Nous y voilà. La veille du concours.
Huit mois à stresser pour ça, j'ai l'impression que c'est passé très vite et en même temps, que j'ai fait ma rentrée en PACES il y a une éternité.
J'ai peur.
J'ai peur d'échouer, peur de redoubler, mais soyons honnête, c'est surement ce qu'il va m'arriver. Pourtant, je ne peux pas m'empêcher d'espérer. J'ai besoin d'y croire encore pour donner le meilleur de moi même.
D'ailleurs, à l'heure actuelle je devrais sans doute être en train de réviser.
Je devrais être en train de faire des exercices de physique, puisque je commence avec ça demain, et que je n'ai fait presque aucun exercice...
Allez! Motivation! Jeudi soir, je serai en vacances, et pour au moins un mois, jusqu'aux résultats, je pourrai penser à autre chose, et dormir le matin jusqu'à neuf heures sans culpabiliser.
Il y a tellement de choses que je vais pouvoir faire!
Je vais pouvoir me remettre un peu à la guitare, doucement, au sport, perdre cette armure de graisse constituée tout au long de l'année...
Aller courir un peu tous les jours, ou à défaut marcher, retourner à la salle de sports, faire un peu de danse devant le miroir, me réapproprier ce corps que j'ai posé en stand-by pendant huit mois, mais aussi faire attention à ce que je lui donne à manger, cesser d'ingurgiter des kilos de sucre alors que je n'y trouve plus aucun attrait, juste pour endurer les révisions à répétition. En huit moins, je n'ai eut qu'une semaine et demi de vacances, où je n'ai pas bossé. Le reste du temps, pas de vacances, et quand je ne suis pas à la fac, je révise à la maison, et hors de question de se lever après huit heures parce que le matin est précieux dans les révisions.
Je sors de huit mois de révisions. Enfin, j'achève, parce que je n'ai pas encore passé mon concours.
J'ai toujours été une bosseuse, mais j'avoue que cette année m'a un peu cassé, moralement comme physiquement. Je savais que ce serait dur, mais c'est différent de le savoir et de le vivre.
Mais bon! J'ai survécu! Et si je n'y arrive pas cette année, ce sera l'an prochain! Parce que je veux vraiment devenir médecin, maintenant, je sais que ça m'intéresse, et pour le moment, j'ai envie de devenir psychiatre.
Et si, ce n'est pas psychiatre, il y a plein d'autres spécialités qui pourraient me plaire.
Il se peut que je loupe cette année, mais je me rend compte de la quantité de choses que j'ai apprises cette année, plus ou moins utiles et plus ou moins intéressantes, plus ou moins déjà oubliées, mais je sais que même si je ne réussis pas du premier coup, ce n'est pas grave. Parce que toutes ces choses, je les connais, il faut juste que j'arrive à me faire confiance.
Je suis capable, je peux et je vais réussir. La seule chose qu'il faut que je retrouve, c'est un peu de confiance en moi.
Parce que cette année a foutu mon amour propre en miettes, me faisant sentir comme une grosse merde, mais c'est pas grave. J'ai pleuré, j'ai déprimé, mais je suis toujours vivante, alors je sais que je peux m'en sortir.
Je ne vais pas me laisser faire!
Il faut juste que j'arrive à gérer ce stress, autrement qu'en mangeant, encore et toujours Et il faut que je cesse de m'isoler comme une autiste.
Parce que je ne mesure que maintenant à quel point cette année m'a séparée de mes amis, et m'a fait sentir seule, si seule par moments.
Des fois j'ai peur, peur que mes amis m'oublient. Peur qu'à force de ne pas leur parler, je finisse par ne plus les connaître. Pour tout dire, je ne connais même pas les dates d'examens de mes autres amies, je ne sais même pas quand elles seront en vacances, je ne sais pas comment ça va chez elles, je ne sais pas comment elles vont. Non pas que je m'en fiche, mais c'est comme si je me coupais du reste du monde. Le concours étant devenu un peu comme une maladie grave: on nous apprend en cours que le malade a tendance à se centrer sur lui même et sur sa maladie, à devenir égocentrique. Parce que sa maladie est au coeur de toutes ses pensées, parce que dans un premier temps, il vit pour sa maladie, puis contre sa maladie, puis enfin, avec, mais ça, c'est la dernière phase.
Je pense à mes amies, mais c'est comme si je m'interdisais de trop penser à tout ce qui n'est pas mon concours, mon quotidien. Parce que je sais que si je pense trop à elles, ou même à mon petit ami, je vais avoir envie de les voir, de leur parler, et je n'ai pas de temps à perdre sur mes révisions...
Si cette année était à refaire, déjà, je me serais inscrite en salle de sport dès le premier semestre.
En suite, j'aurais essayé d'avoir un peu plus de vie sociale.
Enfin, j'aurais peut être mangé un peu moins de chocolat.
Il faut vraiment que je trouve un moyen de canaliser mon stress et mes frustrations autrement.
Il y a bien le jogging, ce que je faisais avant, mais l'inconvénient majeur de cette technique est qu'elle prend du temps. Surtout si on est fatigué après, ce n'est pas pratique pour réviser... Cependant je n'ai pas vraiment le choix, c'est ça ou finir obèse.
Et Dieu sait que même si je n'ai jamais été très tolérante vis-à-vis de mon corps, j'ai quand même assez pitié de lui pour ne pas vouloir lui infliger ça.
Sans compter que l'état physique se répercute sur le psychique et le moral.
Bref, j'avais fait ma rentrée en disant que je garderais une bonne hygiène de vie, ça n'a pas été le cas, mais si je redouble, je suis avertie, je m'y tiendrai.
Parce que maintenant je sais réellement ce qui m'attend.
Autre chose que j'ai envie de faire: Les boutiques!
Les vraies boutiques, pas sur Internet, pour un fois. Aller centre-ville avec des amies, faire les boutiques, m'arrêter pour un thé avec elles, aller dans les librairies...
Et puis faire de la pâtisserie! J'ai plein d'idées de biscuits qu'il va falloir que j'expérimente! Sans parler de mon nouveau bouquin de recettes reçu pour le nouvel an!
Et puis je vais partir au Japon!
Et puis il y aura quelques fêtes cet été, à commencer avec la soirée de fin d'année médecine, la seule soirée médecine que j'aurai fait cette année, jeudi soir!
Bon, aller, j'ai fait le plein de bonne vibrations (toujours sur "Get up and try" de Pink) , j'y retourne!
Bonne journée!