Ephemeride

Ma vie, mes Jours, mes Nuits

Vendredi 19 juillet 2013 à 10:21

Bonjour

Me voici, une tasse de thé à côté de mon ordi, espérant soulager mon estomac retourné de mon rendez-vous matinal chez le psychiatre.
Aujourd'hui, j'ai enfin commencé à lui parler du présent. La dernière fois, je lui avais surtout parlé des histoires de ma famille, cette fois ci, je lui ai encore parlé de ma famille, mais depuis moi, et non depuis elle. Lui parler de mes problèmes avec ma soeur, avec ma mère. Du fait que je ne les supportent qu'à peine... Je ne vais pas étaler ici tout ce que je lui ai dit, parce que grosso modo j'en ai déjà parlé ici et là sur ce blog (le "c'est toujours ta faute" de ma soeur, la compétition entre elle et moi que ma mère a instauré, le fait que je dois toujours faire bonne figure parce que je suis celle qui aux yeux des autres a le moins souffert, le fait que j'ai l'impression d'être le dernier lien entre mes parents et que ça me pèse, la fuite de ma mère et le fait qu'elle se comporte avec la mentalité d'une adolescente à peine pubère...etc., etc. d'ailleurs ce voyage a été une preuve de plus pour moi, même si pour une fois j'ai poussé une gueulante et que j'ai réussi à la faire rester) mais le verdict du psy a été que j'étais un pilier pour ma famille et que ça me pesait, en plus de l'histoire familiale et de certains évènements traumatisants de mon enfance.
Cette fois je n'ai pas pleuré tout du long, peut être parce que ce que je racontais ne touchait justement pas aux "traumatismes" initiaux de mon enfance, mais de leurs répercussions, mais dès qu'il parlait pour me dire ce qu'il pensait, je pleurais, parce que ça s'apparentait un peu à me plaindre (même si son but n'est pas de me plaindre, mais de me dire ce qu'il en tire comme analyse, c'est d'ailleurs un peu son rôle), et j'avoue que si je supporte assez de me plaindre, que quelqu'un me plaigne, ça me fait pleurer parce que ça me donne l'impression que j'ai raison de me plaindre et du coup qu'il y vraiment quelque chose qui cloche alors que tant que c'est moi qui me plains, je peux me dire que je délire et que ça ne va pas si mal que ça, que c'est moi qui déconne... Quand quelqu'un reconnait ton malaise, plus de fuite possible, tu sais que c'est réel.

Pour ce qui est de l'histoire d'être un pillier de ma famille... Je pense que c'est vrai, le truc c'est que ma grande soeur aussi a endossé ce rôle. Du coup je n'ai le droit à aucune "reconnaissance" de ce côté là, parce que ma mère ne se souvient que de ma soeur à ses côtés lors de ses longs après-midi déprime, elle semble avoir occulté le fait que l'année de la maladie de sa mère, c'est moi qui jouais le psy perso de madame et qui allait la récupérer roulée en boule en chemise de nuit, pleurant dans le noir dans la cave, et que ma soeur se gardait bien d'approcher. Mais ça on ne m'y reprendra plus, je ne veux tout simplement plus jamais entendre parler de ses problèmes.
Bref, du coup ma soeur me regarde comme une petite chose inutile et choyée, et moi j'en ressens une grande injustice.  Je pense qu'au prochain rendez-vous, je creuserai par là, parce que la relation que j'ai avec ma soeur est plus que compliquée...

Le truc c'est que je suis plus discrète qu'elle de ce côté là. Elle a endossé ce rôle plus tôt... Elle faisait la cuisine pour tout le monde alors qu'elle était encore gamine, elle a fait son repassage elle même parce que ma mère ne voulait plus le faire... Et d'ailleurs elle a pris bien du poids, peut être pour se protéger, elle aussi, se faire une armure de graisse et se rendre plus solide pour endosser son rôle de "pilier", sans se rendre compte qu'elle pesait elle même de tout son poids sur mes épaules, me forçant à faire de même.
Elle m'accuse de ne pas savoir me démerder, mais elle ne comprend pas qu'elle ne me laisse pas faire. Elle ne veut pas que je sache, parce qu'elle perdra sa place emblématique qui lui vaut tant de reconnaissance.

Bref, comme il dit, j'ai envie de me barrer, mais je suis retenue par ce rôle de pilier. Sauf que je n'ai pas l'impression que je sois tellement un "pilier", contrairement à ma soeur, j'ai l'impression d'être surtout un paillasson, sur lequel tout le monde dans ma famille essuie ses pieds sans s'en soucier, et sans se rendre compte qu'il le salit et lui donne l'odeur de la merde qu'il a collée sous ses chaussures. Et si autrefois j'acceptais qu'on s'essuie pour décharger un peu les autres de leur merde respective, maintenant j'en ai marre. De toute manière chez moi c'est les écuries d'Augias, de la merde il y en a au large, alors ça ne sert à rien que je les laisse s'essuyer sur moi: ma mère est à elle seule une usine à merde.
Et je me barrerais bien volontiers si j'en avais l'occasion, sauf que je suis débiteur de mon père qui paie mes études et me fais vivre, alors je me vois mal faire une chose pareille: je serais bien incapable de travailler en même temps que mes études de médecine, et lui n'a pas l'air de tenir spécialement à ce que je parte, puisque quand j'en parle il sous-entend que je serai mieux à la maison pour faire mes études... Bien sûr, comme ça tu auras encore une excuse pour ne pas regarder ton couple en face. Le jour où je pars, il y a de grandes chances que ça casse, parce que je ne ferai plus "tampon" entre les deux, je ne leur permettrai pas d'essuyer leur merde respective (c'est plus facile de se plaindre auprès de moi que de dire à l'autre ce qu'on pense), et ils seront obligés de se la confier mutuellement, et ça, ça va faire mal.

Et puis il y a autre chose... J'ai remarqué que lorsque je parlais du fait que ma mère aille voir ses noirs plutôt que de passer du temps avec nous, j'avais spécialement envie de pleurer. Comme lorsque je pense à quand ma prof d'espagnol m'avait dit en partant en voyage scolaire, au collège "je serai ta maman pour le voyage", parce que bien qu'à l'époque, ma mère n'ai pas encore basculé dans sa lubie africaine (si on n'a pas la peau noire ou qu'on ne fréquente pas des noirs, on ne l'intéresse pas, c'est simple), j'avais quand même l'impression que je n'avais pas de maman. 

C'est à dire que j'ai une maman qui m'aime, mais pas une maman prête à endosser son rôle en tant que tel, et je le vois bien par rapport aux mères de mes amies. Je ne lui demanderais pas d'abandonner ses loisirs pour s'occuper de moi, je n'ai plus trois ans, mais des fois j'aimerais que ma mère aie du plaisir ne serait-ce qu'à être avec nous, sans avoir à sortir la carte du noir grâce au petit ami de ma soeur qui est sénégalais.
Mais s'il n'est pas là, et ma soeur non plus, pour lui parler de l'Afrique, alors elle ne veut même pas venir à table. Mon père et moi, on sent le pâté.
D'ailleurs, la pauvre a dû faire un effort surhumain pour rester avec nous presque quatre jours entiers sans un seul noir à l'horizon!
Je ne suis pas raciste, mais comme je disais à mon petit ami, je développe une espèce de jalousie mêlée de haine envers tous ses gens qui attirent tellement plus l'attention de ma mère que moi. De ce fait je ne veux même pas en entendre parler, même pas aller la voir jouer dans son fichu groupe... Parce que je serai confrontée à ces gens et que décemment je ne peux que les haïr. Surtout que pour beaucoup ils n'en ont rien à foutre, ils se servent juste d'elle, la gentille blanche bien riche, et sont incapable de se démerder par eux mêmes, ne travaillant pas sous prétexte qu'ils sont "artistes". Oui, parce que ma mère ne fréquente que des "artistes" africains, c'est à dire des gens qui ne foutent rien et vivent sur le dos des autres comme des sangsues, au point que je me suis retrouvée à cuisiner du poisson que ma mère avait acheté pour l'un de ces glandus, j'aurais voulu qu'il s'étrangle avec. Être un "artiste" n'empêche pas de se trouver un travail pour subsister, merde!
Ma mère exige de moi que je sois une courageuse petite bosseuse, mais fréquente une bande de poids morts de la société.

Hop, là elle pète les plombs parce qu'elle n'a pas de serviette de plage de la bonne couleur à emmener en Croatie.

Bon, ça me gave, je vais faire autre chose, j'ai encore plus mal à l'estomac.

Bonne journée.

http://ephemeride.cowblog.fr/images/jardinzen.jpg
  Un jardin zen japonais
pour me croire moi même un peu plus zen...


Par maud96 le Mercredi 24 juillet 2013 à 19:35
Un paillasson, çà se change ! Tu ne peux te croire condamnée souffrir toute ta vie de ce qui cloche chez les autres. ... et d'ailleurs, ils ont besoin que tu sois heureuse... C'est contagieux, le bonheur et la joie...
Par lancien le Jeudi 25 juillet 2013 à 18:02
Tout cela me paraît assez compliqué. Si tu veux en parler avec quelqu'un d'autre que le psy, écris moi sur mon blog (par contacter l'auteur), et je te répondrai.
 

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