En ce moment, je cumule les bonnes nouvelles: j'ai eut mon bac avec la mention très bien (17,28 de moyenne!), j'ai eut mon permis de conduire et j'ai enfin terminé la phase régime de mon régime! Prochaine étape, l'adaptation! Je vais pouvoir remanger deux tranches de pain complet par jour, quarante grammes de fromage (du comté! du comté! J'en ai tellement rêvé...), des pâtes de temps en temps, et même manger ce que je veux avec deux repas comme je veux par semaine! Yepyep! A moi les lasagnes! A moi les pâtes carbonara! A moi la pizza! A moi les woks! A moi les desserts! Bon, à raison de deux fois par semaines, mais quand même!
Sinon, je rentre à nouveau dans de vieux vêtements, ce qui me rend particulièrement heureuse.
J'ai l'impression de retrouver petit à petit mon corps, de me remettre en accord avec lui. Je sais que je lui fais endurer quelque chose de particulièrement difficile mais je sais aussi que c'est aussi bon pour lui que pour moi. Parce que je ne voudrais pas qu'il finisse complètement déformé par tous mes excès. Je suis dure avec lui en général, je le traite mal. Je le nourris mal, lui donne des carences, je le stresse, je l'épuise, tantôt je ne le sors pas pendant trois plombes tantôt je me mets d'un coup à passer mon temps à aller courir... C'est l'occasion pour moi d'apprendre à fonctionner correctement, à prendre soin de ce corps pour que nous puissions nous réconcilier.
C'est étrange cette perte de poids me donne aussi l'impression de rajeunir (je ne suis pourtant pas bien vieille). C'est comme si mes kilos en trop m'avaient donné une sorte de stabilité "adulte", comme l'impression que je pouvais encaisser plus de choses, de stress, comme si je m'en étais servi inconsciemment pour être plus solide (l'histoire classique de la carapace en quelques sortes). Là je me retrouve au même poids que je faisais en quatrième après le régime du médecin, et ça me donne un peu l'impression d'avoir à nouveau quatorze ans... alors que j'en ai (déjà!!) quatre de plus.
C'est étrange parce qu'en parallèle je me retrouve seule au volant, avec uniquement la petite voix du GPS pour meubler, et je viens de faire mes inscriptions à la faculté... C'est étrange mais en même temps satisfaisant, je me sens comme le Bernard l'Hermite qui était devenu trop gros pour sa coquille et vient d'emménager dans une coquille plus grande! Avec un peu la peur du vide ou de me perdre dans une si grande demeure...
Peur surtout de l'administration de la faculté, de ne pas trouver de place de parking le matin, de me perdre sur le campus, de ne pas trouver de bonnes places dans les amphithéâtres bondés...
Tout ça fait un peu peur. Mais c'est aussi excitant de découvrir de nouvelles choses.
En fait au début j'avais écrit un post bien plus long avec plein de considérations métaphysiques (j'exagère à peine) sur mes nouvelles libertés, sur mes peurs sur le monde adulte et le fait que j'y parvenais petit à petit même si la route était encore très longue avant d'être un "adulte" à part entière (ce qui pour moi se traduit par: plus besoin des sous de papa et maman, donc pas près d'arriver avant un bail en ce qui me concerne), sur l'indépendance et le fait d'être redevable envers quelqu'un... mais fausse manip et j'ai tout perdu, donc finalement, j'en reste à cette longueur là est ça n'est pas plus mal, ma tranche de pain complet grillée m'attend sagement après plus de deux semaines sans pain ni glucides de quelque sorte que ce soit (bon, presque, en vérité j'ai craqué trois fois: deux pour des bonbons qui finalement m'ont paru pas si bons, et une fois pour des chips à la Japan expo parce que manger du surimi et su steak me donnait la nausée mais il fallait que je mange quelque chose sinon j'allais me sentir vraiment mal).
Pain grillé me voilà!
Bonne journée à tous!
Papillon sauvé des eaux en juin 2010.