qui n'avait rien d'attirant par ailleurs, si ce n'est les espoirs que j'avais alors et que j'ai depuis abandonnés.

Mais pas complètement. Je continus d'espérer que demain sera meilleur. Mais je ne l'espère plus de la part des autres. J'espère le bâtir moi-même. Donner aux autres ce que j'aurais aimé qu'on me donne. Etre la personne que j'aimerais rencontrer. Je veux dire, de manière générale. Etre telle que j'aimerais que les gens soient les uns envers les autres.

Je souhaite de tout mon cœur réussir à rendre le monde un peu meilleur. Je ne suis pas une putain de hippie, je suis plutôt agressive en général. Et pourtant, j'espère rendre plus de gens heureux que malheureux. Je veux donner ce que j'aimerais recevoir, mais ce n'est pas un acte généreux. C'est plutôt pour me rassurer. Parce que, si l'autre est un autre moi-même, alors lui donner ce que j'aimerais recevoir, c'est garder l'espoir qu'on me le donne à moi aussi.

Ca n'a rien d'un acte généreux. C'est même l'une des pensées les plus égocentriques qui soient. Puisque c'est supposer que les autres ont les mêmes attentes que moi, qu'ils sont semblables à moi. Alors que je découvre que non, ils sont très différents de moi. Pourtant je vais quand même m'y efforcer, parce qu'il n'y a pas d'autre moyen d'éprouver de l'empathie.

Et que ce que moi, je veux recevoir, plus que tout, c'est de l'empathie. Une empathie totale. Parce que je me sens tellement seule dans ma tête.

J'ai peur d'être seule.

Et pourtant je ne peux pas supporter la compagnie des autres. Je suis perdue dans mes contradictions, à toujours trop penser.
On en revient toujours là. Mon problème, le vrai, c'est que je pense trop. Trop aux autres mais surtout trop à moi-même.

J'aimerais mieux penser à quelque chose de complètement différent de l'humain. C'est ça le fond du problème : l'humain. Moi même étant le premier humain que je connaisse, les autres sont forcément à mon image, selon moi. Mais non. Ou peut-être que si. Je me retrouve dans le même dilemme que petit, quand j'essayais de savoir si l'image dans le miroir était juste une image de moi-même ou un autre moi-même dans une dimension parallèle.

Il aurait fallu que je fasse de la physique, des maths ou à l'extrême rigueur de la biologie, mais pas de la médecine. Je suis en conflit avec tout ce qui touche à l'humain parce que je suis en conflit avec moi-même.

Enfin, peut-être. L'humain est au cœur de tous mes problèmes.

Et par là je veux dire, je suis au cœur de tous mes problèmes. Moi. Je.

Moi, moi, moi, moi. Mais comment sortir de moi-même ? On ne peut pas s'abandonner soit-même. Même en venant aux pires extrémités, on ne peut pas s'abandonner. On peut juste abandonner sa vie. Et je n'en ai pas envie. Parce que je veux continuer à croire qu'au cœur de moi-même il puisse y avoir autre chose que moi même. Parce que quoi qu'on fasse, on est toujours au cœur de soit-même, non ? On ne peut pas voir par d'autres yeux que les nôtres, et sortir de sa propre tête.

 

 

Trop de mots. Un océan de mots. Je vais juste m'échouer sur le rivage, fatiguée, et faire un peu le silence.

Lâcher prise.

Mardi 15 mars 2016 à 22:14

Ce journal infirme qui est le mien

Ne contera ni mon début, ni ma fin,

Et j'espère, vous inspirera

Plus que de la pitié, de l'émoi ?

 

J'ai besoin d'écrire ce qui se passe dans ma tête, ça déborde, ça cogne, ça fait mal. Les idées se bousculent et mon humeur à bascule... Tous en pull. Et. On. S'en. Cule.

J'ai besoin de partager ce que je ressens, mais j'éprouve le sentiment que je n'en peux parler à personne.

J'ai construit des murs tellement épais autours de mon cœur, que j'ai l'impression qu'il va imploser à chaque fois que je veux m'exprimer, à chaque fois que j'ai le cœur gros, à chaque fois que j'aime trop. La cage autours de lui est trop serrée, il n'a pas la place de s'étendre. Ceci dit, c'est une cage adaptée à un cœur d'enfant. Il est resté à sa taille d'enfant, il n'a jamais vraiment grandi.

Je suis Hauru, qui a troqué son cœur contre une étoile filante pour être plus fort.

Mais est-ce que ce n'est pas un peu ce qu'on fait tous ? Est-ce que ce n'est pas ça, tout simplement, grandir ? Devenir « adulte ». Si c'est ça, je ne veux pas devenir adulte.

Même si c'est vrai, aussi, que je n'ai que peu été enfant.

Je suis quoi ? Je suis moi. Je n'ai jamais réussi à me définir moi-même.
Mais je pense qu'on est toujours soit-même le plus mal placé pour se définir. Parce qu'on est tout un tas de chose, et qu'on se connaît entièrement. Je pense que si on arrive à se définir, c'est qu'on se cache des choses à soit-même. Parce que si on arrive si facilement à coller des étiquettes sur les gens, c'est bien parce qu'ils ne nous montrent qu'une facette de leur personnalité.

Aujourd'hui, j'ai parlé de ma mère à la visite médicale obligatoire. La médecin me parlait d'elle comme d'un patient, comme si je devais la considérer comme une maladie psychiatrique et lui passer ses crises et ses hystéries. Le truc, c'est que ce n'est pas un patient, pour moi. C'est ma mère. C'est mon reflet. C'est l'être dont je suis issu. Ma matrice. Bref. Je peux continuer comme ça longtemps, ce que je veux dire, c'est que dans les crises de ma mère, je vois les miennes, et que dans ses travers, je vois mon avenir. C'est un être humain, mais en plus, c'est ma maman. Je ne peux pas me dire « c'est pas elle qui parle, c'est sa maladie ». Parce que ce serait pour moi comme renier la personne qu'elle est. Parce que sa maladie, son hystérie, ses crises, ça fait partie d'elle et de son caractère. Ce n'est pas comme un membre qu'on peut amputer – ou alors, il faudrait l'amputer de sa personnalité, de sa mémoire et de son caractère ! Autant dire que le produit final serait assez fade.

Et puis je suis pareil, alors ce serait comme dire qu'on doit m'amputer moi aussi de ma personnalité, de ma mémoire et de mon caractère.

Pourquoi c'est aussi compliqué ?

C'est pas que je n'aime pas la vie, mais mon rapport à la vie, c'est comme mon rapport à ma mère. Je l'aime, mais elle me cause trop de soucis.

Les relations humaines, c'est trop compliqué. Pas que j'y comprenne rien, mais plutôt que je les comprenne trop bien. Et c'est épuisant.

Je sais que je fais toujours mauvaise première impression, par exemple, et c'est crevant d'essayer de renverser la donne.

Je sais que naturellement, je rebute les gens. Ou bien, au mieux, je ne les intéresse pas.

Je me sens tellement mal.

Pas tellement à cause de ça précisément. C'est une addition de choses.
Je veux une maman. Je veux être une enfant, je ne veux pas grandir. Je veux revoir ma grand-mère. Elle me manque tellement. J'aurais voulu lui dire tellement de choses, j'aurais voulu qu'elle puisse comprendre.

J'aurais voulu que mon père soit heureux.

J'aurais voulu avoir plein d'amis. J'aurais voulu tous les garder pour moi uniquement, pour toujours, et qu'ils n'aiment que moi.

J'aurais voulu qu'il m'aime.

J'aurais voulu qu'ils m'aiment.

J'aurais voulu qu'on m'aime.

J'aurais voulu que les gens s'inquiètent pour moi.

 

J'aurais voulu que l'un de mes « amis », ne me disent pas que ce dont je lui parlais était trop intime pour lui en parler. Comme si nous n'étions pas vraiment amis, mais juste de vagues connaissances. Pour moi c'était devenu un vrai ami, après un an à bavarder de tout et de rien, comme d'autres de la bande. Mais je crois que j'adopte trop vite les gens. Je pensais ne plus faire ce genre d'erreur, à mon âge, et aux vues de mes antécédents en « amitié ». J'aurais pourtant réaliser que même après une dizaine d'années en tant qu'amie proche, je n'ai pas réussi à garder Sonia, à être assez bien pour elle. Il faut croire qu'on n'est jamais vraiment amis. Pourtant je n'arrive pas à cesser d'espérer, sûrement parce que pour moi les amis sont la famille qu'on choisit, et que niveau famille, je n'ai pas forcément eut le jack-pot.

Pas qu'elle soit nulle, mais plutôt que je ne suis pas plus à l'aise avec ma famille qu'avec les autres. Je me sens vraiment inadaptée sociale.

Je me sens toujours mal devant les autres. Comme si je devais à tout prix obtenir leur approbation pour valider mon existence, pour me donner une bonne raison d'être née, mais que je ne pouvais lire dans leur regard que de la désapprobation.

Le seul qui me donne l'impression de m'accepter comme je suis, c'est Cédric. Mais c'est peut-être parce qu'on ne vit pas encore ensemble.

J'ai envie de sortir de ce moule. Je ne me sens pas à ma place parmi eux. Je joue un rôle toute la journée, et mal.

Le maquillage craquelle et laisse apparaître mes purulentes pustules.

C'est pas que j'aime pas la vie, je voudrais vraiment être heureuse.

Mais c'est comme voler trop près du soleil.

 

Je ne me sens pas à ma place.

 

Je me dis que ça ira mieux quand je vivrais avec Cédric, mais je suis terrorisée. Si ça ne va pas mieux à ce moment là, comment je ferai ? Qu'est ce qu'il me restera comme échappatoire ? Comme espoir de mieux-être ?

Si au contraire, c'était pire ? S'il se mettait à me regarder comme les autres ?

Si je perdais mon piédestal ?

Que me resterait-il ?

Je ne suis pas une fille soigneuse, que ce soit avec mes affaires ou avec mes relations... Je suis une vraie souillon.
"J'ai encore perdu ton amour, tu sais,
J'peux pas m'souvenir de ce que j'en ai fait..."
Je ne le fais pas exprès, c'est comme si les choses se dégradaient plus vite dès le moment où elles entraient en ma possession. 

 

Je me sens mal, mal, mal, mal, mal.

Mon dieu, mais que j'ai mal au cœur.

J'ai eut beau l'invoquer du fond de mon âme, il n'est jamais venu.

Il n'a jamais existé.

 

Et je m'en sens encore plus seule.

 

Et Cédric, je l'aime, si fort, si fort, il est bien souvent mon unique raison d'exister.

Cédric est mon seul et unique amour, il est réel, et je l'aime pour ce qu'il est, tel qu'il est, avec ses qualités et ses défauts, que je connais, entièrement.

Je l'aime et je souhaite passer ma vie avec lui, et je voudrais que le rêve que je vis avec lui ne s'arrête jamais.

Mais j'ai peur que lui ne m'aime pas entièrement, pour tout ce que je suis, avec mes défauts réels. J'ai peur que quand il les réalise, il ne m'aime plus.
J'ai déçu pas mal de gens, au final. Ma mère, mon père, mon ex, mes amies.

Je ne veux pas le décevoir lui.

« Quel que soit le temps que ça m'prenne, quel que soit l'enjeux,

Je veux être un homme heureux. »

 

J'ai donc décidé de me construire sans cet anima dévorant, cet idéal délirant.

Pour être heureuse, parce que non, ça ne vaut pas la peine, que j'y revienne.

 

Je ne sais pas si je suis bien trop lucide ou complètement folle.
Ou peut-être trop lucide pour que ça ne soit pas de la folie.

J'ai pas envie de travailler, pas envie de réviser. J'ai envie de perdre du poids, de me sentir à nouveau jolie. Ca fait tellement longtemps que je ne me suis pas trouvé jolie. Vraiment jolie, pas juste pas trop mal.

J'ai envie de légèreté, pour contraster avec la lourdeur de mon cœur.

Et puis, je serai peut-être plus attirante pour les autres. Peut-être qu'on m'aimera plus. Mais je trouve ça injuste, devoir faire tant d'efforts pour être aimée. C'est pas vraiment de l'amour, c'est de l'intérêt. Tout ce qu'ils veulent, c'est ce que je peux leur apporter, et je ne peux pas leur en vouloir, c'est normal.

Il n'y a que peu de personnes qui m'aiment indépendamment de tout ce que je peux leur amener.


Je trouve ça tellement injuste. Moi, j'étais disposée à tous les aimer.

 

 http://ephemeride.cowblog.fr/images/reve-copie-1.jpg

 

 

Jeudi 12 novembre 2015 à 20:57

J'ai beau jurer devenir forte, j'ai beau faire la fière, jurer que je suis enfin délivrée de tous mes vices... je suis toujours aussi faible.

https://youtu.be/vYGfrnwn9QU

J'ai beau jurer ne plus haïr, je suis toujours aussi sensible.
J'ai beau me cacher derrière des injures, je suis toujours aussi fragile.

Je suppose que c'est le stress qui me rattrape. Je me sens juste mal, tellement mal.
J'ai jusque ici conjugué cours, option neuro, copain, amis... certes sans l'éclat que j'aurais souhaité avoir. Mais j'aime ma vie. Je crois. Je ne veux pas en changer.
Et pourtant, des fois, j'ai juste envie de courir en arrière et changer tellement de choses.
Mais je ne suis plus libre. Il y a trop de gens qui comptent sur moi.
J'écoute cette chanson, encore et encore et encore et encore. J'ai tellement de choses à dire, encore. Que je n'ai pas dites. Parce que j'ai trop peur des conséquences, ou au contraire. J'ai trop peur que ça ne change rien.
Des fois, j'aimerais juste qu'on me sauve de ma tête.
J'ai beau savoir que j'ai fait les bons choix, je ne peux pas m'empêcher de me poser des questions.
J'ai agis pour sauver ma peau, je le sais bien. Et j'ai encore beaucoup de choses à faire pour sauver ma peau.
Si j'avais eut plus de courage. 
Est-ce que je serai plus heureuse?
Il me semble que je suis déjà une fille courageuse. Une femme courageuse.
J'ai survécu à pas mal de choses...à commencer par moi même. Ca peut vous sembler anecdotique, pourtant, ce n'est pas rien.
Je sais que c'est ce qui fait mon unicité. Je suis unique parce que je suis folle.
J'aime et j'imagine, mais qu'est ce que je sais faire de plus?
Tout le monde est fou. En tout cas dans ma tête tout le monde est fou.
Sauf lui. Lui, qu'est ce que je serais devenue sans lui.
Je pense que je ne serais plus là pour en parler.
C'est vrai, j'ai beau faire la fière et jurer que je veux vivre, ce n'est pas toujours aussi évident.
Des fois je me demande ce que j'y gagne. Ce que j'y perds.
Ca semble tellement mélodramatique, comme ça, pourtant c'est plus une pensée rationnelle. Ce n'est pas tellement le ras-le-bol de la vie, ni la douleur (elle est ma meilleure amie, j'ai appris à l'apprivoiser la plupart du temps), ni la peur... c'est plus l'idée que tout ça ne sert pas à grand chose. L'inutilité de la chose m'étourdit. Pourquoi?
Certes, je n'ai qu'une occasion de vivre, mais pourquoi?
Mais bon, je me dis qu'après, j'aurais toute l'éternité pour ne plus être, et la vie, face à l'éternité, c'est infiniment petit. C'est comme si nous n'existions déjà plus.
Je sais que j'étais destinée à autre chose que cette vie.
Mais cette autre chose, je pense qu'elle m'aurait détruite.

Et je préfère être actrice. En fait non, je préfère être passive. Mais je sais que je dois être actrice, pour mon bien.

Je m'occupe de moi comme on s'occupe de son enfant, en m'imposant ce qui est bon pour moi plutôt que ce que j'ai envie de faire.
Mais j'ai l'impression de vivre la vie de quelqu'un d'autre. 
Pourtant, il n'y a pas d'autre possibilité pour moi, pas d'alternative viable.
L'autre possibilité, c'est rien.
Le néant. L'obscurité.

https://youtu.be/a_ADI8Nn2Sc


En fait, je n'arrive à être normale que quand je m'oublie. Je veux dire, quand j'oublie qui je suis, et que je me contente d'imiter les autres.

Mais je me demande si tout ça, ce n'est pas juste parce que je me pose des questions. Je me demande si en fait, tout le monde n'est pas comme ça, mais préfère ne pas y penser, ou tout simplement, ne s'en rend pas compte.
Qu'est ce qui se passerait si les autres étaient aussi seuls que moi?

Je veux dire, nous sommes tous seuls, mais que se passerait-il si tout le monde se rendait compte qu'il est véritablement toujours seul, même entouré?
Est-ce que je trouverais mon alter ego?

Mercredi 15 juillet 2015 à 11:37

J'ai l'impression qu'il y a des choses qu'on ne peut pas réaliser vraiment jusqu'à ce qu'on soit confronté à elles. Il y a des douleurs socialement acceptées, et il en a d'autres que la société ne sait pas comment prendre. Quand, en sociologie, le professeur nous avait dit que la société n'arrivait pas à accepter les morts-nés, parce qu'ils n'ont pas eut le temps d'exister socialement, et qu'on les enterrait souvent en cachette, comme les SDF, j'ai réalisé que ça faisait partie effectivement des choses auxquelles je n'avais jamais pensé, parce qu'on ne nous en parle jamais.
Mais voilà que ça arrive à ma propre soeur, et je me prend comme une claque dans la figure la difficulté que représente le comportement à adopter vis-à-vis d'elle. Sans parler de la peine qu'on a eut à apprendre que la petite Rose, pour qui j'avais déjà choisi et acheté des vêtements, pour qui ma mère avait ressorti des affaires de bébé, pour qui ma soeur et son ami avaient évidemment acheté des vêtements, des petites chaussures, choisi la couleur de la chambre, acheté les meubles... cette petite fille qui dans nos esprits était déjà un peu là, n'arrivera sans doute jamais. En tout cas,pas celle-ci.
Je souhaite de tout coeur à ma soeur de réussir à avoir son enfant un jour. 
Mais en attendant, je la vois se débattre dans son chagrin, et on ne sait pas quelle attitude adopter. Parce que se montrer trop empathique pourrait la couler et l'empêcher d'avancer, mais être complètement imperméable lui donnerait une impression de solitude.
C'est d'autant plus dur que nous ne sommes pas une famille très unie, et que je ne suis pas proche de ma soeur du tout. Si d'un coup, je me montrais trop inquiète, j'aurais peur de la rendre encore plus triste.
Je ne suis pas sure que nous voir tous avec des têtes de deuil l'aiderait beaucoup.
Et il faut dire que l'atmosphère à la maison devient pesante, bien sûr, alors même si je fais attention à ne pas me montrer trop enthousiaste, je dois admettre que sortir est pour moi une bouffée d'air frais.
Savoir comment se comporter est difficile parce que je ne suis pas proche d'elle, parce que je veux faire au mieux pour elle, et parce que même si je suis triste pour elle, et même triste tout court, je ne peux pas mesurer le poids de sa tristesse à elle: son bébé, même au stade de quatre mois, elle le sentait dans son ventre, pour elle, il était bien réel, et de plus en plus au fur et à mesure que son ventre grossissait.
Alors que pour nous, il s'agissait d'un projet, pour elle, c'était un présent.

Et c'est plus facile de renoncer à un projet que de se résigner à abandonner ce qu'on a.
Parfois, il faut beaucoup de courage pour renoncer.

C'est d'autant plus dur pour elle que le foetus n'est pas mort: il y a un anasarque, il n'est donc pas viable à terme, mais il est encore vivant. C'est elle qui devra "le tuer", en avalant sa pilule d'IMG.
C'est horrible, pour une mère, de devoir se résigner à tuer son propre enfant. Parce qu'on a beau minimiser en se disant qu'il n'est pas né, pour elle, c'est déjà son enfant, et elle va le tuer.
D'autant plus dur quand on sait depuis combien de temps elle essayait de l'avoir, et tout ce qu'elle a du subir pour tomber enceinte.
La vérité, c'est que c'est une situation terrible, parce que contrairement à un enfant né, la mort de celui-ci n'est pas reconnue par la société - à ce stade, elle ne peut même pas récupérer le corps pour l'enterrer, il sera brûlé avec d'autres déchets biologiques, ce que je trouve assez choquant, parce qu'elle a été aimée comme une petite fille, elle a même eut un nom- et la mère n'a donc pas vraiment la possibilité de marquer son deuil. Ca n'est pas un deuil "reconnu".

J'avoue qu'à l'idée de ce petit humain miniature, jeté et brûlé avec les autres morceaux de chaire enlevés aux gens - amygdales, ganglions, tumeurs, dents... comme s'il n'était qu'un appendice, mon coeur semble se soulever et les larmes viennent.
Bref, j'avais besoin de coucher ici par écrit ce que je ressens à propos de tout ça, parce que tout ça n'est pas facile à appréhender.

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Bonne journée.
 




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