Bonsoir,

Je me demande parfois pourquoi je fais médecine. Je veux dire, aider les gens, tout ça, c'est génial, mais à la base je ne suis pas très portée sur les humains - non, à la base, je voulais être vétérinaire, parce que bien qu'étant quelqu'un de très -trop?- compatissant, j'éprouve encore bien plus de compassion envers les animaux. A vrai dire, j'ai toujours le sentiments que ma vraie famille, et ceux qui m'ont toujours soutenue depuis que je suis petite, dans mes problèmes relationnels avec ma famille et mes amis, ce sont mes animaux. Ca peut faire cliché mais pour moi c'est tellement vrai. Actuellement, j'ai un lapin, un chat et un chien, et dans la maison où je vis, vivent aussi un autre chat et un furet. J'aime les animaux parce qu'ils sont simples, clairs. Ils en se cassent pas la tête inutilement, ils ne disent pas de mal dans votre dos, ils ne s'imaginent pas des choses sur vous...etc.. Ils n'en ont rien à carrer de tout ça. Tout ce qu'ils veulent, c'est manger, boire, dormir, pisser, chier, jouer, câliner. Ils m'aiment pour ce que je suis, parce que je suis la main qui les nourrit bien sûr, mais aussi parce que je prends soin d'eux. Même Tipou, mon petit lapin qui ne brille pas par son intelligence - son cerveau doit faire la taille de son oeil je pense... - vient me réclamer des câlins le soir. Bon après, le côté calinou, ça ne marche pas sur tous les animaux, par exemple c'est généralement pas le genre des reptiles ou des poissons rouges hein.
Bref, si pour certains les animaux ne sont que dans l'assiette, pour moi, ils sont des êtres à part entière et je ne me considère jamais comme supérieure à eux sous prétexte que mon cerveau a plus de circonvolutions. Ca ne veut pas dire que je les laisse faire n'importe quoi - quand mon chien fait des bêtises, je le punis sévèrement - mais juste que je ne pense pas en droit de me penser supérieure. Ce que je fais, je le fais pour leur bien, comme le ferait une mère pour ses enfants, une grande soeur pour ses petits frères et soeurs. Je n'ai pas toujours beaucoup de temps à leur consacrer, et des fois c'est juste pas le moment (mon chat a le don de réclamer des câlins spécialement quand je n'ai pas le temps). Malgré ça j'essaie de toujours faire ce qui doit être fait pour eux: les nourrir, jouer un peu avec eux, les câliner un peu, changer les litières...etc.. Ca prend pas mal de temps, et c'est salissant d'avoir autant d'animaux, mais ça a aussi tellement de bons côtés.
Quand je rentre le soir et que je vois la fête de malade que fais mon chien rien que pour moi, qu'elle qu'ai été ma journée, ça me fait toujours sourire.
D'ailleurs rien que le voir dormir comme un bien heureux, les quatre pattes en l'air devant la télé, ça me fait marrer.
Evidemment c'est moins drôle quand ils meurent. Et quand on a laissé autant de place dans son coeur à un être, humain ou animal, forcément, ça met un bout de temps à cicatriser. Mais j'ai moins de peine quand je me dis que j'ai fait mon travail auprès d'eux, et que leur mort et bien leur mort, que c'est juste dans l'ordre des choses. Ils me manque, comme notre vieille chienne, mais c'est la vie, tout le monde y passe.

Bref. Au départ je voulais être véto. Mais je n'ai pas voulu faire deux ans de prépa, j'en avais plein le dos du lycée, d'autant que celui où la seule prépa BCPST du coin avait lieu, était à des millions d'années lumière de mon idéal, en plein centre-ville, sans une seule pelouse pour y jouer aux cartes, rempli de bobos trop cathos pour être vrais - même si évidemment l'ambiance en prépa est différente puisqu'on y trouve des gens d'autres lycées, c'est cette atmosphère générale qui y régnait qui me dégoutait d'avance. Et puis j'avais besoin de sortir un peu du giron de papa, je veux dire, même si mes parents ont toujours rêvé de me voir en médecine et qu'en y allant, j'ai exaucé leurs veux, je savais que la fac me confèrerait plus de libertés que la prépa et son aspect scolaire - même si, soyons honnête, je ne suis pas une fêtarde et je n'allais même pas au ru lors de ma première première année médecine tellement j'étais stressée pour mon concours. Il n'empêche que j'ai l'impression que si j'étais allée en prépa, je serais restée au stade lycéenne.
Même si le revers de la médaille, c'est aussi que ma fac est à Dijon et que du coup je suis forcée de rester sous le même toit que mes parents - même si j'ai bon espoir que d'ici quelques mois, cela change enfin.

Le truc, c'est que, outre véto ou médecine, il y a plein de choses qui m'intéressent beaucoup, et dont je me dis parfois, ok, souvent, qu'elles "m'épanouiraient" plus que médecine. Parce que ok, j'aime la neuro, mais qu'est ce que je me tape comme matières chiantes bourrées de biochimie dont je me bats les steaks éperdument - citons par exemple, l'oncologie, que j'abhorre et j'exècre, rien que d'y penser, pouah!

Je pense que j'aurais adoré faire un travail créatif - parce que pour être honnête, c'est ce dont j'ai toujours rêvé, et c'est mon seul vrai talent. J'aurais aimé être pâtissière, ou bien travailler dans la mode, ou bien même carrément essayer de faire une fac d'art... on peut toujours rêver.

J'ai aussi toujours eut un don naturel pour les langues. D'ailleurs ma prof d'espagnol de collège était persuadée que j'en ferais mon métier, à ce qu'il paraît. C'est vrai que j'adore ça, apprendre à parler une autre langue, et communiquer avec des gens d'autres cultures, voyager... ça, c'est sûr que ça m'aurait bien plu.

J'ai aussi toujours adoré l'histoire. J'aurais peut être du faire comme un de me amis, histoire de l'art. C'est clair que j'aurais adoré.

Mais le problème de tout ça, c'est les débouchés, loin d'être convaincants pour mon père. Et j'avoue, je suis habituée à mon petit confort, je me vois mal me tailler de la maison pour me lancer dans des études combinées à des petits jobs, avec pas un rond et pas de temps pour moi (bien que je n'ai pas non plus des masses de temps pour moi avec mes études de médecine...), tout ça pour des études dont je ne suis pas sûre des débouchés.
Quand au reste des études possibles pour mon père, ça se limite à science, droit et commerce. Tout ce qui me donne envie de vomir quand j'y pense. Je vois mal l'intérêt qu'on peut avoir à passer sa vie dans des choses complètement abstraites, dans de la paperasse ou à essayer de vendre des choses à des gens qui n'en ont dans le fond pas besoin. Oui je sais c'est sans doute réducteur mais par essence, ça ne m'attire pas.

A vrai dire si je suis motivée maintenant, c'est parce que j'ai enfin trouvé ce qui m'intéresse dans mes études. Et clairement, c'est le cerveau humain. Je veux vivre de ça. Psychiatre ou neuro, peu importe. Même la recherche m'intéresserait bien là dessus. J'ai même envie de faire un master dessus, alors qu'il paraît qu'il est hyper casse-bonbons, c'est dire!
Mais pour la première fois, je n'ai pas l'impression d'apprendre pour rien. Je veux dire, j'adorais la nutrition au premier semestre, mais je ne me vois pas trop trop passer ma vie à faire ça. Par contre la neuro... j'ai encore beaucoup à apprendre sur le sujet, mais ça ne me chagrine pas du tout.
J'ai bien sûr le temps d'avoir d'autres coups de coeur... ce qui est sûr en revanche est qu'on ne me verra jamais cardiologue. Ni oncologue.
Bizarrement deux matières qui ont l'air de brancher pas mal d'aspirants médecins.

Sinon... demain, j'ai contrôle continu et pas appris la dernière distribution - et je ne l'apprendrais pas, ça me fait suer, elle est hyper épaisse et surtout ils nous ont collé un séminaire obligatoire demain matin - sachant qu'on a eut la distri à midi aujourd'hui et qu'on doit la connaître pour demain 14h, et qu'elle fait au moins 150 pages, ils peuvent toujours se brosser - moi qui avait bien bosser pour finir à temps pour avoir le temps de la bosser, ça me fait suer des conneries pareilles, je boycotte la distri, même si je serai la seule à en souffrir.
Au pire j'aurais 8, bon, tant pis. De toute manière avec 13 de moyenne générale au premier semestre, je repasse quand même la cardio en Juin et ça me soule, alors si j'ai que 10 au deuxième semestre, tant que je n'ai pas de ratrappages, je m'en fiche.

Allez...assez raler pour ce post inutile, je vais essayer de me distraire et de penser à autre chose.

Bonne soirée.