Ce matin, je me suis réveillée heureuse, car j'ai enfin pu refaire un rêve "full HD" comme j'en fais parfois. Ces derniers temps je m'inquiétais de l'apauvrissement de mes rêves, notament, je n'avais plus l'occasion de les orchestrer comme je le voulais, car je me couchais trop fatiguée et préoccupée. Mais comme cette année, je n'ai plus cours les vendredis, c'est presque par accident que j'ai pu basculer sur le mode "haute définition" et "rêve conscient". J'aurais du mal à l'expliquer, et il parait que c'est assez rare, mais j'arrive à contrôler mes rêves, tout en sachant que je rêve, mais en réussissant à ne pas trop m'en préoccuper pour ne pas me réveiller, et que le rêve garde une partie de spontanéité. C'est ça, le plus dur dans l'histoire: être conscient, mais pas trop, sinon le rêve se sclérose, grince, comme des rouages mal-graissés, jusqu'à ce qu'il se bloque, et là je me réveille.
Et c'est une super capacité, que j'ai découvert à force de rêver qu'on me persécutait, qu'on voualit me tuer: au début je m'en servais pour m'envoler loin des agresseurs, puis pour élever des "boucliers" face à leurs couteaux, flèches, coups... puis enfin, pour aller les tuer. Et maintenant, je m'en sers pour "explorer" des endroits de mes rêves. Car dans mes rêves, c'est assez drôles, il y a des lieux qui reviennent. Par exemple, mon village "rêvé" n'a pas grand chose à voir avec mon village réel, car il est beaucoup plus grand et compliqué, et pourtant, c'est le même lieu, car il y a une sensation commune, et je sais, en rêvant, que c'est le même endroit. De même, le Dijon dont je rêve ne ressemble pas à la ville, et pourtant, comme pour mon village, c'est le même endroit car je le sens.
Et puis il y a des endroits excllusifs, que je ne visite qu'une fois. Comme cette nuit.
Cette nuit... pour remonter le plus loin dont je me souvienne de mon rêve - bien que je sâche qu'il y en a eut avant- j'étais en train de marcher avec mon père et ma mère, sur un chemin, pour aller je ne sais où (ça devait faire partie de la première partie qu j'ai oubliée). Le paysage était beau mais des nuages noirs sont apparus... sauf qu'ils étaient "dangereux" et pas du tout naturels. Du coup, nous nous étions mis à ramper sur le sol pour progresser. Sauf que plus on progressait, et plus l'endroit où nous allions apparaissait, dangereux, et le ciel devenait rouge... je voulais aller à l'abri et pourtant, inexorablement, nous nous rapprochions. Suite à quoi mes parents ont disparu sans même que je m'en rendre compte (le rêve ne trouvait plus cet élément intéressant je crois, ils ont disparu d'eux mêmes sans que ça impacte le scénario, comme lorsque je jouais à la poupée, petite, et que j'oubliais de faire jouer des personnages inventés parce qu'ils ne m'intéressait plus, et que mon scénario avait complètement changé)... et je me suis retrouvé à prendre la décision, ou plutôt, investie d'une mission, qui était de mettre fin à cette menace. Evidemment elle était le fait d'une impératrice maléfique, avec à sa botte une tripotée de soldats et de sbires qui voulaient tous mes tuer. Je pénétrais dans le château, et j'élevais des "boucliers" à chaque coup de couteau ou flèche. J'avais réussi à prendre conscience, mais sans me réveiller car je voulais à tout prix me battre (je pense que pour moi c'est un vrai défouloir, de plus en plus je rêve que je vais tuer des gens, contrairement à autrefois où ils me tuaient et je me réveillais en sursaut). Certains couteaux traversaient ma défense, mais je "décidais" qu'ils comptaient pour du beurre, et ne m'avaient pas atteint. En revanche, je tuais les gardes et soldats d'un geste qui signifiait un tir à l'arc, mais sans l'arc car je devais être rapide et n'avais pas forcément le temps de le "visualiser" entre mes mains. En fait, l'arc invisible, le geste du tir, servait en quelque sorte de support à ma volonté pour signifier qu'ils devaient mourir, et ils tombaient aussitôt ce geste fait. En chemin je rencontrais d'ailleurs des gens que j'épargnais car pas vraiment fidèles à leur impératrice. Finalement je tombais sur elle presque par accident et elle tombait comme les autres, comme un mouche, sur le côté, dès que ma flèche invisible l'avait atteinte.
Dans l'enceinte du château, il y avait une sorte de clan, mafia coréenne qui me reprochait de ne pas avoir fait appel à eux pour m'épauler dans ma tâche de meurtre, mais à un clan rival. Ce à quoi je leur répondais que du fait de leur contrat avec l'impératrice, je n'avais pas pu car ils auraient été obligés de me dénoncer. Ce passage est absolument absurde et pourtant il m'a marquée, parce que je n'ai pas compris...
Puis... il y a un passage dont je ne parlerai pas parce qu'il est flou, je n'en ai que quelques éléments, dont le fait qu'il y avait une ancienne amie dont je rêve souvent, car j'ai du mal à accepter l'idée que cette fille qui a été mon amie pendant une dizaine d'années ne le soit plus depuis environ trois ans. Sa défection, presque trahison, m'a marquée, et du coup je rêve parfois que nous redevenons amie, ou au contraire, que nous sommes ennemies.
Ce passage se passait dans la cour de mon école primaire, et il y avait plein d'étoiles colorées, dorées, qui tombaient du ciel.
Mais j'en garde un sentiment de danger. Puis l'école devenait une sorte de maison, de nuit, dans une campagne près de la mer. J'ouvrais la fenêtre pour aller voler dehors, librement, mais mon ancienne amie me disait, presque railleuse, avec cette expression condescendante qu'elle avait souvent à mon égard, qu'il y avait des zones où les monstres (ce n'était peut être pas le terme exact, vous allez voir) rodaient encore. En effet je les avais "repoussés" de ma maison et ses environs, mais par paliers, il y avait des zones dangereuses où ces créatures invisibles pouvaient me happer... avec, comme sur une carte de jeux en ligne, des zones de différents niveau, plus dangereuses que d'autres. Je tombais sur l'une d'elle en volant, et je revenait à tir d'ailes à la maison... où j'essayais de dessiner sur mes paupières des dessins compliqués à l'eye-liner. Puis je sortais sur la terrasse près de la mer, et une elfe me tombait dessus et me disputait car je ne respectais pas les traditions, et ainsi je l'insultais, elle et son peuple. Ce à quoi je lui répondais que je ne connaissais pas ces traditions... Elle m'a enseigné, voyant que vraiment j'ignorais tout de ce dont elle parlait, comment "tresser" un iris et une pupille dans du bois, si bien que ce tressage deviendrait mes yeux. Le tressage était compliqué, mais le résultat était très beau. Sauf que je me mis à parler dans mon sommeil et ma voix m'a réveillée. Mais je n'ai pas voulu ouvrir les yeux, et j'ai continuer à parler, butée, j'ai continué ma phrase comme si de rien et j'ai réussi à replonger dans le sommeil avant la fin de la phrase. Mais en résultats, le reste de mon rêve était tout à fait conscient, et plus clair: le jour s'était levé, car mon rêve avait compris que je n'allais pas tarder à me réveiller, et les monstres invisibles avaient disparu. Un archéologue m'attendait sur la terrasse au bord de la mer, car il voulait aller de l'autre côté du bras de mer, visiter une île, mais ne pouvait pas, je pense parce que la mer était dangereuse (monstres en-dessous je suppose, me connaissant...). Il était sur la terrasse quand il faisait nuit et que la femme me parlait, mais là il n'y avait que lui et il pensait que parce que le jour était levé, le rêve deviendrait "rationnel", sans monstres ni ailes dans mon dos. Il était donc surpris de me voir m'envoler pour commencer à traverser, et je lui répondais "je rêve la nuit, bien sûr, mais je rêve aussi le jour...". J'aime cette phrase car elle colle au contexte du rêve, mais elle avait une double signification en la prononçant: elle répondait à mes inquiétudes de ces derniers temps de ne plus avoir de rêves comme ceux-ci, de ne plus voler dans mes rêves, de devenir trop terre à terre dans ma vie quotidienne, trop prise par mes études...
Je traversais sans encombre, par des battements d'aile puissant, où je sentais l'air pulser sous ma peau à chaque effort, et j'arrivais sur une île qui ressemblait aux îles grecques ou croates: pas d'arbres, mais de l'herbe rase, des petites fleurs, des insectes. Les insectes ne semblaient pas naturels et ressemblaient à des sortes de machines/bijoux (je pense parce que la veille j'avais lu un article sur des insectes robots espions).
Je commençais à regretter qu'il n'y aie rien, quand soudain je tombais sur une espèce de dépression, qui me fit penser à un chemin tracé par une énorme bête. Et en effet, une espèce de vers gigantesque apparu dans la travée, avançant à toute allure, recouvert d'herbe si bien qu'on ne voyait pas sa tête ni aucune partie de corps, jusque une masse herbue en forme de vers ou de serpent. Sur son dos, il y avait des voitures immobilisées (c'était ainsi qu'ils se déplaçaient en voiture, comme une sorte de ferry...) et d'autres roulaient à toute allure pour aller encore plus vite à leur destination (là encore, c'est absurde car ils finiraient par tomber sur la tête de la chose sur laquelle ils sont, et tomber dans le vide). La chose s'immobilisait devant, moi, comme si par ma simple présence, par le fait que je la regarde, je l'avais cassée. Des gens de l'entretien arrivaient (deux d'entre eux étaient des acteurs que j'avais vu dur es affiches de pub EDF la veille et dont je m'étais dit qu'ils étaient devenus has been). Je demandais à la femme qui avait l'air d'être leur chef, depuis quand ils existaient. Et elle me répondait "nous existions jusqu'à ce que vous arriviez", sans doute parce que j'avais cassé la chose en la regardant, et ainsi, je pense, l'un des pivots de leur société. Sauf que j'avais conscience de rêver, donc je n'étais pas sûre de ce qu'elle m'avait dit et je lui demandais "vous existiez ou vous n'existiez pas jusqu'à ce que j'arrive?" et elle me répondait cette fois "nous n'existions pas jusqu'à ce que vous arriviez"... et j'étais confuse, mais avant que j'ai pu tirer les choses au clair, mon réveil avait sonné.
La deuxième réponse était cohérente avec le fait que c'était mon rêve que ces gens habitaient, et donc, jusqu'à ce que je rêve d'eux, ils n'existaient pas.
Pourtant j'avais la sensation qu'elle avait bien dit qu'ils existaient jusqu'à ce que j'arrive, et que j'avais cassé la chose et ainsi leur vie. C'était la vérité du rêve, et pas celle de la conscience... j'ai du mal à m'exprimer, mais dans mes rêves, comme je suppose dans beaucoup, il y a des sortes de "doubles vérités" ou tout et son contraire est possible à la fois. Et là je pense que c'était le scénario du rêve qui s'exprimait avant que je ne vienne le bousculer avec ma conscience du fait que je rêvais.
Et je trouve la première réponse intéressante car elle me rappelle une citation, je ne sais plus de qui, qui disait qu'en regardant les choses, nous les modifions déjà, et sur laquelle je m'étais posé des questions, pas sûre d'être d'accord si notre observation passait inaperçu...
Bref. Des rêves absurdes, et il en manque des gros bouts, et j'aurais encore bien des choses à dire à leur propos... pourtant les images de ce rêve étaient très précises et les couleurs magnifiques, ce qui m'amène à le classer dans mes rêves "full HD", et surtout j'ai pas mal exploité ma capacité à contrôler mes rêves cette nuit.
De plus, c'est encore plus compliqué car parfois dans mes rêves, des souvenirs de rêves de nuits précédents viennent s'intercaler (comme s'ils tenaient tout entier dans une fraction de seconde), comme des histoires dans l'histoire, jouant le rôle de souvenirs spécifiques à ce monde (car parfois je les avais oublié dans la vie quotidienne, mais je sais que ce sont des images de rêves précédents) et du coup, le temps s'étire et se rétrécit à multiples reprises, ce qui complique les choses et favorise les oublis...
Bon, maintenant j'ai mal au crâne... ^^;
On ne devrait jamais essayer de raconter ses rêves, c'est trop compliqué et on n'arrive pas à s'exprimer correctement (en tout cas pas moi).
Bonne journée.