Ephemeride

Ma vie, mes Jours, mes Nuits

Dimanche 27 mai 2012 à 19:10



Bonjour!

Je me rends compte que mon précédent article peut donner l'impression que je vais mal... C'est ce que j'ai compris qu'avait compris celui que j'aime, tout à l'heure, au téléphone. Mais ce n'est pas le cas. Au contraire je dirais... c'est une sorte de prise de conscience progressive... J'ai l'impression d'être en train de me ré ouvrir à moi même. C'est exactement comme cette petit fille dans le clip que j'ai mis ci-dessus... En fait, quand je l'ai vu, ça m'a vraiment ému, parce que ça raconte un peu l'histoire de tous les rêveurs... En tout cas la mienne...
J'ai toujours été une grande rêveuse, de tous les instants, j'aimais me raconter des histoires, m'inspirer des dessins-animés que je voyais, puis des romans que je lisais, pour m'imaginer des aventures fantastiques, ou je pourrais glisser vers un monde merveilleux ou rendre celui-ci meilleur... Et je me rends compte d'à quel point j'ai laissé tout ça ces derniers temps pour assurer dans mes études. Trop de stress... Pourtant je n'ai finalement pas tant l'impression d'avoir gâché cette année quand j'y repense. J'ai beaucoup ri avec mes amis, nous nous sommes fait une vraie petite bande cette année, à jouer aux cartes, faire des grands débats (et des engueulades!), raconter de grosses conneries... et je pense que ça va me manquer l'an prochain. Mais ça me rassure, parce que je pensais ne plus jamais retrouver cette ambiance de bande de ma vie, après le collège. Alors, certes, c'est la dernière année, mais ça m'a permis de croire que je pouvais toujours me faire des amis, que je finirais toujours, tôt ou tard, par trouver des gens avec qui je m'entende, où que ce soit. Même si bien sûr, à côté, il y a une bonne partie de gens avec qui je ne m'entends pas, même si les gens avec qui je m'entends bien ne sont absolument pas parfaits. De plus, quand j'y regarde bien, j'ai appris vraiment beaucoup de choses cette année, j'ai eut de super profs, que ce soit en SVT (même en spé, quoi qu'on en dise), en physique chimie, en histoire géographie, en maths, en philosophie ( en tout cas, à défaut du reste, celui là est inoubliable...)... bon, moins en espagnol et en anglais, certes, mais bon.
Et puis j'angoisse un peu pour l'an prochain, c'est vrai, et même beaucoup, mais je dois prendre ça comme une belle occasion d'apprendre beaucoup, beaucoup de choses nouvelles... Et c'est vrai que vu sous cet angle, j'ai un peu hâte, de voir la vie à la fac, de voir comment je vais m'en sortir, de découvrir un nouvel environnement (mieux ou pire, on ne sait pas! Ce qui est sûr est que je vais être désorientée...), de nouveaux visages (même si je n'y vais pas pour me faire des amis, peut-être que je rencontrerais de nouvelles personnes, peut-être que je ne ferai que les croiser...), et surtout de nouvelles matières...

En fait, j'ai commencé mon dernier post par: "J'aimerais... accepter de lâcher prise. Accepter de ne pas tout contrôler. Accepter de ne plus rien contrôler." Et c'est ce que j'essaie de faire. le fait est que je ne peux rien contrôler, personne ne peut tout contrôler, tout n'est que perte de contrôle, même ma Déesse ne "contrôle" pas les choses, elle ne fait "que" être les choses. Et moi, je ne "me" contrôle pas, je suis. Alors le mieux est encore d'être à fond, et d'être quelque chose qui me plaise, non? Ce n'est pas contrôler ma vie que je cherche, ni contrôler mon bonheur ou mes pensées pour n'avoir que des pensées heureuses. C'est m'orienter. Il suffit de prendre une direction qui me plaise, et en suite, advienne que pourra dans cette direction, je suis ce que je suis et pas autre chose.
Se contrôler, c'est gommer ce que l'on est au profit de ce que l'on attend que l'on soit, ce que les autres et nous mêmes attendent de nous. Alors se contrôler, c'est perdre. Perdre son identité, perdre sa particularité, son individualité, avec tout ce qui va avec... ses rêves, ses idées, ses pensées... Mais attention, se contrôler et se maîtriser sont deux choses différentes. Se contrôler, c'est ne pas se donner le choix d'être autre chose que ce que l'on a en tête, enfin c'est ce que j'entends par là dans le contexte qui m'intéresse, se contrôler, c'est s'effacer pour se remplacer par un moi idéal qui n'existe pas vraiment et qui est souvent inaccessible, d'où d'inévitables frustrations, et surtout une grande hypocrisie envers soit et envers les autres. Mais se maîtriser, c'est savoir mettre occasionnellement un mouchoir sur ses pulsions... par exemple, ne pas se laisser aller à la tristesse ou à la colère à la première contrariété venue. Ca ne change pas son caractère, ça le nuance juste, si ce n'est ça l'enrichie, parce que se maîtriser signifie que l'on se comprend, puisque pour maîtriser une pulsion il faut l'identifier et en connaître la cause, ce qui nous fait réfléchir et donc forcément, évoluer, dans quelque direction que ce soit. Par exemple, se maîtriser face à la tristesse, c'est se dire "ok, là, j'ai super mal... pourquoi?" Puis une fois la cause identifiée, essayer de voir si vraiment ça vaut la peine de se mettre dans un tel état, savoir relativiser, et surtout essayer de savoir si c'est vraiment ce que l'on pense qui nous fait mal qui nous fait vraiment mal, où si ce n'est qu'un masque, qu'un morceau du vrai problème, pour pouvoir essayer de résoudre ce problème. Se maîtriser est donc une manière d'avancer dans ce que l'on est, alors que se contrôler c'est s'interdire d'être ce que l'on est vraiment, et donc s'interdire d'évoluer,  et éventuellement de progresser.
Et donc, je réalise aujourd'hui que ce que je n'ai pas arrêté de faire, ce n'est pas me maîtriser, mais me contrôler. Je me suis privée de moi même.
J'ai besoin de réfléchir encore, mais aussi de vivre. De recommencer à voir par mes propres yeux et non par ceux que l'on me prête. De recommencer à me faire mes propres idées plutôt que d'emprunter celles des autres. Je répète souvent l'avis de mon père par exemple, qui a certes le plus souvent une vue des choses très pertinente, mais qui est différent de moi, et ne peut donc pas avoir la même façon de voir que moi. Parce qu'il n'y a pas qu'un vérité, mais autant qu'il y a d'individus, et que ce qui est vrai pour lui ne l'est pas forcément pour moi, et qu'à force d'essayer de prendre pour mes vérités celles d'autres personnes, je me suis étouffée et oubliée.
J'ai besoin de m'échapper de moi... parce que ce moi n'est pas moi. Parce que je ne fais que me fuir, et me dissimuler à moi même sous d'autres idées, sous d'autres visions des choses.

Je veux non plus fantasmer d'être un idéal passé ou futur, mais me laisser être ici et maintenant telle que je suis. Parfois excessive et ridicule, parfois un peu trop émotive, à pleurer pour un rien... Je suis quelqu'un qui ne fait pas les choses à moitié. J'aime faire les choses pour de vrai. Quand je m'énerve, je le fais à fond, quand je suis triste, je suis vraiment triste, quand je suis heureuse, je me sens rayonner, quand je suis amoureuse, ça me porte plus haut que tout et m'enfonce plus bas que terre en même temps... Je suis quelqu'un qui s'ouvre à tout ce que la vie à donner. Et depuis plusieurs mois, je me suis mise à me fermer à bien des émotions, telles que la tristesse ou la colère, ou même parfois l'amour, pour ne pas souffrir. mais vivre, c'est aussi souffrir, et si je ne souffre pas, alors je ne peux pas être heureuse. Du coup, je ne me sentais pas heureuse, pas forcément malheureuse mais pas heureuse, et pas non plus triste, ce qui est pire que tout, une sorte de lourdeur, de lassitude de tout...
Cette semaine, je me suis surprise le soir à me sentir heureuse des journées que j'avais passées. Pourtant ces journées n'étaient pas forcément extraordinaires, je m'étais ennuyées en cours, certaines personnes m'avaient énervée, j'avais raté certaines choses... Mais à la fin de la journée, je me sentais bien et heureuse comme si j'avais fait de grandes choses, comme si je m'étais beaucoup amusée, comme si j'avais découvert plein de choses. Je m'en suis trouvé surprise et heureuse, parce que c'est une belle surprise de découvrir que le simple fait de vivre nous emplisse, alors que ces derniers mois je me sentais juste vide, vide de tout.

Je pense que ce qui m'a fait du bien, et remise en ordre, ça a été d'aller me promener en forêt. Je ne l'avais pas fait depuis des mois, et ça me manquait. Ca a toujours, depuis que j'ai commencé à me promener seule, été mon meilleur remède contre la monotonie, contre le vide de l'esprit et la sensation de lassitude, de vanité, de vide dans mon coeur, dans mon esprit et surtout dans mon âme, que j'ai tendance à compenser en remplissant mon corps de nourriture. Parce que d'habitude, je me sens vide de sens, je comble ce vide en mangeant,  je comble ma frustration et mes peurs, et en achetant toute sortes de choses, je me crée de faux buts, je m'imagine que c'est ce que j'ai qui va me faire devenir ce que je veux être.
Mais on ne peut pas remplacer l'être par l'avoir, ça ne marche pas comme ça.
Je vais aussi courir plus souvent ces derniers temps, même si mon évaluation d'athlétisme s'est très mal passée et que je dois repasser la semaine prochaine sans aucune certitude que ça se passera mieux. Ainsi je me sens mieux dans mon corps et dans ma tête, je me prouve que je ne suis pas molle, que je ne suis pas vide, que j'ai de la volonté, et que rien en me force à être quoi que ce soit. Parce que quand je cours, je renouvelle sans cesse l'effort dans un premier temps, c'est dur, et puis vient le temps où je ne suis plus en effort, je suis l'effort. Je me contente de courir, et je ne me pause plus la question "est-ce que je dois vraiment continuer? C'est dur... Je pourrais pas m'arrêter? Il ne faut vraiment pas que je m'arrête?". Je suis ici et maintenant, je ne fantasme plus sur un arrêt possible, ni sur ce que je pourrais devenir si je ne cours plus, ou sur ce que je pourrais devenir si j'allais courir plus souvent. Je suis en train de courir, j'ai enfin trouvé mon souffle, je suis dans l'effort, et j'aime ça. Je ne me demande pas si je cours assez vite, je cours à mon rythme et c'est tout. Je ne me demande pas quand est-ce que j'arrive, ni ce que je ferai quand j'arriverai, je cours maintenant, et c'est tout.

En ce moment aussi, je prends mon petit-déjeuner dehors le matin, ces derniers jours, parce qu'il fait beau.
Et je me suis baignée pour la première fois de l'année hier, et encore aujourd'hui.
Bref, je peux donné l'impression, avec toutes ces questions et remises en questions, que je vais mal.
Mais je ne vais pas mal, je ne suis pas forcément toujours heureuse, je suis aussi parfois triste, mais je vais bien. Parce que c'est la vie, et que je ne veux pas la vivre à moitié, même quand je suis triste, je vais bien, parce que même si ça fait mal, c'est le signe que la machine fonctionne bien, que je sais apprécier le bonheur. Quand on n'est plus triste, c'est qu'on a oublié ce qu'est le bonheur. Et à force de vouloir être heureuse à tout prix, et de m'interdire de souffrir, j'ai oublié ce que c'est qu'aller bien.

Alors j'essaie, j'essaie encore de vivre, ici et maintenant, de lâcher prise, d'accepter que je ne contrôle rien, parce que je suis, et que je ne peux pas avoir tout ce que je peux désirer mais que ça ne m'empêche pas d'être ce que je suis et qu'avoir ne me rendre pas meilleure, ni plus belle, ni plus intelligente, ni plus attirante. Tout ça, même la beauté, la vraie beauté, ça passe par la tête, si tu as sans être, alors ça ne rime à rien. Si tu es sans avoir, ce n'est pas grave.

Alors pourquoi est-ce que j'apprends? Parce que j'aime apprendre.
Pourquoi est-ce que je cours? Parce que j'aime courir.
Mais ça ne signifie pas pour autant que je ne fais que ça, et que parfois je n'en ai pas marre, d'apprendre, de courir. Ca signifie juste que ça fait partie de ma vie et que ça participe à lui donner du sens, que j'y trouve un bénéfice.

Et enfin, je vais bien, parce que je vais revoir celui que j'aime et parce qu'avec tout ça, je veux apprendre à mieux voir les gens, et pas juste mes peurs et mes envies sur eux.

Tout ça peux se résumer à une phrase: je suis ici et maintenant.

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Par maud96 le Dimanche 27 mai 2012 à 20:19
Essayer de vivre, de toute manière, nous y sommes (condamnés) attelés... traînant tantôt notre lourde charrette, tantôt un léger cabriolet. "Ici et maintenant", tu as raison... Carpe diem !
 

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