Ephemeride

Ma vie, mes Jours, mes Nuits

Mardi 15 octobre 2013 à 20:46

Bonsoir

Ce soir, désolée, post un peu déprimé... A vrai dire, si je me demandais de quoi parler au psy jeudi soir, maintenant je sais.
De ma tendance compulsive à l'hyperphagie...

Ce soir, j'ai avalé: un demi fromage, une soupe au potiron. Jusqu'ici ça peut aller, bien que le demi-fromage soit déjà excessif pour un repas normal. Ajoutez y 100 g de chocolat et un paquet de huit cookies au chocolat au lait et cranberries, plus le fait que j'ai mangé une bonne grosse assiette de boudin/fritte à midi, ainsi qu'une bonne part de brioche au petit-déjeuner, et que mes autres journées sont  à peu près semblables sur le plan calorique... et vous aurez la cause de mon désespoir. Je sais que je n'en suis pas au point de certaines personnes qui avalent des quantités astronomiques de nourriture en peu de temps, mais je sais aussi ce dont je suis capable. Ce qui m'effraie, c'est que je n'ai aucun contrôle.
Je me dis "un cookies, c'est tout" et je mange tout le paquet, tout neuf, aller-retour par aller-retour à la cuisine, puis embraquant tout le paquet devant la télé.
Oui parce qu'évidemment, c'est toujours devant cette saloperie de télé que je mange le plus. Je la hais. En fait je me hais de tant de paresse et de mollesse.
Dans ces cas là il y a quelque chose en moi qui cède, comme si je recherchais cette sensation si désagréable de gonflement, l'estomac près à éclater, le ventre rond comme celui d'une femme enceinte.
Et après je me sens si mal... J'ai voulu faire un peu de danse pour compenser, mais j'avais bien trop manger pour bouger correctement.

Bref, j'avoue que je me sens assez fatiguée. J'espérais que l'endocrino me mettrait au régime, ce qui pourrait fonctionner (je suis bien plus motivé si je suis "obligée" par une voie extérieure, à perdre du poids, que si je tente seule et que mon père achète des choses sucrées...), mais il n'en a rien fait, arguant que mon IMC à 27 n'est "pas catastrophique". Oui, sauf que je suis déjà en surpoids (et donc "grosse"), et si je me laisse aller, je sais très bien que je suis parfaitement capable de finir en obésité. C'est à se taper la tête contre les murs.

J'ai besoin de manger pour tenir le coup face à la PACES, face à ma vie de manière générale...
Pourtant une bonne part de moi a vraiment envie de perdre du poids. 
Une autre partie aime se voir grossir comme si elle pouvait s'isoler complètement du monde extérieur. Manger pour "prendre des forces" face au monde.
Je me sens prisonnière de moi même et j'ai envie de hurler d'exaspération. 
Non seulement je n'ai pas perdu le poids que j'ai pris l'an dernier, mais en plus je continue à en prendre.

Quand je vois le chocolat ou les gâteaux dans le placard, je suis à la fois soulagée qu'il y en ait pour "prendre des forces" et horrifiée qu'il y en ait parce que je sais comment ça va se passer...
Je vois les photos de moi et je suis partagée. D'un côté, mis à part l'acné, j'aime mon visage et j'aime mes cheveux, et ma forme générale n'est pas mal.

D'un autre côté, je vois mes boutons d'acné et ma largeur, la mollesse de mon corps et j'ai envie de me cacher tellement j'ai honte.

Je déteste ne pas avoir le contrôle.

Et il est indéniable que je perds complètement pieds face à la nourriture. Je ne sais pas me contrôler.


Le pire, c'est que ça ne m'empêche pas d'espérer mincir. Tous les soirs, je culpabilise et je me fustige: pas assez bossé, trop mangé..
Et je me promets que demain, décidé, coute que coute, je ne mange pas de cochonnerie, et je vais faire une demie heure de marche.
Et je retombe dans le même schéma le lendemain... Je finis par me demander sérieusement si je n'apprécierais pas ce comportement vicieux.
Je n'ai pas de poids "de forme", je passe mon temps à monter et descendre. Malheureusement depuis un an, je ne fais que monter.

Au point que j'envisage de faire à nouveau le régime Dukan, qui m'a fait tant de mal. Parce qu'au moins j'avais minci.
L'autre solution serait "ne plus manger du tout", mais je sais que mes nerfs ont besoin de la nourriture.

Et surtout, j'ai peur que si je commence à ne plus manger, je perdre encore tout contrôle et toute mesure et bascule dans l'excès inverse, et ça, même pour tout l'or du monde, même pour dix kilos en moins, je n'en veux pas. Je ne veux pas, jamais, surtout pas, devenir anorexique.
Pour moi, maigreur = proximité de la mort = même pas en rêve.
Peut être est-ce une piste à mon problème?



Jeudi 8 août 2013 à 21:51



Le va et vient des vagues m'a longtemps fascinée
Humidité lascive qui s'échoue à mes pieds,
Caresse les chevilles puis va se retirer
Loin de moi, presque effarouchée

Je me jette à leur eau, à
cœur et corps perdu
L'esprit à découvert, mon âme mise à nu
Plongée dans la nuit tiède, le glacial océan
M'endort, je sombre doucement

Dans les abysses de leur monde plus bas que terre
Où tout n'est qu'immondices, des souvenirs qui s'altèrent
Pourritures d'émotions flottant passivement
Ils s'en repaissent goulument

Leurs avides regards globuleux me fixant
Leurs bouches s'ouvrent, se ferment, silencieusement...
Voudraient-ils parler, manger, juste respirer?
Des profondeurs d'humaines aberrations, difficile de remonter.


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(Bonsoir

J'ai tellement envie de mettre les pieds dans l'eau, le sable prenant l'empreinte de mes orteils...)













Vendredi 19 juillet 2013 à 10:21

Bonjour

Me voici, une tasse de thé à côté de mon ordi, espérant soulager mon estomac retourné de mon rendez-vous matinal chez le psychiatre.
Aujourd'hui, j'ai enfin commencé à lui parler du présent. La dernière fois, je lui avais surtout parlé des histoires de ma famille, cette fois ci, je lui ai encore parlé de ma famille, mais depuis moi, et non depuis elle. Lui parler de mes problèmes avec ma soeur, avec ma mère. Du fait que je ne les supportent qu'à peine... Je ne vais pas étaler ici tout ce que je lui ai dit, parce que grosso modo j'en ai déjà parlé ici et là sur ce blog (le "c'est toujours ta faute" de ma soeur, la compétition entre elle et moi que ma mère a instauré, le fait que je dois toujours faire bonne figure parce que je suis celle qui aux yeux des autres a le moins souffert, le fait que j'ai l'impression d'être le dernier lien entre mes parents et que ça me pèse, la fuite de ma mère et le fait qu'elle se comporte avec la mentalité d'une adolescente à peine pubère...etc., etc. d'ailleurs ce voyage a été une preuve de plus pour moi, même si pour une fois j'ai poussé une gueulante et que j'ai réussi à la faire rester) mais le verdict du psy a été que j'étais un pilier pour ma famille et que ça me pesait, en plus de l'histoire familiale et de certains évènements traumatisants de mon enfance.
Cette fois je n'ai pas pleuré tout du long, peut être parce que ce que je racontais ne touchait justement pas aux "traumatismes" initiaux de mon enfance, mais de leurs répercussions, mais dès qu'il parlait pour me dire ce qu'il pensait, je pleurais, parce que ça s'apparentait un peu à me plaindre (même si son but n'est pas de me plaindre, mais de me dire ce qu'il en tire comme analyse, c'est d'ailleurs un peu son rôle), et j'avoue que si je supporte assez de me plaindre, que quelqu'un me plaigne, ça me fait pleurer parce que ça me donne l'impression que j'ai raison de me plaindre et du coup qu'il y vraiment quelque chose qui cloche alors que tant que c'est moi qui me plains, je peux me dire que je délire et que ça ne va pas si mal que ça, que c'est moi qui déconne... Quand quelqu'un reconnait ton malaise, plus de fuite possible, tu sais que c'est réel.

Pour ce qui est de l'histoire d'être un pillier de ma famille... Je pense que c'est vrai, le truc c'est que ma grande soeur aussi a endossé ce rôle. Du coup je n'ai le droit à aucune "reconnaissance" de ce côté là, parce que ma mère ne se souvient que de ma soeur à ses côtés lors de ses longs après-midi déprime, elle semble avoir occulté le fait que l'année de la maladie de sa mère, c'est moi qui jouais le psy perso de madame et qui allait la récupérer roulée en boule en chemise de nuit, pleurant dans le noir dans la cave, et que ma soeur se gardait bien d'approcher. Mais ça on ne m'y reprendra plus, je ne veux tout simplement plus jamais entendre parler de ses problèmes.
Bref, du coup ma soeur me regarde comme une petite chose inutile et choyée, et moi j'en ressens une grande injustice.  Je pense qu'au prochain rendez-vous, je creuserai par là, parce que la relation que j'ai avec ma soeur est plus que compliquée...

Le truc c'est que je suis plus discrète qu'elle de ce côté là. Elle a endossé ce rôle plus tôt... Elle faisait la cuisine pour tout le monde alors qu'elle était encore gamine, elle a fait son repassage elle même parce que ma mère ne voulait plus le faire... Et d'ailleurs elle a pris bien du poids, peut être pour se protéger, elle aussi, se faire une armure de graisse et se rendre plus solide pour endosser son rôle de "pilier", sans se rendre compte qu'elle pesait elle même de tout son poids sur mes épaules, me forçant à faire de même.
Elle m'accuse de ne pas savoir me démerder, mais elle ne comprend pas qu'elle ne me laisse pas faire. Elle ne veut pas que je sache, parce qu'elle perdra sa place emblématique qui lui vaut tant de reconnaissance.

Bref, comme il dit, j'ai envie de me barrer, mais je suis retenue par ce rôle de pilier. Sauf que je n'ai pas l'impression que je sois tellement un "pilier", contrairement à ma soeur, j'ai l'impression d'être surtout un paillasson, sur lequel tout le monde dans ma famille essuie ses pieds sans s'en soucier, et sans se rendre compte qu'il le salit et lui donne l'odeur de la merde qu'il a collée sous ses chaussures. Et si autrefois j'acceptais qu'on s'essuie pour décharger un peu les autres de leur merde respective, maintenant j'en ai marre. De toute manière chez moi c'est les écuries d'Augias, de la merde il y en a au large, alors ça ne sert à rien que je les laisse s'essuyer sur moi: ma mère est à elle seule une usine à merde.
Et je me barrerais bien volontiers si j'en avais l'occasion, sauf que je suis débiteur de mon père qui paie mes études et me fais vivre, alors je me vois mal faire une chose pareille: je serais bien incapable de travailler en même temps que mes études de médecine, et lui n'a pas l'air de tenir spécialement à ce que je parte, puisque quand j'en parle il sous-entend que je serai mieux à la maison pour faire mes études... Bien sûr, comme ça tu auras encore une excuse pour ne pas regarder ton couple en face. Le jour où je pars, il y a de grandes chances que ça casse, parce que je ne ferai plus "tampon" entre les deux, je ne leur permettrai pas d'essuyer leur merde respective (c'est plus facile de se plaindre auprès de moi que de dire à l'autre ce qu'on pense), et ils seront obligés de se la confier mutuellement, et ça, ça va faire mal.

Et puis il y a autre chose... J'ai remarqué que lorsque je parlais du fait que ma mère aille voir ses noirs plutôt que de passer du temps avec nous, j'avais spécialement envie de pleurer. Comme lorsque je pense à quand ma prof d'espagnol m'avait dit en partant en voyage scolaire, au collège "je serai ta maman pour le voyage", parce que bien qu'à l'époque, ma mère n'ai pas encore basculé dans sa lubie africaine (si on n'a pas la peau noire ou qu'on ne fréquente pas des noirs, on ne l'intéresse pas, c'est simple), j'avais quand même l'impression que je n'avais pas de maman. 

C'est à dire que j'ai une maman qui m'aime, mais pas une maman prête à endosser son rôle en tant que tel, et je le vois bien par rapport aux mères de mes amies. Je ne lui demanderais pas d'abandonner ses loisirs pour s'occuper de moi, je n'ai plus trois ans, mais des fois j'aimerais que ma mère aie du plaisir ne serait-ce qu'à être avec nous, sans avoir à sortir la carte du noir grâce au petit ami de ma soeur qui est sénégalais.
Mais s'il n'est pas là, et ma soeur non plus, pour lui parler de l'Afrique, alors elle ne veut même pas venir à table. Mon père et moi, on sent le pâté.
D'ailleurs, la pauvre a dû faire un effort surhumain pour rester avec nous presque quatre jours entiers sans un seul noir à l'horizon!
Je ne suis pas raciste, mais comme je disais à mon petit ami, je développe une espèce de jalousie mêlée de haine envers tous ses gens qui attirent tellement plus l'attention de ma mère que moi. De ce fait je ne veux même pas en entendre parler, même pas aller la voir jouer dans son fichu groupe... Parce que je serai confrontée à ces gens et que décemment je ne peux que les haïr. Surtout que pour beaucoup ils n'en ont rien à foutre, ils se servent juste d'elle, la gentille blanche bien riche, et sont incapable de se démerder par eux mêmes, ne travaillant pas sous prétexte qu'ils sont "artistes". Oui, parce que ma mère ne fréquente que des "artistes" africains, c'est à dire des gens qui ne foutent rien et vivent sur le dos des autres comme des sangsues, au point que je me suis retrouvée à cuisiner du poisson que ma mère avait acheté pour l'un de ces glandus, j'aurais voulu qu'il s'étrangle avec. Être un "artiste" n'empêche pas de se trouver un travail pour subsister, merde!
Ma mère exige de moi que je sois une courageuse petite bosseuse, mais fréquente une bande de poids morts de la société.

Hop, là elle pète les plombs parce qu'elle n'a pas de serviette de plage de la bonne couleur à emmener en Croatie.

Bon, ça me gave, je vais faire autre chose, j'ai encore plus mal à l'estomac.

Bonne journée.

http://ephemeride.cowblog.fr/images/jardinzen.jpg
  Un jardin zen japonais
pour me croire moi même un peu plus zen...


Mercredi 15 mai 2013 à 20:48

J'ai passé tant de temps à tenter

L'impossible pour t'intéresser

Mais mes gesticulations n'ont eut pour effet

Que de te faire doucement t'esclaffer


Tes yeux oscillent entre deux couleurs

Comme ta vie oscille entre deux réalités

Tu sèmes le doute et récoltes les peurs

Comme autant de douceurs sur ta chaire écorchée


Tu décortiques les autres comme des crustacés

Mais tu te tiens loin de tes propres pensées

Car qui sait sur quoi tu pourrais bien tomber,

Peut être bien, peut être la vérité ?


Je ne me souviens pas t'avoir jamais entendu dire

Que tu voulais rester

Mais tu n'as fait que partir

De tous temps, sans jamais te retourner.


Le ciel a la couleur de ton âme

Tantôt du bleu si pur, tantôt du gris infâme :

La naïveté puérile et le fourbe calcul,

Le beau et le morbide, joyeusement copulent.


Et le pire est bien que je ne sais toujours pas

Pour qui, de toi, lui, elle ou moi

Ces mots si maladroits,
Se trouvent étalés là.

 

 

Mercredi 16 janvier 2013 à 21:39

Bonsoir

J'ai envie d'écrire ce soir, même si je ne sais pas bien sur quoi.
Avant, je savais, comme ça, me mettre devant le clavier, et laisser mon cerveau vagabonder, passer sur "pilote automatique", mes mains écrire presque toutes seules, portées en fait par la musique résonnant dans mes oreilles.
J'ai envie de retrouver cette satisfaction que j'avais à écrire ce que je pensais, à écrire même ce à quoi je ne pensais pas penser.
J'ai envie de retrouver la verve qui m'habitait, et faisait sonner les mots justes et mélodieux à mon âme et à mon coeur....
Mon dieu, ou plutôt, ma Déesse! De si grands mots que le "coeur" et "l'âme", qui sonnent si mélodramatiques, si faux dans notre monde de plastique. Prononcez ces mots en publique et vous aurez l'air au mieux d'un naïf, au pire, d'un niais, voir d'un hystérique.
L'âme... Ou alors d'une de ces foutues petites gens qui croient encore en une force supérieure à celle des hommes.
Qui se sent encore humble devant quelque chose de plus grand que lui et que l'humanité.
J'avoue, je fais partie de ces naïfs, qui pensent encore qu'une force supérieure existe. Mais ne les guide pas forcément.
En fait, non, pas une force supérieure.
Ma Déesse est tout simplement ma Déesse. Comment dire?
Voilà un bon sujet.

Parler de mes croyances. 
Même si un seul post ici ne suffirait pas à tout couvrir, il faudrait sans doute un livre de cinq cent pages au moins...Quelle ironie, j'écris sur ma Déesse portée par une chanson dont les paroles disent que "God has left us anyway"...

Ma Déesse donc. Je pourrais aussi bien l'appeler mon Dieu, son sexe n'est pas le plus important, mais c'est comme ça que je la ressens, comme une entité maternelle. Peut être parce que je suis moi même une femme, et que la Déesse est en chacun de nous, alors pour moi, c'est une femme, et petite, je l'appelais "ma mère" même si je m'adressais alors à la lune... C'était une présence tout autours de moi, et en moi, rassurante, qui se révélait tout particulièrement à moi en présence de la lune.
Et pourtant, petite, je n'avais aucune notion de ce que signifiait "être païen", et ma famille était plus athée que autre chose... Même si d'une certaine manière, mes croyances me viennent de ma mère, puisque c'est elle qui me disait que j'étais "fille de la lune", "née dans la lune"... La lune était mon lien avec ma propre mère, c'est vrai.

En grandissant, j'ai toujours cru en quelque chose de plus grand que moi, même si c'était devenu un Dieu chrétien, tout puissant, que je priais chaque soir à une époque... Je faisais du catéchisme, mais les enseignements reçus ne me convenaient pas: je réfléchissais par moi même, ce qui ne plaisais pas trop à la femme qui nous enseignait le catéchisme après la première communion et avant la deuxième, j'émettais des idées qui apparemment étaient en opposition avec ce que l'on voulait que je croie... et ce Dieu chrétien ne m'a plus satisfaite. Enfin plutôt, c'est la vision que les chrétiens avaient de Dieu qui ne m'a plus satisfaite. Parce que Dieu est Dieu, et chacune le voit à sa manière, qu'il soit unique ou multitude, féminin ou masculin... ce n'est qu'une seule entité. Pour moi, Dieu était en chacun de nous, et tout autours de nous, pour moi, Satan n'existait pas, car ce n'était pas Dieu qui avait créé la notion de bien ou de mal, mais l'homme, tant cette notion est abstraite et les limites du bien et du mal flou...
Et puis, si Dieu est amour, pourquoi avoir créé l'Homme imparfait, le soumettre à la tentation, puis le punir d'une éternité en enfer pour avoir succombé à ce à quoi il a été fait pour succomber? Ca s'appelle du sadisme.
Pourquoi avoir créé Adam et Eve avec un sexe s'ils ne devaient pas s'en servir? Pourquoi avoir permis l'existence même du pêché?
Je ne pense pas Dieu sadique. Et je ne pense pas le sexe mauvais. Pas si les deux personnes (ou plus, même si je n'ai pas ce genre de fantasmes) se désirent et le désirent.
Je pense au contraire que c'est l'une des plus belles choses qui soit, entre deux personnes qui s'aiment, de pouvoir faire don de son corps à l'autre, l'une des plus belles marques de confiance que de se livrer nu à son regard.
Même si c'est vrai qu'à l'époque, je n'avais pas encore connu cela, et que ce n'est pas tellement la question du sexe qui me faisait réfléchir que le simple fait que toutes mes réflexions me portaient ailleurs que dans le sens de la bible, notamment sur la Vérité, qui n'est pas unique mais multitude, autant qu'il y a d'individus...
Et j'ai découvert la Wicca, dont je me suis d'abord méfiée, puis j'ai découvert que beaucoup des pensées fondatrices de cette religion qui n'en est pas une dans le sens ou chacun a dans le fond son propre dogme, la Wicca était en accord avec mes considérations. Alors j'ai fait des recherches, me suis inscrite à un forum, ai lu des textes d'auteurs fondateurs de différentes branches de la Wicca...
Et me voilà moi même wicca, depuis plusieurs années, même si d'une certaine manière "non pratiquante" puisque je n'ai pas le temps pour organiser de rituels ni me consacrer à un apprentissage plus approfondi des textes qui m'intéresseraient, des l'histoire des religions (en Wicca, il est important de connaître les différents panthéons des différentes religions pour comprendre les différentes facettes de la Divinité).
Je me contente de continuer à prier tous les soirs, et d'essayer de regarder autours de moi en réfléchissant, parce que je pense que c'est de loin l'acte le plus important pour la Déesse: réfléchir et aimer, parce que "science sans conscience n'est que ruine de l'âme" comme disait Blaise Pascal, et conscience signifie d'une certaine manière, amour.

Ma Déesse donc... Où en étais-je? Je disais tout à l'heure que ma Déesse n'est pas une force supérieure. En fait c'est là surtout la principale différence avec le Dieu des chrétiens, qui même s'il dit qu'ils se trouve sous chaque pierre, est toujours considéré comme un être à part entière.
Ma Déesse, c'est moi. C'est chaque personne que j'aime. C'est aussi les personnes que j'aime moins. Ou que je déteste. Ma Déesse est aussi le chat, le chien, la vache que je mange, les oeufs non fécondés, le lait, la Terre, la terre, le ciel, les étoiles, la Lune bien sûr, qui en est le symbole le plus fort pour moi, mais aussi son amant le soleil. Ma Déesse est l'ordinateur sur lequel je tape ce texte, la table sur laquelle il est posé, le toit au-dessus de ma tête, la pierre, l'eau, le feu, l'arbre, le vent, l'orage... Ma Déesse est le présent, passé et futur n'étant eux mêmes qu'un type de présent. Ma Déesse est la Vie mais aussi la Mort, la beauté et la laideur, la tendresse de la mère, la terreur du meurtre.
Tout ce qui arrive, tout ce qui pourrait arriver.
Tout ce qui existe et tout ce qui n'existe pas, tout ce que je perçois et tout ce qui me demeure inaccessible.
L'Existence et le Néant en même temps.
Alors oui, je suis la Déesse, et je suis pour moi la première preuve que la Déesse existe.
Mais que cela ne m'empêche pas de rester humble devant tout ce que la Déesse est aussi.

Et lorsque l'on sait que la Déesse est tout, y compris soit même, d'une certaine manière, ça signifie que je suis Tout et Rien en même temps, je suis mon prochain, et il est une part de moi même, il n'est qu'un autre moi même, alors je ne dois pas lui faire ce que je n'aimerais pas qu'on me fît. Parce que je suis lui, et il est moi, sa douleur est la mienne, est c'est pour ça que "tout ce que tu fais t'es renvoyé par trois fois" selon le précepte Wicca.
Si je crois en la Déesse? Comme dirait Starhawk, on ne croit pas en la roche, elle est là. C'est tout.
Ma Déesse est là, et si elle peut être terrifiante, je ne l'en l'aime pas moins. Parce qu'elle m'aime, parce qu'elle est moi. Parce que je lui dois tout, le pire comme le meilleur. Alors il  ne faut pas être ingrat. D'ailleurs dans l'acte du sexe, il y a une don de soit, mais aussi une fusion qui nous rappelle que nous ne sommes tous qu'un. Même si sur le coup, peut être que l'on n'y pense pas (personnellement, je n'y pense pas trop...), quand on y pense, les deux êtres qui fusionnent en un seul être lorsque l'union est fécondante, ont déjà fusionné durant l'acte. Et de génération en génération, avant même que l'homme soit homme, avant même les mammifères ne se différencient des oiseaux, des insectes et des poissons, il en allait déjà ainsi, et même lorsque nous n'étions que des cellules, mêmes s'il n'y avait pas fusion, les germes de tout le règne animal et végétal étaient portés par cette cellule, dont les descendants se diversifieraient. Nous sommes tous les différentes facettes d'un seul être. C'est ça, la Déesse. Et il en va de même pour ce qui n'est pas vivant, nous partageons avec la roche les minéraux, l'eau du monde entier coule en nous, car n'importe quelle goutte peut participer à la vie, devenir la vie, et le cycle du Carbone est la preuve que nous partageons avec le monde végétal et minéral une même composante... Nous nous inscrivons dans une processus, chaque individu, qui porte lui même la Déesse en lui, fait partie d'un plus grand dessin qui est aussi la Déesse, et voilà comment le microcosme rejoint le macrocosme.

Pour se faire une idée, certains Wicca appellent notre Déesse Aradia, fille d'Artémis, une tisseuse...
Mais elle est aussi sa toile. Nous sommes sa toile.
Aradia... Une fois j'ai fait un rêve dans lequel je voyais ma Déesse apparaître à moi sous les traits d'une énorme, immense araignée blanche. Moi qui ai peur des araignées depuis toute petite, cette araignée là ne me dégoutait pas, elle m'imposait plutôt une sorte de respect qui pouvait ressembler un peu à de la peur, mais motivée par la conscience de l'immensité de ce que l'on voit, comme si j'avais contemplé notre planète depuis la lune, ou comme ce qu'on peut ressentir face à une montagne ou un géant, d'un pouvoir immense, ou devant un gouffre, d'une profondeur infiinie... Comme lorsque je regardais les étoiles lors des nuits d'été, et que j'avais l'impression que j'allais tomber dans l'infini du ciel, tomber pour l'éternité... Je me sentais aspirée par le noir et la lumière.

Cette toile me fait penser que Aradia est notre destin, mais il n'est pas indépendant de notre volonté non plus... Nous sommes Aradia, alors nous sommes les tisseurs de notre destin, même s'ils s'inscrit dans une toile plus grande qui en influence le dessin...

Il est difficile de parler de ma Déesse parce qu'elle ne se présente jamais exactement de la même façon à moi. Une fois je pense ainsi, un autre jour je pense autrement, ça dépend des circonstances.

Je comprend ceux qui choisissent de suivre un dogme établi, ça paraît plus stable, plus concret.

Mais on y perd l'essentiel. L'essentiel, c'est son identité. Car faire partie d'un tout ne signifie pas cesser d'être. Je suis moi, je ne suis pas mon voisin (ce qui peut paraître exactement l'opposé de ce que j'ai dit plus haut... pourtant non). J'ai ma personnalité, mon corps, à moi. Mais je suis mon voisin parce que ma personnalité est en lien avec ce qui m'entoure, parce que mon corps a la même origine que celui de mon voisin, parce que ma vie aussi d'ailleurs... Nous ne sommes que de multiples flammes tirées d'un même feu, de génération en génération...
Les deux sont vrais en même temps. Comme c'est souvent le cas lorsque je pense à la Déesse. C'est à la fois simple et compliqué. Il faut souvent admettre tout et son contraire, penser en un sens puis penser dans l'autre pour saisir le plus d'aspects possibles de chaque chose.

D'ailleurs, être mon voisin, avoir une origine commune, avoir la même vie qui coule en nous, ne m'empêche pas de le haïr parfois, de vouloir le tuer même parfois, de le manger (je ne suis pas cannibale, mais par voisin j'entends tout ce qui est vivant), de le porter en vêtements...
Parce que c'est ainsi qu'est la vie, je ne peux pas survivre sans manger un autre être vivant, qu'il soit animal ou végétal... Et oui, l'existence d'un végétal a autant d'importance qu'un animal. L'important, c'est de ne jamais lui manquer de respect. Et cela signifie ne jamais tuer pour rien.
Ce que l'humain fait pourtant de plus en plus. 
La Nature, et donc la Déesse, est telle que nous, êtres vivants, tuons, au départ, pour survivre: manger, se défendre, défendre ses petits ou sa meute, défendre son territoire, se reproduire (ce qui fait partie de survivre puisqu'il s'agit de perpétuer une partie de ses gènes et donc de soit même)...
L'homme en est sorti dès le moment où il s'est mis à tuer pour des idées, pour de l'argent, pour du rendement.
"Ce qui différencie l'homme de l'animal" me direz vous.

Mais est-ce vraiment ça qui différencie l'homme de l'animal? Bien sûr, c'est une différence, mais ce n'est pas la vraie différence. L'Homme n'en était pas moins Homme lorsqu'il tuait pour survivre. Non, la différence à mes yeux, c'est notre capacité à réfléchir, pas à réfléchir à la manière dont on va survivre (les animaux le font aussi) mais à réfléchir à des choses plus grandes que nous, à nous inscrire dans quelque chose de plus grand que nous.
Que l'on croit en une divinité ou non, nous inscrire dans une réflexion plus large que notre survie, en tant qu'homme, famille, société ou espèce.
D'ailleurs, on considère en archéologie que toute trace artistique ou religieuse est forcément le fait d'un être de la lignée de l'humain (qu'il s'agisse d'homo sapiens ou non, on peut alors parler d'Homme).

Bon, je vais cesser là pour ce soir, et aller me laver...

Je referai peut être un post de ce genre à l'avenir, j'ai écrit un texte il y a quelque jour qui me démange de publier (mais il faudrait que je le recopie parce que je l'avais écrit sur papier, ce qui signifie nécessairement de repenser ce que j'ai écrit, et sûrement de le modifier, corriger, complèter, ce qui prend du temps...).


Sinon, j'ai eut un nouveau jeux vidéos, de la baston, histoire de cogner su des méchants pour défouler, et j'ai fait de la pâtisserie aujourd'hui.

Bonne soirée, et même bonne nuit.

http://ephemeride.cowblog.fr/images/M1.jpg

Tableau photographié dans un musée sur les Inuits dans le Sud-Est du Canada, juillet 2011.




 

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