Ephemeride

Ma vie, mes Jours, mes Nuits

Mercredi 16 janvier 2013 à 21:39

Bonsoir

J'ai envie d'écrire ce soir, même si je ne sais pas bien sur quoi.
Avant, je savais, comme ça, me mettre devant le clavier, et laisser mon cerveau vagabonder, passer sur "pilote automatique", mes mains écrire presque toutes seules, portées en fait par la musique résonnant dans mes oreilles.
J'ai envie de retrouver cette satisfaction que j'avais à écrire ce que je pensais, à écrire même ce à quoi je ne pensais pas penser.
J'ai envie de retrouver la verve qui m'habitait, et faisait sonner les mots justes et mélodieux à mon âme et à mon coeur....
Mon dieu, ou plutôt, ma Déesse! De si grands mots que le "coeur" et "l'âme", qui sonnent si mélodramatiques, si faux dans notre monde de plastique. Prononcez ces mots en publique et vous aurez l'air au mieux d'un naïf, au pire, d'un niais, voir d'un hystérique.
L'âme... Ou alors d'une de ces foutues petites gens qui croient encore en une force supérieure à celle des hommes.
Qui se sent encore humble devant quelque chose de plus grand que lui et que l'humanité.
J'avoue, je fais partie de ces naïfs, qui pensent encore qu'une force supérieure existe. Mais ne les guide pas forcément.
En fait, non, pas une force supérieure.
Ma Déesse est tout simplement ma Déesse. Comment dire?
Voilà un bon sujet.

Parler de mes croyances. 
Même si un seul post ici ne suffirait pas à tout couvrir, il faudrait sans doute un livre de cinq cent pages au moins...Quelle ironie, j'écris sur ma Déesse portée par une chanson dont les paroles disent que "God has left us anyway"...

Ma Déesse donc. Je pourrais aussi bien l'appeler mon Dieu, son sexe n'est pas le plus important, mais c'est comme ça que je la ressens, comme une entité maternelle. Peut être parce que je suis moi même une femme, et que la Déesse est en chacun de nous, alors pour moi, c'est une femme, et petite, je l'appelais "ma mère" même si je m'adressais alors à la lune... C'était une présence tout autours de moi, et en moi, rassurante, qui se révélait tout particulièrement à moi en présence de la lune.
Et pourtant, petite, je n'avais aucune notion de ce que signifiait "être païen", et ma famille était plus athée que autre chose... Même si d'une certaine manière, mes croyances me viennent de ma mère, puisque c'est elle qui me disait que j'étais "fille de la lune", "née dans la lune"... La lune était mon lien avec ma propre mère, c'est vrai.

En grandissant, j'ai toujours cru en quelque chose de plus grand que moi, même si c'était devenu un Dieu chrétien, tout puissant, que je priais chaque soir à une époque... Je faisais du catéchisme, mais les enseignements reçus ne me convenaient pas: je réfléchissais par moi même, ce qui ne plaisais pas trop à la femme qui nous enseignait le catéchisme après la première communion et avant la deuxième, j'émettais des idées qui apparemment étaient en opposition avec ce que l'on voulait que je croie... et ce Dieu chrétien ne m'a plus satisfaite. Enfin plutôt, c'est la vision que les chrétiens avaient de Dieu qui ne m'a plus satisfaite. Parce que Dieu est Dieu, et chacune le voit à sa manière, qu'il soit unique ou multitude, féminin ou masculin... ce n'est qu'une seule entité. Pour moi, Dieu était en chacun de nous, et tout autours de nous, pour moi, Satan n'existait pas, car ce n'était pas Dieu qui avait créé la notion de bien ou de mal, mais l'homme, tant cette notion est abstraite et les limites du bien et du mal flou...
Et puis, si Dieu est amour, pourquoi avoir créé l'Homme imparfait, le soumettre à la tentation, puis le punir d'une éternité en enfer pour avoir succombé à ce à quoi il a été fait pour succomber? Ca s'appelle du sadisme.
Pourquoi avoir créé Adam et Eve avec un sexe s'ils ne devaient pas s'en servir? Pourquoi avoir permis l'existence même du pêché?
Je ne pense pas Dieu sadique. Et je ne pense pas le sexe mauvais. Pas si les deux personnes (ou plus, même si je n'ai pas ce genre de fantasmes) se désirent et le désirent.
Je pense au contraire que c'est l'une des plus belles choses qui soit, entre deux personnes qui s'aiment, de pouvoir faire don de son corps à l'autre, l'une des plus belles marques de confiance que de se livrer nu à son regard.
Même si c'est vrai qu'à l'époque, je n'avais pas encore connu cela, et que ce n'est pas tellement la question du sexe qui me faisait réfléchir que le simple fait que toutes mes réflexions me portaient ailleurs que dans le sens de la bible, notamment sur la Vérité, qui n'est pas unique mais multitude, autant qu'il y a d'individus...
Et j'ai découvert la Wicca, dont je me suis d'abord méfiée, puis j'ai découvert que beaucoup des pensées fondatrices de cette religion qui n'en est pas une dans le sens ou chacun a dans le fond son propre dogme, la Wicca était en accord avec mes considérations. Alors j'ai fait des recherches, me suis inscrite à un forum, ai lu des textes d'auteurs fondateurs de différentes branches de la Wicca...
Et me voilà moi même wicca, depuis plusieurs années, même si d'une certaine manière "non pratiquante" puisque je n'ai pas le temps pour organiser de rituels ni me consacrer à un apprentissage plus approfondi des textes qui m'intéresseraient, des l'histoire des religions (en Wicca, il est important de connaître les différents panthéons des différentes religions pour comprendre les différentes facettes de la Divinité).
Je me contente de continuer à prier tous les soirs, et d'essayer de regarder autours de moi en réfléchissant, parce que je pense que c'est de loin l'acte le plus important pour la Déesse: réfléchir et aimer, parce que "science sans conscience n'est que ruine de l'âme" comme disait Blaise Pascal, et conscience signifie d'une certaine manière, amour.

Ma Déesse donc... Où en étais-je? Je disais tout à l'heure que ma Déesse n'est pas une force supérieure. En fait c'est là surtout la principale différence avec le Dieu des chrétiens, qui même s'il dit qu'ils se trouve sous chaque pierre, est toujours considéré comme un être à part entière.
Ma Déesse, c'est moi. C'est chaque personne que j'aime. C'est aussi les personnes que j'aime moins. Ou que je déteste. Ma Déesse est aussi le chat, le chien, la vache que je mange, les oeufs non fécondés, le lait, la Terre, la terre, le ciel, les étoiles, la Lune bien sûr, qui en est le symbole le plus fort pour moi, mais aussi son amant le soleil. Ma Déesse est l'ordinateur sur lequel je tape ce texte, la table sur laquelle il est posé, le toit au-dessus de ma tête, la pierre, l'eau, le feu, l'arbre, le vent, l'orage... Ma Déesse est le présent, passé et futur n'étant eux mêmes qu'un type de présent. Ma Déesse est la Vie mais aussi la Mort, la beauté et la laideur, la tendresse de la mère, la terreur du meurtre.
Tout ce qui arrive, tout ce qui pourrait arriver.
Tout ce qui existe et tout ce qui n'existe pas, tout ce que je perçois et tout ce qui me demeure inaccessible.
L'Existence et le Néant en même temps.
Alors oui, je suis la Déesse, et je suis pour moi la première preuve que la Déesse existe.
Mais que cela ne m'empêche pas de rester humble devant tout ce que la Déesse est aussi.

Et lorsque l'on sait que la Déesse est tout, y compris soit même, d'une certaine manière, ça signifie que je suis Tout et Rien en même temps, je suis mon prochain, et il est une part de moi même, il n'est qu'un autre moi même, alors je ne dois pas lui faire ce que je n'aimerais pas qu'on me fît. Parce que je suis lui, et il est moi, sa douleur est la mienne, est c'est pour ça que "tout ce que tu fais t'es renvoyé par trois fois" selon le précepte Wicca.
Si je crois en la Déesse? Comme dirait Starhawk, on ne croit pas en la roche, elle est là. C'est tout.
Ma Déesse est là, et si elle peut être terrifiante, je ne l'en l'aime pas moins. Parce qu'elle m'aime, parce qu'elle est moi. Parce que je lui dois tout, le pire comme le meilleur. Alors il  ne faut pas être ingrat. D'ailleurs dans l'acte du sexe, il y a une don de soit, mais aussi une fusion qui nous rappelle que nous ne sommes tous qu'un. Même si sur le coup, peut être que l'on n'y pense pas (personnellement, je n'y pense pas trop...), quand on y pense, les deux êtres qui fusionnent en un seul être lorsque l'union est fécondante, ont déjà fusionné durant l'acte. Et de génération en génération, avant même que l'homme soit homme, avant même les mammifères ne se différencient des oiseaux, des insectes et des poissons, il en allait déjà ainsi, et même lorsque nous n'étions que des cellules, mêmes s'il n'y avait pas fusion, les germes de tout le règne animal et végétal étaient portés par cette cellule, dont les descendants se diversifieraient. Nous sommes tous les différentes facettes d'un seul être. C'est ça, la Déesse. Et il en va de même pour ce qui n'est pas vivant, nous partageons avec la roche les minéraux, l'eau du monde entier coule en nous, car n'importe quelle goutte peut participer à la vie, devenir la vie, et le cycle du Carbone est la preuve que nous partageons avec le monde végétal et minéral une même composante... Nous nous inscrivons dans une processus, chaque individu, qui porte lui même la Déesse en lui, fait partie d'un plus grand dessin qui est aussi la Déesse, et voilà comment le microcosme rejoint le macrocosme.

Pour se faire une idée, certains Wicca appellent notre Déesse Aradia, fille d'Artémis, une tisseuse...
Mais elle est aussi sa toile. Nous sommes sa toile.
Aradia... Une fois j'ai fait un rêve dans lequel je voyais ma Déesse apparaître à moi sous les traits d'une énorme, immense araignée blanche. Moi qui ai peur des araignées depuis toute petite, cette araignée là ne me dégoutait pas, elle m'imposait plutôt une sorte de respect qui pouvait ressembler un peu à de la peur, mais motivée par la conscience de l'immensité de ce que l'on voit, comme si j'avais contemplé notre planète depuis la lune, ou comme ce qu'on peut ressentir face à une montagne ou un géant, d'un pouvoir immense, ou devant un gouffre, d'une profondeur infiinie... Comme lorsque je regardais les étoiles lors des nuits d'été, et que j'avais l'impression que j'allais tomber dans l'infini du ciel, tomber pour l'éternité... Je me sentais aspirée par le noir et la lumière.

Cette toile me fait penser que Aradia est notre destin, mais il n'est pas indépendant de notre volonté non plus... Nous sommes Aradia, alors nous sommes les tisseurs de notre destin, même s'ils s'inscrit dans une toile plus grande qui en influence le dessin...

Il est difficile de parler de ma Déesse parce qu'elle ne se présente jamais exactement de la même façon à moi. Une fois je pense ainsi, un autre jour je pense autrement, ça dépend des circonstances.

Je comprend ceux qui choisissent de suivre un dogme établi, ça paraît plus stable, plus concret.

Mais on y perd l'essentiel. L'essentiel, c'est son identité. Car faire partie d'un tout ne signifie pas cesser d'être. Je suis moi, je ne suis pas mon voisin (ce qui peut paraître exactement l'opposé de ce que j'ai dit plus haut... pourtant non). J'ai ma personnalité, mon corps, à moi. Mais je suis mon voisin parce que ma personnalité est en lien avec ce qui m'entoure, parce que mon corps a la même origine que celui de mon voisin, parce que ma vie aussi d'ailleurs... Nous ne sommes que de multiples flammes tirées d'un même feu, de génération en génération...
Les deux sont vrais en même temps. Comme c'est souvent le cas lorsque je pense à la Déesse. C'est à la fois simple et compliqué. Il faut souvent admettre tout et son contraire, penser en un sens puis penser dans l'autre pour saisir le plus d'aspects possibles de chaque chose.

D'ailleurs, être mon voisin, avoir une origine commune, avoir la même vie qui coule en nous, ne m'empêche pas de le haïr parfois, de vouloir le tuer même parfois, de le manger (je ne suis pas cannibale, mais par voisin j'entends tout ce qui est vivant), de le porter en vêtements...
Parce que c'est ainsi qu'est la vie, je ne peux pas survivre sans manger un autre être vivant, qu'il soit animal ou végétal... Et oui, l'existence d'un végétal a autant d'importance qu'un animal. L'important, c'est de ne jamais lui manquer de respect. Et cela signifie ne jamais tuer pour rien.
Ce que l'humain fait pourtant de plus en plus. 
La Nature, et donc la Déesse, est telle que nous, êtres vivants, tuons, au départ, pour survivre: manger, se défendre, défendre ses petits ou sa meute, défendre son territoire, se reproduire (ce qui fait partie de survivre puisqu'il s'agit de perpétuer une partie de ses gènes et donc de soit même)...
L'homme en est sorti dès le moment où il s'est mis à tuer pour des idées, pour de l'argent, pour du rendement.
"Ce qui différencie l'homme de l'animal" me direz vous.

Mais est-ce vraiment ça qui différencie l'homme de l'animal? Bien sûr, c'est une différence, mais ce n'est pas la vraie différence. L'Homme n'en était pas moins Homme lorsqu'il tuait pour survivre. Non, la différence à mes yeux, c'est notre capacité à réfléchir, pas à réfléchir à la manière dont on va survivre (les animaux le font aussi) mais à réfléchir à des choses plus grandes que nous, à nous inscrire dans quelque chose de plus grand que nous.
Que l'on croit en une divinité ou non, nous inscrire dans une réflexion plus large que notre survie, en tant qu'homme, famille, société ou espèce.
D'ailleurs, on considère en archéologie que toute trace artistique ou religieuse est forcément le fait d'un être de la lignée de l'humain (qu'il s'agisse d'homo sapiens ou non, on peut alors parler d'Homme).

Bon, je vais cesser là pour ce soir, et aller me laver...

Je referai peut être un post de ce genre à l'avenir, j'ai écrit un texte il y a quelque jour qui me démange de publier (mais il faudrait que je le recopie parce que je l'avais écrit sur papier, ce qui signifie nécessairement de repenser ce que j'ai écrit, et sûrement de le modifier, corriger, complèter, ce qui prend du temps...).


Sinon, j'ai eut un nouveau jeux vidéos, de la baston, histoire de cogner su des méchants pour défouler, et j'ai fait de la pâtisserie aujourd'hui.

Bonne soirée, et même bonne nuit.

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Tableau photographié dans un musée sur les Inuits dans le Sud-Est du Canada, juillet 2011.




 

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