Ephemeride

Ma vie, mes Jours, mes Nuits

Dimanche 12 juillet 2015 à 18:33

Je déteste quand des marques utilisent de grands principes pour leur faire de la pub. Telle Always, qui se sert de bons sentiments féministes pour vendre leur déjà fort connues serviettes hygiéniques. Je trouve ça presque autant discréditant que les marques qui font l'inverse, et sortent de bons vieux clichés anti-fémnistes aux possible pour vendre - et là je vise plus Veet et son fameux "quand mon minou est tout doux", fait pour inciter les toutes jeunes filles à avoir honte de leurs poils pubiens en mettant en scène une petite chatte dans une chambre rose de pré-ado, ou encore cette pub qui dit clairement qu'une femme avec des poils est un homme.   
Je trouve qu'elles sont autant préjudiciables à la situation de la femme, l'une que l'autre. Vous allez me dire que j'abuse, que la pub Always rend service au contraire, et qu'après tout s'ils se font de l'argent dessus ce n'est pas grave, peu importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse...Mais moi je ne suis pas d'accord, parce que je trouve que ça banalise le féminisme et le transforme en argument commercial, ça le dédramatise, l'air de dire "non mais en vrai, le féminisme, la cause féminine, tout ça, ça sert à rien en occident si ce n'est vendre des serviettes hygiéniques aux bonnes femmes!".
Si une marque qui vend de la nourriture utilisait des gamins qui crèvent de faim pour vendre leur purée, tout le monde trouverait ça anormal (du genre, "mangez notre produit parce que d'autres dans le monde aimeraient pouvoir le faire", c'est un peu la même chose non?). J'utilise un exemple assez gros pour qu'on comprenne l'idée, bien sûr. C'est à dire que les causes que certains défendent, que les inégalités dans le monde, que des combats pour lesquels certains s'engagent voir se mettent en danger, ne sont pas des arguments de vente.

Je passe pas mal de temps sur Internet (notamment durant les révisions, bizarrement), et je suis choquée par le nombre de réflexions anti-féministes qu'on y trouve, y compris de la part des femmes. Alors je me suis dit que, à ma petite échelle, je pourrais peut-être contribuer à rétablir un peu l'équilibre en ré-expliquant ce qu'est vraiment le féminisme, pour lequel des femmes et des hommes s'engagent, et non pas cet espèce de fantasme que certains arriérés partagent, craignant de se retrouver eux-mêmes dans la situation des femmes autrefois (ce qui montre bien que ça n'a rien d'enviable) ou même actuellement à bien des endroits du globe.
Alors, on va faire ça simplement pour ne pas s'égarer en de longues phrases inutiles: le féminisme, ça pourrait s'appeler "égalitarisme", sauf que ça a déjà été pris par des régimes dictatoriaux peu scrupuleux, alors ce mot a mauvaise presse. Parce que, contrairement à ce que certain(e)s aimeraient vous faire croire, il ne s'agit pas pour les femmes de supplanter les hommes, ni de les diriger, mais tout simplement d'avoir les même droits qu'eux, et pas juste sur le papier, mais aussi en pratique. On pourrait aussi parler d'humanisme, je dirais.
Ca semble évident, et pourtant, même chez nous, ça ne l'est pas. Parce que même si en théorie, en France, les femmes ont les mêmes droits que les hommes, en pratique, c'est loin d'être le cas: quand on parle d'oppression des femmes, ça en fait rire certains voir certaines, mais c'est pourtant ce que beaucoup d'entre nous vivons quotidiennement, sans parfois même nous en rendre compte tellement c'est banalisé.
Par exemple, le fait de ne pas pouvoir mettre de mini-jupes sans se faire harceler voir agresser, le fait de ne pas pouvoir choisir de ne pas se raser sans se faire insulter, le fait de ne pas pouvoir choisir de ne pas se maquiller, avoir les cheveux courts et porter des pantalons sans se faire traiter de "lesbienne"(alors que la encore c'est du stéréotype) ou de mec ou de gros thon et j'en passe et des meilleures,  le fait de s'entendre dire tous les printemps que notre corps doit être "prêt pour l'été", dans les magazines, les pubs, à la télé..., le fait de voir des corps représentant "l'idéal" féminin, nus, placardés partout en permanence (bien plus que les hommes, les femmes font vendre, j'avais été choquée, plus jeune, de voir que même pour vendre un ordi, ils avaient mis une nana à demi nue à côté, cherchez le lien)... etc etc. Sans parler des hommes qui sont persuadés qu'on s'habille pour leur plaire, et que si une femme se fait violer, c'est qu'elle l'a bien cherché, la salope (et on entend ça bien plus souvent qu'on le croit, y compris de milieux dont on ne s'attendrait pas à l'entendre... dans ce qu'on surnomme l'inconscient collectif, il est courant de penser qu'une femme a sa part de responsabilités dans son viol. Et bien sûr, c'est faux. C'est comme penser qu'un enfant a chois de se faire violer: personne n'a jamais choisi de se faire violer, c'est la définition du viol, et ce n'est pas parce qu'une femme a porté des vêtements courts qu'elle est responsable de son viol, le seul responsable, c'est le violeur car RIEN ne justifie le viol, jamais.).

Ce qui me choque le plus, c'est qu'on apprend aux femmes comment s'habiller, se comporter, où aller, à sortir accompagnée...etc. pour ne pas se faire agresser, mais on n'apprend jamais aux hommes à se comporter correctement avec les femmes, à les considérer comme des être humains ayant autant de valeur qu'eux, à se contrôler tout simplement.

Après, je ne vais pas verser dans le "féminazisme", comme on utilise de plus en plus cette expression, qui vise, pour certaines prétendues féministes, à dire que tous les hommes sont mauvais. C'est faux, la preuve est qu'il y a des hommes qui sont féministes (et ils n'en sont pas moins virils, je vous jure que ça ne fait pas rétrécir les testicules de vouloir traiter tous les être humains comme des égaux). Dans la plupart des cas, en France, quand un homme se comporte mal vis-à-vis des femmes (et pas d'une femme, c'est différent), il le fait sans vraiment s'en rendre compte. Ce n'est pas qu'il est méchant, ce n'est pas forcément un macho, c'est juste qu'il a grandi dans une société où il y a beaucoup d'inégalités et qu'il n'a fait qu'en suivre les codes. Il ne s'est juste pas posé la question.
Ce qui me gène plus, c'est que le mot "féministe", soit devenu une insulte (je le vois dans la bouche de mon père ou de mon frère par exemple, alors que je ne suis pas issue d'une famille conservatrice ni moralisatrice...). Combien de fois je lis "je ne suis pas féministe, je hais les féministes mais les femmes..." suivi de propos féministes.
Soit parce que certaines prétendues féministes ont dépassé les bornes en se mêlant de ce qui ne les regarde pas (là je pense aux Femen et leur intervention avec le pape actuel par exemple... la religion est une affaire personnelle et si certains décident d'y adhérer, ça le regarde. D'autant que, pour être née de famille chrétienne catholique, je n'ai pas l'impression d'avoir été très soumise par cette religion - qui n'est plus la mienne. Même si c'est vrai qu'historiquement il y a eut de sévères abus sur la condition de la femme, c'était moins du au message du Christ qu'à ce que les hommes en avaient fait... après j'admets que sur bien des points je n'adhère pas au christianisme, comme l'idée de pêcher originel, le mariage avant toute relation sexuelle...etc., mais ce que je reproche à cette religion, c'est de ne pas s'être actualisée)
Soit parce que le féminisme est traditionnellement associé à la gauche, et que du coup tous les gens de droite se sentent obligés de le critiquer.
Alors que ce soit clair, pour moi, le féminisme, c'est comme l'écologie: c'est quelque chose qui ne devrait jamais avoir de couleur politique. Parce que ça n'a aucun rapport avec le socialisme, le communisme, l'anarchisme, le royalisme... tous ces courants politiques. C'est un principe humaniste.
De même que croire que toutes les espèces ont le droit de vivre (ok, j'admets que face aux moustiques, j'ai parfois de sérieux doutes), croire que tous les êtres humains doivent avoir les mêmes droits, ça n'est pas de la politique.
Je reprends un exemple évident, mais médecin sans frontière, par exemple, n'a pas de couleur politique. Venir en aide aux sans-abris, ça n'a pas de couleur politique. Alors défendre les droits de la femme, je ne vois pas pourquoi ça en aurait.
On n'a pas besoin d'être une femme de gauche pour avoir besoin d'avoir des droits. Il suffit d'être humain.

Le vrai problème, je crois sincèrement que c'est le nom qu'on a donné au féminisme. Certains hommes croient qu'ils devraient fonder le "malisme" pour se défendre des stéréotypes qui pèsent aussi sur eux. Alors que le féminisme se charge aussi de lutter contre ces stéréotypes. Par exemple, les hommes ont le droit de pleurer, porter du rose ne fait pas d'eux des mauviettes, être homme au foyer ne les dévirilise pas, ce n'est pas toujours aux hommes de tout assumer...etc..
Mais du fait de son nom, les gens pensent que le féminisme ne défend que les femmes, alors que le féminisme lutte contre toutes les discriminations de genre.
Bref, j'étais venue ici pousser un petit coup de gueule, c'est chose faite. Il y aurait encore bien des choses à dire sur le sujet, mais je pense que si ça vous intéresse, libre à vous de vous pencher sur la question.

Bonne soirée.


 




Mercredi 24 juin 2015 à 22:38

 La mélancolie nous lie 
Quand nos lèvres se délient 
Avant de rêver dans l'oubli, 
Ce sont tes lignes que je lis.

Vendredi 19 juin 2015 à 21:59

Bonsoir,

Doucement, mais sûrement, je commence à réaliser qu'il faut que je m'accepte. Physiquement parlant, je veux dire. Je ne dis pas encore "je commence à m'accepter", parce que j'en suis encore loin. Mais je commence à réaliser que le vrai problème, ce n'est pas mon léger surpoids, mais la perception que j'ai de moi même. Bien sûr, dans l'idéal, je devrais perdre quelques kilos pour être en meilleure santé, et surtout retrouver ma forme physique d'il y a trois ans. Mais je réalise que je pourrais bien peser encore 60 kilos, je me trouverai toujours trop grosse. Parce que je ne suis pas une fille mince, quoi que je fasse, et surtout, parce que j'ai été élevée, entre ma mère et les médias, dans l'idée que j'aurais toujours quelque chose en trop ou en moins que les autres.
Je serai, pour cette société, de toute manière, toujours trop grosse, toujours pas assez joyeuse, pas assez engageante.
Mais là, je parle des pubs, de la mode "commune", des émissions de télé, des magazines "féminins"... Heureusement, pas du monde "réel". Pas des gens que je côtoie tous les jours. Si effectivement, on ne peut pas nier que je suis "ronde", je n'en suis pas moins une personne pour eux. Une amie, une petite amie. Je n'ai pas moins de valeur parce que j'ai un IMC à 27 que lorsqu'il était sous 25. Il n'y a, à vrai dire, que dans mes yeux que j'en perds de la valeur. La seule vraie barrière entre eux et moi que mon poids installe, c'est celle de mon amour propre.
Après, objectivement, je me regarde dans le miroir, j'en parle avec mes amies proches, et je sais que malgré ces rondeurs, je suis une jolie fille. Je suis bien proportionnée (en fait, j'aurais fait un malheur il y a quelques siècles...), avec un peu de ventre, mais rien non plus de monstrueux. J'ai un joli visage, de beaux cheveux, de beaux yeux. Un peu d'acné, toujours, mais ça c'est le stress habituel de ma vie, et selon la gynéco, ma peau prendrait les oestrogènes pour des androgènes... du coup je vais enfin tester une autre pilule que celle que je prends depuis mes 15 ans, qui devrait encore diminuer l'acné, et du même coup, ne pas me donner faim en permanence comme ma pilule actuelle le fait (aussi raison pour laquelle j'ai beau faire, je n'arrive pas à perdre de poids quand je la prends... alors que quand je l'arrête je peux perdre assez vite cinq kilos).
Bref. Même si je perdais six kilos et redescendais à 66 kilos, je serai toujours "trop grosse", alors que c'est le poids que je vise actuellement. Et je commence à me dire que si je veux trouver, enfin, un poids stable, il faudrait que je commence à accepter que ces modèles maigres qu'on nous montre, ce n'est pas ma réalité. Je ne suis pas stupide, je sais pertinemment que je ne suis pas faite pour être comme elles, mais quelque part, une partie de moi espère toujours qu'en m'affamant j'y arriverai. C'est faux. J'y serais peut-être brièvement, mais je reprendrais encore plus de poids après. Et ça je l'ai constaté avec ce stupide régime Ducan que j'ai fait il y a trois ans. Je dois accepter que mon corps est rond. Pourtant, pour les femmes, je trouve ça plus jolis qu'un corps maigre: je ne dessine que des femmes un peu rondes, avec des hanches assez larges, et des seins assez généreux. 
Le problème, ce n'est pas ce que moi je trouve joli, c'est ce qu'on me demande d'être à longueur de temps depuis que je suis toute petite: une fille mince. Et comme j'ai toujours cherché l'approbation des autres, j'ai toujours couru après cet idéal résolument inaccessible en ce qui me concerne, détraquant toujours un peu plus ma santé et mon équilibre pondéral (yoyo bonjour).
Je commence à en avoir assez de ces imbéciles qui pensent que parce que eux sont minces, tout le monde est fait pour l'être. Bien sûr, l'obésité n'est pas souhaitable dans l'absolu, car elle menace la santé. Mais sans parler d'obésité, ce qui n'est pas mon cas, même les filles comme moi, avec un IMC longtemps normal mais "un peu rondes", puis un léger surpoids, se retrouvent fichées dans les grosses feignasses ou les sales morfales, sans même se donner la peine de réfléchir sur pourquoi elles sont rondes. Quant aux obèses, personne ne se dit "oh chouette, je vais devenir tellement gros que je vais menacer ma santé!". Généralement, quand on mange assez pour devenir si gros, c'est pathologique: soit la personne a une maladie métabolique ou génétique qui entraîne ce dérèglement, soit il y a un malaise psychique, voir psychiatrique, qui conduit à cette situation et entraîne souvent un cercle vicieux " je mange parce que je suis malheureux; parce que je suis malheureux je mange".
Si au lieu de culpabiliser les petites filles, voir même les petits garçons, sur leur petit bidon quand ils ne sont encore que de gros bébés, on leur apprenait à s'aimer comme ils sont, il y aurait, je pense, moins d'obèses, car moins de comportements compulsifs face à la nourriture, et de rapport conflictuel avec elle. Il suffit d'apprendre à ses enfants à être des "mangeurs heureux", comme disait mon prof de nutrition au premier semestre. C'est à dire, manger en faisant attention à sa santé, bien sûr, mais tout en sachant garder l'aspect hédonique de la nourriture, c'est à dire le fait qu'on ne mange jamais que parce que c'est notre carburant, mais aussi parce que ça nous procure du plaisir, et ce même chez les gens qui disent ne pas accorder d'importance à la nourriture - il y a toujours des choses qu'on aime plus manger que d'autres, et des aliments qui nous dégoutent ou qu'on apprécie peu...
Il faut savoir écouter sa faim, ne pas manger quand on n'a pas faim, mais savoir aussi manger quand il le faut - sinon, de toute manière, le corps se venge plus tard.

Bien sûr, je pourrais perdre très vite 6 kilos, même en deux semaines si je le voulais, je l'ai déjà fait plusieurs fois par le passé. Mais à chaque fois je les ai repris, plus des "avantages". Donc, cette technique ne fonctionne pas. Donc, j'ai décidé d'en changer. Je ne perdrai peut être pas beaucoup de pois avec celle-ci (bien que je crois dans le pouvoir du corps de se réguler tout seul au cours du temps, mais il faut savoir que pour ne pas reprendre de poids après, il ne faut pas perdre plus d'un kilo par mois...), en tout cas pas très vite, mais je serai plus heureuse en cessant de croire qu'un jour je ressemblerai à une baguette. D'autant que les filles comme moi qui y arrivent suivent des régimes impossibles, par exemple en ne se nourrissant que de jus bizarres genre papaye/aïl/épinard au petit déjeuner... et non, ce n'est pas mon genre . J'aime la nourriture, sans parler de se goinfrer, et je ne suis pas prète d'y renoncer.
Je dois arrêter de me voir comme une fille "normale" dans un corps de "grosse", avec cette impression que ce n'est pas moi à chaque fois que je me vois dans le miroir (en écrivant cette phrase, je suis choquée en réalisant que c'est exactement comme ça que je le vis depuis trois ans...), mais simplement accepter que la graisse qui est sous ma peau fait aussi partie de moi, et que si je veux m'aimer, je dois commencer par m'accepter telle que je suis. Ce n'est pas "moi" et "l'autre" dans un même corps (l'autre étant la graisse), mais moi, dans mon corps, qui est moi. Moi dans moi. C'est juste moi.
Et je ne suis que moi, je n'ai qu'un moi, alors je dois l'aimer pour ce qu'il est.

D'autant qu'il n'est pas si mal. En tout cas, mon chéri a l'air de m'aimer comme je suis. Et même si je me fais un peu moins siffler par des gros cons qu'autrefois, je ne pense pas vraiment que ce soit vraiment un critère de beauté... 

Ca ne signifie pas que je cesse de faire des efforts, au contraire, je me suis remise au sport depuis la fin de mes rattrapages (je suis allée courir, et je retourne à la salle de sport...), mais je ne jouerai plus à me torturer (de la même manière qu'au stretching je cesse de pousser à bout les positions, parce que même si je suis très souple, quand je pousse trop vite sur la corde en voulant faire mieux que tout le monde, j'abime mes ligaments trop souples et mes articulations qui ne cessent de craquer... je préfère travailler à mon rythme, et tant pis pour la blondasse qui se la pète à côté de moi et à qui je pourrais clouer le bec d'un coup de grand écart).
Bien sûr c'est douloureux, quand je vais courir, de voir qu'après trois kilomètres, je suis autant essoufflée qu'après huit autrefois, mais je me dis que c'est la récupération, et que ça fais du bien à mon corps, mes muscles, mon coeur, mon cerveau, et qu'il faut bien en passer par là si je veux récupérer ma santé.
Je songe à cesser de me peser, et juste à écouter mon corps. Parce que la balance à tendance à me servir de cerveau, et ça me fait complètement péter les plombs. Je crois que je vais faire ça, oui; juste me fier à mon ressenti, manger relativement équilibré, et regarder mes crans de ceinture.

Je devrai peut être me débarasser de mes vêtements de "60kg", parce que c'est toujours une tentation pour faire des régimes stupides. D'un autre côté, c'est difficile, parce que ce sont aussi des souvenirs. Et puis certaines de ces robes sont magnifiques, alors même si je ne dois jamais les reporter, je pense que je vais les garder.

Il faut que j'arrive à souffler toutes ces pensées dévalorisantes hors de moi comme un gros soupire, et puis ça ira mieux. A défaut de me délester de six kilos cet été, je pourrais me délester d'elles.

Après tout, j'ai bien accepté le fait que je n'aurai jamais une belle peau lisse - ne serait-ce que du fait de toutes mes cicatrices- et que je ne pourrais jamais étaler ce que je veux dessus comme certaines des mes amies, parce qu'en plus elle est hypersensible. Je finirai bien par accepter ces rondeurs.

Je me dis que je suis comme la lune, avec mes marques sur le visage, parfois ronde, parfois plus mince, croissante ou décroissante, toujours inconstante... mais toujours brillante, après tout. ;p

http://ephemeride.cowblog.fr/images/idees.jpgVoilà des femmes plus "comme moi". Dessin aux crayons de couleur, avril 2014.
 

Je crois que je suis sur la bonne voie. Je vais y arriver. J'y arrive.

Samedi 31 janvier 2015 à 21:51

Bonsoir!

Ce soir, je passe faire une petite mise au point sur ma vie actuelle, et peut être, pour ceux que ça peut intéresser, donner quelques nouvelles...

Donc. Je n'ai toujours pas mes résultats de partiels, on les aura courant février, j'ignore précisément quand. Et à vrai dire je m'en fous un peu. Je sais qu'ils arriveront, et je sais que je vais sûrement devoir rattraper la cardio. Bon. C'est la vie. Mon père et ma famille me tannent pour savoir quand sont les résultats (j'ai failli bénir le copain de ma soeur qui, lorsqu'elle a demandé quand étaient les résultats, a dit "mais, ce n'est plus un concours"), et ça m'agace, mais je m'arrange pour être le moins possible à la maison.

Je bosse, et même beaucoup, mais principalement à la BU. Mais je pense que je vais rester à celle de médecine un bout de temps, vu qu'un type un peu relou (pas méchant ni vulgaire, mais relou) m'a collée à celle de science. Je vais laisser quelques semaines s'écouler pour qu'il m'oublie un peu, qu'il comprenne l'allusion "merci mais non merci". Il faut dire que je lui ai peut être répondu un peu trop cordialement. Ca m'apprendra à être aimable pour une fois.

Enfin. Le truc, c'est que je suis assez motivée ces derniers temps. Bon, le contrôle de vendredi me stresse, mais les matières du semestre m'intéressent (de la neurologie! et de l'orthopédie! et de l'infectiologie!...par contre le niveau a aussi augmenté...), j'ai perdu un peu de poids pendant les vacances (même si avec le stress de cette semaine j'ai repris un peu, on s'est motivée avec une amie pour se soutenir), et je me suis fait de nouveaux "amis" pendant la corposki. Je dirais que parmi ces "amis", certains ont du bon potentiel pour devenir de vrais amis, et d'autres ne seront que des connaissances de passage. Mais tant pis, ou tant mieux. Je prendrai ce qu'on me donne, ou ce que j'ai envie de prendre, et si ça ne marche pas, tant pis. Je fais quand même des efforts pour que ça marche, bien sûr. Je combats ma tendance naturelle au pessimisme, à la timidité. Je me "force" à sortir souvent. Pas en boîte, je sais que ça ne m'intéresse pas de toute manière, je ne peux pas jouer à être ce que je ne suis pas - du moins pas au-delà d'un certain stade. Mais au ciné, à la patinoire, en pré-soirée chez eux, au restau... De plus, je suis motivée parce que je sais que les choses vont changer, concrètement.
Mon chéri bosse pour passer la certification java, pour trouver du travail à Dijon et qu'on vive enfin ensemble. ^^
C'est vrai qu'au début j'étais terrorisée. J'ai même carrément paniqué. A l'idée de le faire tout quitter et que ça ne marche pas, en résumé (peur de le décevoir, peur qu'il me déçoive, peur qu'on se fasse du mal... il faut dire aussi que notre seule expérience à "long" terme ensemble s'était mal passée). Mais comme il dit "on ne saura pas tant qu'on n'a pas essayé". Après, bien sûr, il faut qu'il trouve sur Dijon, et ici, c'est pas franchement la Mecque du secteur tertiaire.
Du coup, je prends un peu plus de distance avec les remarques de mon père et de ma soeur, et l'absence de ma mère. Après tout, je vais avoir 21 ans, il est temps que j'apprenne à me foutre de ce qu'ils pensent. Quitte à passer pour une égoïste. J'ai beaucoup trop pensé aux autres jusqu'ici. On me fait clairement comprendre que mon comportement ne plait pas... pourtant, soit dit-en passant, je suis à des années lumière d'être la fêtarde que mon frère ou ma soeur étaient. Seulement, je suis le dernier enfant, dans une grande maison où il ne reste, sinon moi et les animaux, qu'un couple qui se déchire. Du coup, je suis leur dernière raison "tangible" d'être ensemble, et ils ont tous les deux peur de l'après. Peur de se séparer. Peur de devoir refaire sa vie. Peur d'avancer.
Sauf qu'à force, ils ont failli me couler au dernier semestre.

Entre les cours qui ne m'intéressaient souvent pas et qui tombaient par centaines de pages chaque semaine, ma famille en bordel, et ma solitude, je n'allais vraiment pas bien en décembre - au point que certains jours, je songeais à faire des bêtises... Et surtout, je ne voyais pas d'échappatoire à tout ça. Mais maintenant, je sais que je peux aussi choisir une autre voix que celle de la victime. Quitte parfois à être le bourreau. D'ailleurs, ces rêves où on me pourchassait pour me tuer, ça fait quelques mois qu'ils ont changé. Je me réveille en train de torturer par vengeance une femme qui m'avait tenue captive et torturée pendant des années - clairement, même si elle n'en avait pas le visage, pas besoin d'être psy pour comprendre que c'est ma mère et toute son histoire que je torturais. 
Ma mère...

Pour l'instant, vivant sous le même toit qu'elle, le seul moyen pour moi de ne pas souffrir, c'est de la détester. Pourtant, là aussi, depuis quelques semaines, je la déteste moins. Je la comprends peut être un peu mieux. Parce que je vais mieux, elle m'irrite moins. Le problème, c'est qu'elle et moi, on se ressemble beaucoup, et j'ai une partie de ses défauts. Sauf que je fais tout pour ne pas les exprimer, parce que j'ai beaucoup souffert de ses défauts, alors quand je la vois faire tout ce que je ne veux pas être, ça me mets hors de moi.

Je n'ai plus envie de pleurer à chaque fois qu'on parle de mère. Je commence à en faire mon deuil. Bien sûr ça fait mal, de faire le bilan et de voir qu'on a dû faire la plus grande partie de son enfance, puis de son adolescence, sans mère. Mais quand j'étais toute petite, elle était là. Faillible, mais là. C'est déjà ça.
Et je sais que malgré tout, elle m'aime. Je devrais me contenter de ça. Et tâcher, moi, d'être une bonne mère pour moi même, comme je m'y suis souvent efforcée. "Si tu ne prends pas soin de toi, personne ne le fera", m'a dit mon père il y a un an. Et c'est vrai. Puisque je suis la personne pour qui je compte, logiquement, le plus. Il faut donc que je prenne soin de moi, au lieu de toujours me négliger et m'oublier dans des passe-temps futiles et vains.
Je devrais m'investir à nouveau dans des activités concrètes. M'inscrire à des cours. De langue, de dessin, de chant, de danse. Comme avant.
Il y a un stade où il faut cesser d'attendre le prince charmant et se montrer combative. Même si mon prince est adorable et serviable, il n'est pas moi. Je l'avais compris, autrefois, dans la solitude dans laquelle me laissait le fantôme que je poursuivais: on est toujours seul, dans le fond. Et du coup, je me montrais combative -même si, en passant, j'étais malheureuse comme les pierres et que c'est ça qui m'a rendu pessimiste, c'était un peu marche ou crève:  puisque personne ne prendra soin de toi, il faut que tu fasses de ton mieux pour toi même (et pour gagner son intérêt). Et je n'attendais jamais rien de lui, parce que sinon, j'étais sans cesse déçue, et mon coeur se brisait sans arrêt. Comme ça, quand il lui arrivait de penser à moi, j'avais l'impression de vivre un rêve... mais tout ça était artificiel, fabriqué de toute pièce par mon imagination. Je réalise que je nous ai tous les deux fait vivre dans le rêve que j'avais tissé autours de nous, nous maintenant quelque part captifs de cette toile, et en même temps, me plaignant d'être toujours seule. Il faut dire qu'il n'était pas très vindicatif... mais moi, je voulais tout contrôler. Le temps passe et petit à petit, je comprends quelques éléments, par ci-par là de son attitude, si  incompréhensible pour moi à l'époque - même si j'avoue qu'aujourd'hui encore, des explications ne seraient vraiment pas de refus pour clore enfin le chapitre de ce que je me suis infligée à moi même.

Dans le fond, on est sa seule certitude, on est tout seul dans son univers, et les autres, on n'a jamais aucune certitude qu'ils soient réels. Je me pose souvent cette question avec mon chéri, quand je le sers dans mes bras: j'ai l'impression que je n'arrive pas à être avec lui comme je le voudrais. Parce que ça me semble absurde, alors qu'on est en couple, que je n'arrive pas à sortir de ma tête pour être vraiment avec lui. J'ai trop de pensées, constamment, à l'esprit. Je n'arrive pas à lâcher prise. Et même si je ne suis pas préoccupée, même si je suis détendue, il y a toujours le filtre de la pensée entre lui et moi: la mienne, et la sienne. Nous ne serons jamais vraiment ensemble.
Parce que - heureusement et en même temps malheureusement- nous sommes deux personnes distinctes et dans l'absolu, pouvant vivre séparément, comme nous le faisons 90% du temps.
D'un côté, c'est triste que deux personnes, aussi fort qu'elles puissent s'aimer, ne puissent jamais être vraiment ensemble.
D'un autre, c'est heureux, parce que nous sommes deux individus distincts, et c'est aussi ce qui fait la richesse de notre relation. Si nous avions les mêmes pensées, nous serions la même personne, alors il n'y aurait pas d'intérêt à ce que nous soyons ensemble. Ce serait comme être amoureux de soit même. Sans intérêt.

Petit à petit, ces choses que je trouvais triste, je les accepte comme faisant partie de moi même. "Tu n'es vraiment pas comme eux", m'a t-on dit l'autre soir, en pointant du doigt les autres étudiants en médecine, complètement déjantés.
Oui et non.Je peux me montrer beaucoup plus fantasque qu'eux... sauf que je n'ai besoin ni d'alcool ni de cannabis pour ça. Mais c'est vrai qu'aussi riant soit mon masque, en une seconde le sourire peut fondre, pour retrouver le noyau dur de ma personnalité: sérieuse et rêveuse à la fois.
Je ne suis pas dans leur délire, et ils ne peuvent pas être dans le mien. Je connais des gens assez proches de moi, mais ce ne sont pas ceux que je côtoie quotidiennement, et c'est pour ça qu'au semestre précédent, j'étais si triste et seule. 
Mais je crois maintenant que je peux faire mon trou en était moi même. J'ai l'impression que des gens peuvent m'accepter pour ce que je suis. Avec mon aspect sérieux, mon extérieur froid, qui cache en fait un intérieur chaud.
Je ne demande qu'à aimer les gens, mais souvent je me suis fait jetée tellement fort, qu'instinctivement, je les repousse. Et c'est ce que j'essaie de combattre maintenant. Ne pas regarder les gens avec agressivité,même inconsciemment. Essayer de comprendre leurs centres d'intérêt. Trouver leur "code" de langage, puisqu'on a vu en communication que tout langage est un code. Essayer de prendre des nouvelles...
Ca peut paraître très calculé et j'ai conscience que ça l'est, mais sans tout ça, je suis incapable de m'adapter. En fait, quand je suis en relation avec les autres, enfin ceux que je ne connais pas très bien, je suis toujours en panique intérieure. Des fois j'ai l'impression d'être une autiste qui apprend à communiquer. Pourtant clairement, je suis très habile à savoir ce que les autres ressentent, voir ce qu'ils pensent dans certains cas. Le problème, c'est que malgré ça, je ne sais pas comment interagir pour entrer dans leur "groupe". Tout le semestre dernier, je voyais l'une de mes meilleurs amies progresser de plus en plus, et si facilement, dans un groupe qui m'était inexorablement imperméable - et qui l'est toujours, malgré eux et malgré moi. En fait, si ça ne se fait pas naturellement, avec moi, ça ne se fait pas. Parce que j'ai beau essayer, je ne suis pas ce genre de personne qui sait sur quels fils tirer pour se faire des amis. Je ne suis pas manipulatrice. Enfin... oui et non. Je pense, pas plus que quelqu'un de normal, en fait.
Sauf que ce qui est anormal, c'est la manière dont le contact avec les autres me fait paniquer. Mais je dois combattre ça. Accepter que oui, les gens ne m'aiment pas forcément. Que, forcément, ils pensent du mal de moi à un moment ou un autre. Que c'est normal. Et que je n'y peux rien.
Eclaircir mes pensées. Balayer mes doutes infondés. Ne garder que l'essentiel, le sérieux, le fondé. Sans me mettre pour autant des oeillères. Me fermer aux pensées et doutes inutiles, me fermer aux attaques et piques des gens qui me veulent du mal, mais m'ouvrir à toute les bonnes choses qui peuvent m'arriver. Le problème, ce n'est pas le nombre de mes questions, car se poser des questions, je trouve ça intéressant, et ça fait progresser. Non, le problème, c'est qu'il ne faut pas que l'absence de réponse ou l'abondance de questions me paralysent et m'empêche de vivre simplement dans le même temps. Et accepter que je ne peux pas tout faire, je ne peux pas répondre à tout. Et si, au passage, je pouvais aussi me sourire dans le miroir, sincèrement, pour une fois. Mon sourire me manque. Mon approbation envers moi même me manque. Je me manque en fait. Il est temps que je fasse fondre cette armure.
En bref, lâcher prise.


En résumé: tout va bien.

http://ephemeride.cowblog.fr/images/ami.jpg

Un ami.


Bonne nuit.







 

Jeudi 9 octobre 2014 à 15:38

Bonjour!

Je n'ai pas grand chose à dire, mais l'envie de venir écrire ici.
Peut être parce que je n'ai aucune envie de réviser pont le contrôle continu de demain. J'ai déjà bossé tout ce matin. Ca me soule.



Il pleut, et j'avoue, ce genre de temps, ça me fait comme des chatouillis dans la tête. Elle devient toute légère et en même temps très lourde, et je n'ai qu'une envie: m'allonger et fermer les yeux. Et éventuellement baver un peu, ça me "sédate". J'ai juste envie de m'enrouler dans des draps, roulée en boule, et écouter le tapotement de la pluie qui tombe goute à goute sur le toit et les carreaux... tap... tap tap...
Ou bien, la regarder dégouliner à la fenêtre. En voiture, voir les gouttes faire leurs courses, se fondre et se confondre les unes aux autres, se séparer, se dépasser... on dirait des gamètes de pluie, en concurrence pour la vie. Ou bien on dirait des humains, qui s'unissent puis se séparent, s'aiment et se déchirent, continuant inexorablement leur bout de chemin, à vive allure, se dépêchant pour mieux tomber dans le vide.
Ou encore, depuis l'étage, regarder la pluie tomber dans la piscine, petites gouttes d'eaux dans une grande goutte d'eau, et se perdre dans un océan de froideur...bloup...bloup bloup... J'aimerais bien, un jour, voir pleuvoir sur la mer... mais pas un orage brutal, non, une petite pluie d'hiver comme celle-ci, sans vent, pas trop froide, confortable, avec comme une grosse couverture blanche sur le ciel, et un léger brouillard à l'horizon, qui étouffe les sons. Juste le son des vagues s'écrasant à mes pieds, et de la pluie tombant dans la mer.
J'aimerais prendre le ciel et m'enrouler dedans, couverture froide et humide, comme moi. Et fermer les yeux, et m'oublier.

Mais dehors, même si le ciel est blanc, l'eau froide, le brouillard léger... il y a les vignes dorées, qui courent devant la maison et sur les collines. Côte d'or.
L'automne refroidit le ciel mais réchauffe la terre de couleurs mordorées.
Je frissonne, pourtant ça fait quelques années que je ne suis plus frileuse. Un peu plus de quatre ans en fait. Comme si j'étais réchauffée de l'intérieur. Peut être aussi, comme si je profitais à nouveau de mes propres rayons.
Je crois que je commence enfin à prendre confiance en moi. A réaliser que je peut être fière de moi, non pas pour ce que je parais, ni pour ce que je fais, mais pour ce que je suis.
Je pense que personne ne prendra soin de moi si moi même je ne le fais pas. Et je pense qu'il est temps que j'arrive à m'aimer. Ce corps n'est pas parfait, mais c'est le mien, est en temps que tel, il devrait être celui que j'aime le plus, car c'est le seul que j'ai, c'est mon seul support, et c'est le seul corps qui m'appartienne de manière inconditionnelle. Je ne suis pas parfaite non plus d'esprit, et pourtant, je suis moi. Je dois apprendre à me dire je t'aime, sans me sentir ridicule. Qui a-t-il de plus précieux pour nous que nous même? 
Après tout, si je disparais, personne d'autre ne sera moi. Il n'y a que moi pour être moi. Je suis ma seule chance d'exister. Et pour cette chance que je me donne d'exister, je devrais me remercier.
Bien sûr, si j'existe, c'est aussi grâce à mes parents. Et je suis la moitié de chacun d'eux. Enfin, du moins, tout mon corps. Et une bonne partie de mon caractère, et donc, de mon esprit.
Mais je suis aussi celle qui me suis donnée la vie, en vivant. En renouvelant cette vie en chaque instant, par chaque respiration, par chaque cellule mourant, par chaque cellule se divisant.
Et puis je me suis aussi façonnée moi même. J'ai décidé de ce que je voulais ou non être. J'ai décidé si je voulais ou non continuer à être.
Mon existence est ma seule certitude. Je suis ma seule certitude. Et rien que pour ça,je devrais m'aimer, me remercier. Car sans moi, pas de moi.
Sans mon moi permanent, cet ensemble de chaire, d'esprit, de sentiments et peut être, d'âme, sans ce moi, il n'y aurait pas cet autre moi, cette conscience du monde et de soit même, qui regarde le monde et se regarde elle même, ce moi immédiat.

J'aime la pluie car elle me rappelle toute ça. Elle me procure des sensations: tactiles, de par son humidité et sa froidure; visuelle, par sa légèreté/lourdeur; auditive, par son bruit qui me calme et m'endort; olfactive, par les odeurs qu'elle fait monter de la terre et de l'air... elle me rappelle que je suis en vie. Elle me rappelle que c'est ça, la vie: percevoir le monde, et soit même.
Le tactile étant pour moi la sensation suprême qui évoque la vie. Être en vie, c'est toucher. Il n'y a rien de plus intime que de toucher quelqu'un, pour moi, car c'est toucher sa vie même, c'est se faire entrechoquer nos vies, plus encore que par l'écoute, ou même que l'olfaction (pourtant très intime).
C'est aussi pour ça que j'ai horreur qu'on me touche. Parce que j'ai l'impression qu'en me touchant, on établit un lien trop intime avec moi, dont je ne veux pas. Les seuls habilités à me toucher sont ceux avec qui je partage déjà un lien très fort - et avec qui, d'une manière ou d'une autre, je partagerai toujours un lien, même séparés. Ma famille (quoi que...), mes amies très proches, mon petit ami. Les seuls habilités à me toucher sont aussi et surtout ceux qui ne me menacent pas. Ce dont je sais qu'ils ne me feront pas de mal, qu'ils ne me blesseront jamais, qu'ils prendront soin de moi. Ce qui exclue une bonne partie de ma famille d'ailleurs.

Oui, comme j'aimais à le dire petite "j'suis fragile". Et pourtant, je sais que je suis aussi étonnement forte.

J'ai envie d'un câlin.
J'ai envie de bras affectueux pour me serrer sur leur coeur.
Ou a défaut, m'enrouler dans ce vieux duvet en plumes d'oies et satin que ma mère m'a donné, qui lui appartenait petite. Si chaud et si moelleux, tout doux contre ma peau... mais devenu trop petit pour moi, et surtout trop abimé par les dizaines et dizaines d'années qu'il a vu, et ce malgré mes coutures.

Ou a défaut de chaleur, me perdre dans ma propre froidure, et dormir.

Bref. J'ai pas envie de bosser.


http://ephemeride.cowblog.fr/images/Danatoilepartie.jpg
Dana, toile à l'aquarelle et pastels, été 2010.

Bonne journée.

<< Page précédente | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | Page suivante >>

Créer un podcast