Ephemeride

Ma vie, mes Jours, mes Nuits

Mardi 15 mars 2016 à 22:14

Ce journal infirme qui est le mien

Ne contera ni mon début, ni ma fin,

Et j'espère, vous inspirera

Plus que de la pitié, de l'émoi ?

 

J'ai besoin d'écrire ce qui se passe dans ma tête, ça déborde, ça cogne, ça fait mal. Les idées se bousculent et mon humeur à bascule... Tous en pull. Et. On. S'en. Cule.

J'ai besoin de partager ce que je ressens, mais j'éprouve le sentiment que je n'en peux parler à personne.

J'ai construit des murs tellement épais autours de mon cœur, que j'ai l'impression qu'il va imploser à chaque fois que je veux m'exprimer, à chaque fois que j'ai le cœur gros, à chaque fois que j'aime trop. La cage autours de lui est trop serrée, il n'a pas la place de s'étendre. Ceci dit, c'est une cage adaptée à un cœur d'enfant. Il est resté à sa taille d'enfant, il n'a jamais vraiment grandi.

Je suis Hauru, qui a troqué son cœur contre une étoile filante pour être plus fort.

Mais est-ce que ce n'est pas un peu ce qu'on fait tous ? Est-ce que ce n'est pas ça, tout simplement, grandir ? Devenir « adulte ». Si c'est ça, je ne veux pas devenir adulte.

Même si c'est vrai, aussi, que je n'ai que peu été enfant.

Je suis quoi ? Je suis moi. Je n'ai jamais réussi à me définir moi-même.
Mais je pense qu'on est toujours soit-même le plus mal placé pour se définir. Parce qu'on est tout un tas de chose, et qu'on se connaît entièrement. Je pense que si on arrive à se définir, c'est qu'on se cache des choses à soit-même. Parce que si on arrive si facilement à coller des étiquettes sur les gens, c'est bien parce qu'ils ne nous montrent qu'une facette de leur personnalité.

Aujourd'hui, j'ai parlé de ma mère à la visite médicale obligatoire. La médecin me parlait d'elle comme d'un patient, comme si je devais la considérer comme une maladie psychiatrique et lui passer ses crises et ses hystéries. Le truc, c'est que ce n'est pas un patient, pour moi. C'est ma mère. C'est mon reflet. C'est l'être dont je suis issu. Ma matrice. Bref. Je peux continuer comme ça longtemps, ce que je veux dire, c'est que dans les crises de ma mère, je vois les miennes, et que dans ses travers, je vois mon avenir. C'est un être humain, mais en plus, c'est ma maman. Je ne peux pas me dire « c'est pas elle qui parle, c'est sa maladie ». Parce que ce serait pour moi comme renier la personne qu'elle est. Parce que sa maladie, son hystérie, ses crises, ça fait partie d'elle et de son caractère. Ce n'est pas comme un membre qu'on peut amputer – ou alors, il faudrait l'amputer de sa personnalité, de sa mémoire et de son caractère ! Autant dire que le produit final serait assez fade.

Et puis je suis pareil, alors ce serait comme dire qu'on doit m'amputer moi aussi de ma personnalité, de ma mémoire et de mon caractère.

Pourquoi c'est aussi compliqué ?

C'est pas que je n'aime pas la vie, mais mon rapport à la vie, c'est comme mon rapport à ma mère. Je l'aime, mais elle me cause trop de soucis.

Les relations humaines, c'est trop compliqué. Pas que j'y comprenne rien, mais plutôt que je les comprenne trop bien. Et c'est épuisant.

Je sais que je fais toujours mauvaise première impression, par exemple, et c'est crevant d'essayer de renverser la donne.

Je sais que naturellement, je rebute les gens. Ou bien, au mieux, je ne les intéresse pas.

Je me sens tellement mal.

Pas tellement à cause de ça précisément. C'est une addition de choses.
Je veux une maman. Je veux être une enfant, je ne veux pas grandir. Je veux revoir ma grand-mère. Elle me manque tellement. J'aurais voulu lui dire tellement de choses, j'aurais voulu qu'elle puisse comprendre.

J'aurais voulu que mon père soit heureux.

J'aurais voulu avoir plein d'amis. J'aurais voulu tous les garder pour moi uniquement, pour toujours, et qu'ils n'aiment que moi.

J'aurais voulu qu'il m'aime.

J'aurais voulu qu'ils m'aiment.

J'aurais voulu qu'on m'aime.

J'aurais voulu que les gens s'inquiètent pour moi.

 

J'aurais voulu que l'un de mes « amis », ne me disent pas que ce dont je lui parlais était trop intime pour lui en parler. Comme si nous n'étions pas vraiment amis, mais juste de vagues connaissances. Pour moi c'était devenu un vrai ami, après un an à bavarder de tout et de rien, comme d'autres de la bande. Mais je crois que j'adopte trop vite les gens. Je pensais ne plus faire ce genre d'erreur, à mon âge, et aux vues de mes antécédents en « amitié ». J'aurais pourtant réaliser que même après une dizaine d'années en tant qu'amie proche, je n'ai pas réussi à garder Sonia, à être assez bien pour elle. Il faut croire qu'on n'est jamais vraiment amis. Pourtant je n'arrive pas à cesser d'espérer, sûrement parce que pour moi les amis sont la famille qu'on choisit, et que niveau famille, je n'ai pas forcément eut le jack-pot.

Pas qu'elle soit nulle, mais plutôt que je ne suis pas plus à l'aise avec ma famille qu'avec les autres. Je me sens vraiment inadaptée sociale.

Je me sens toujours mal devant les autres. Comme si je devais à tout prix obtenir leur approbation pour valider mon existence, pour me donner une bonne raison d'être née, mais que je ne pouvais lire dans leur regard que de la désapprobation.

Le seul qui me donne l'impression de m'accepter comme je suis, c'est Cédric. Mais c'est peut-être parce qu'on ne vit pas encore ensemble.

J'ai envie de sortir de ce moule. Je ne me sens pas à ma place parmi eux. Je joue un rôle toute la journée, et mal.

Le maquillage craquelle et laisse apparaître mes purulentes pustules.

C'est pas que j'aime pas la vie, je voudrais vraiment être heureuse.

Mais c'est comme voler trop près du soleil.

 

Je ne me sens pas à ma place.

 

Je me dis que ça ira mieux quand je vivrais avec Cédric, mais je suis terrorisée. Si ça ne va pas mieux à ce moment là, comment je ferai ? Qu'est ce qu'il me restera comme échappatoire ? Comme espoir de mieux-être ?

Si au contraire, c'était pire ? S'il se mettait à me regarder comme les autres ?

Si je perdais mon piédestal ?

Que me resterait-il ?

Je ne suis pas une fille soigneuse, que ce soit avec mes affaires ou avec mes relations... Je suis une vraie souillon.
"J'ai encore perdu ton amour, tu sais,
J'peux pas m'souvenir de ce que j'en ai fait..."
Je ne le fais pas exprès, c'est comme si les choses se dégradaient plus vite dès le moment où elles entraient en ma possession. 

 

Je me sens mal, mal, mal, mal, mal.

Mon dieu, mais que j'ai mal au cœur.

J'ai eut beau l'invoquer du fond de mon âme, il n'est jamais venu.

Il n'a jamais existé.

 

Et je m'en sens encore plus seule.

 

Et Cédric, je l'aime, si fort, si fort, il est bien souvent mon unique raison d'exister.

Cédric est mon seul et unique amour, il est réel, et je l'aime pour ce qu'il est, tel qu'il est, avec ses qualités et ses défauts, que je connais, entièrement.

Je l'aime et je souhaite passer ma vie avec lui, et je voudrais que le rêve que je vis avec lui ne s'arrête jamais.

Mais j'ai peur que lui ne m'aime pas entièrement, pour tout ce que je suis, avec mes défauts réels. J'ai peur que quand il les réalise, il ne m'aime plus.
J'ai déçu pas mal de gens, au final. Ma mère, mon père, mon ex, mes amies.

Je ne veux pas le décevoir lui.

« Quel que soit le temps que ça m'prenne, quel que soit l'enjeux,

Je veux être un homme heureux. »

 

J'ai donc décidé de me construire sans cet anima dévorant, cet idéal délirant.

Pour être heureuse, parce que non, ça ne vaut pas la peine, que j'y revienne.

 

Je ne sais pas si je suis bien trop lucide ou complètement folle.
Ou peut-être trop lucide pour que ça ne soit pas de la folie.

J'ai pas envie de travailler, pas envie de réviser. J'ai envie de perdre du poids, de me sentir à nouveau jolie. Ca fait tellement longtemps que je ne me suis pas trouvé jolie. Vraiment jolie, pas juste pas trop mal.

J'ai envie de légèreté, pour contraster avec la lourdeur de mon cœur.

Et puis, je serai peut-être plus attirante pour les autres. Peut-être qu'on m'aimera plus. Mais je trouve ça injuste, devoir faire tant d'efforts pour être aimée. C'est pas vraiment de l'amour, c'est de l'intérêt. Tout ce qu'ils veulent, c'est ce que je peux leur apporter, et je ne peux pas leur en vouloir, c'est normal.

Il n'y a que peu de personnes qui m'aiment indépendamment de tout ce que je peux leur amener.


Je trouve ça tellement injuste. Moi, j'étais disposée à tous les aimer.

 

 http://ephemeride.cowblog.fr/images/reve-copie-1.jpg

 

 

Par lancien le Dimanche 17 avril 2016 à 11:13
Certains des cowblogueurs sont attachant parce qu'ils écrivent ainsi. On connaît un petit bout d'un autre être
Lire sur mon blog, l'article du 15 avril 2016 , "Faisons vivre Cowblog", sur le transfert de Cowblog vers Eklablog. Merci.
 

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