Aujourd'hui, engueulade avec ma mère, youpi.
J'ai osé lui dire que j'avais plus envie de faire kinésithérapeute que médecin.
Alors évidemment, j'ai eut droit de me faire insulter, traiter de paresseuse, d'entendre dire que je manquais de courage, que parce que pour la première fois de ma vie j'étais confrontée à la difficulté je baissais les bras... Mais oui!
Bien sûr, je suis une fainéante. J'ai quand même été 413 sur 1403, et même 1450 en septembre. Alors ok, je ne suis peut être pas dans les deux cent premiers, je n'aurai peut être pas mon concours de médecine cette année, du premier coup, mais j'estime que ce n'est pas si mal!
J'estime que l'on ne peut pas dire que je suis une fainéante, je me suis toujours décarcassée pour satisfaire mes parents, j'ai fait S, j'ai eut mon bac S avec la mention très bien comme ils le voulaient quand j'étais petite, je me suis inscrite en première année de médecine et j'ai fini 413 au premier semestre. Je me suis toujours donnée du mal pour ne pas les décevoir et pour réussir ce que j'entreprenais. Et pour une fois que je ne veux pas faire ce que mes parents veulent que je fasse, je m'en prends plein la gueule. C'est limite si on aurait pu douter qu'elle me connaissais vu les énormités qu'elle me sortait. Et limite si elle ne savait pas que moi, je la connaissais bien.
Je sais très bien pourquoi elle ne veut pas que je fasse kiné (même si elle même ne se l'avouera sans doute pas): parce que ce n'est pas assez bien pour moi. Parce que ça le décevrait, que je fasse autre chose que des études d'au moins 10 ans pour passer ma vie à stresser comme une malade parce que ça signifierait pour moi finir comme ma mère. Elle a des amies kiné, c'est très bien pour elles, mais ça n'est pas assez bien pour ma mère, puisque je représentais le dernier "espoir" pour mes parents d'avoir un enfant qui fasse médecine comme eux.
Mais je ne suis pas eux.
Elle ose me sortir que tout ce que je veux c'est passer a vie avec un bonhomme à côté de moi, me comparant ainsi à une espèce de grosse baufe dont les seules ambitions dans la vie sont de fonder une famille avec un homme que je servirais en épouse docile... ah non, désolée, ça c'est sa vie, pas la mienne. Excepté l'a raté aussi, puisqu'elle n'a rien d'une bonne épouse, qu'elle a raté sa vie artistique, puisque ses sculptures n'intéressent personne et encombrent la maison, et surtout que ça ne l'intéresse même plus elle même. Qu'elle a raté sa vie de mère puisque ses trois enfants sont des malades mentaux, et qu'elle n'es pas non plus une grande carriériste... Elle vit sa vie de patachonne, se morfond dans son bordel, fait une dépression un jour sur deux de sa vie, n'est satisfaite par aucun aspect de sa vie... Non, je ne veux pas de ça.
Et je ne veux pas non plus finir comme mon père, en parfait stressé, à deux doigt de faire un ulcère en permanence, stressé sur mon travail, sur ma famille, sur les dépenses de mon ménage... Une bête de travail qui, lorsqu'il quitte son job de médecin, épouse celui de banquier domestique et fait presque toutes les tâches domestiques parce qu'il a épousé une hystérique dépressive qui ne l'aime même pas en tant qu'époux.
Non, je ne veux pas de leur vie. Je suis peut être cruelle, mais on n'a pas été tendre avec moi non plus aujourd'hui.
Pourquoi mon frère et ma soeur pourraient-ils faire ce qu'ils veulent de leur vie, et moi, pas?
Même si c'est vrai que mon frère aussi a eut droit à des critiques pour n'avoir pas choisi médecine alors qu'il en avait les "capacités" (ça ne lui collait vraiment pas... si on avait voulu le faire se suicider, peut être, je ne vois pas mon frère médecin, il est assez torturé comme ça). Et jusqu'à ce qu'il trouve enfin un travail après ses études de commerce, s'est fait taxé d'avoir arrêté trop tôt ses études, voir de ne pas avoir fait les bonnes.
Ma soeur, quant à elle, s'est fait coller une étiquette "fainéante" à vie pour n'avoir jamais été bonne en maths, n'avoir pas fait S, et avoir choisi une fac de droit sans être aller jusqu'à devenir notaire. De mon point de vue, c'est une fainéante, mais pas tellement pour ses études, plus pour son caractère en général. Mais ça c'est une autre histoire.
Je n'ai pas tant envie que ça de faire kiné, mais je n'ai pas envie de faire médecine pour mes parents. Et tant que je les sentirais derrière moi, à me surveiller, à me faire des remarques ou à les dire à demi-mots, tant que je les sentirai angoisser que je n'y arrive pas, j'aurai l'impression qu'on me pousse à faire médecine, et pas que je le fais pour moi.
Qui plus est, même si c'est peut être de la fainéantise, je ne suis pas certaine d'avoir envie de finir mes études à trente ans...
Ma mère qui me sort que je ne devrais pas me poser de questions... AH AH AH.
Oui, effectivement, aucun dictateur n'a envie que son peuple ne se pose trop de questions sur ce qu'il le force à faire.
La comparaison peut paraître exagérée mais c'est exactement le même fonctionnement.
Mieux vaut pour elle que je ne me pose pas trop de question sur qui dirige réellement ma vie. Je n'ai que dix-neuf ans, je ne suis pas prêtre pour l'indépendance, mais qu'est ce que ça me soule de devoir supporter tant d'hypocrisie... Elle se ment même à elle même.
Elle se dresse d'elle même un portrait de victime au grand coeur, victime d'un père pervers et d'une même au moins tout autant perverse, victime du sort, victime d'elle même, victime de son passé, mais qui malgré tout va chercher à aider les autres, par son métier et par ses passe-temps...
Sauf qu'on ne peut tirer aucune reconnaissance à juste exercer son métier, on l'a choisit, ce n'est pas un sacrifice.
Quant à ses grâces qu'elle distribue à qui mieux mieux... Ma mère fait du racisme, disons, de la discrimination positive, car étrangement, ses sentiments et ses aides vont toujours pour les noirs, et plus particulièrement les sénégalais... Par contre, pour sa famille, elle est bien moins là. Elle me fait penser à ces grandes dames d'autrefois, riches, qui aidaient les autres pour se donner bonne conscience, en ne s'avouant jamais que secrètement, elles les méprisaient. Et qui, dans le même temps, adoraient l'exotisme des gens venues de pays étrangers... Un petit singe pour la distraction de madame, blonde aux yeux verts et d'origine flamande. Comme c'est excitant, de s'acoquiner avec la racaille!
(j'exprime ici non pas mon opinion des gens venant de pays africains, mais l'impression que me fait ma mère).
Qu'elle ait été une victime, certes, je le reconnais volontiers et sincèrement, ça me met toujours en colère contre ses parents. Mais elle zappe assez facilement son côté bourreau avec ses propres enfants, comme elle nous a à tous volé notre enfance parce qu'elle même n'en avait jamais eut.
Mais bon, assez ressassé ma propre enfance.
Tout ça pour dire, je trouve mes parents tellement hypocrites que ça me dégoute.
Et la raison pour laquelle je suis attirée par les études de kiné, c'est bien parce qu'elles sont courtes, mais pas par fainéantise mais pour obtenir mon autonomie plus tôt, afin de leur échapper.
Pour échapper à cette famille que je ne supporte plus, pour ne plus voir ni ma mère ni ma soeur, que je ne peux pas voir sans souffrir pour la première, que je déteste pour la seconde et pour ne plus dépendre de mon père, pour ne plus avoir rien à leur devoir, pour ne plus me sentir coupable et redevable, pour ne plus pouvoir faire l'objet de ce chantage affectif qui revient sans cesse. Pour ne plus éprouver de culpabilité à chaque fois que je ne fais pas ce que l'on veux que je fasse (c'est à dire que je finis toujours par faire ce qu'on veut que je fasse).
Bref... Sinon, autre sujet, autre coup de gueule, la puérilité de certaines personnes m'étonnera toujours.
Lorsque j'apprends que la meilleure amie de l'un de mes amis n'est pas venu à l'anniversaire de ce dernier juste parce que ma petite bande et moi même étions invités et que l'on ne peut pas blairer l'une de ses amies, anciennement l'un de mes meilleurs amies (pas trop dur à suivre?) ça me rend limite malade... Comment peut-on être aussi puéril et stupide?
Je veux dire, au pire, on ne se parle pas et puis c'est tout, pas de quoi en faire un plat.
Surtout quand je vois que mon ancienne amie en question joue les martyre depuis des mois parce que ses parents s'engueulent...
Ok, c'est dur, mais t'es grande, tu vas t'en remettre. Certaines personnes se complaisent particulièrement dans leur malheur. On gueule un bon coup, on crie, on se défoule sur son blog ou son journal intime (chacun ses armes) de temps en temps, au pire on va courir ou on frappe dans un oreiller, et puis basta, on fait pas chier les autres avec ses problèmes.
On a été amies pendant des années elle et moi, et que je sache, je ne suis jamais allée pleurer dans ses basques, parce que pour elle, je cite "t'as pas de raison d'être triste, t'es riche!"... Comme elle même aurait dit à un époque "OMG!". Je passe sur la pertinence de cette remarque, puisque tout le monde connaît bien l'adage "l'argent en fait pas le bonheur". Même s'il y est assez indissociable, avoir de l'argent est une condition souvent nécessaire mais jamais suffisante pour être heureux. Croire le contraire, c'est se tromper lourdement sur les besoins fondamentaux d'un être humain. Bref...
Tout ça pour dire que lorsque j'ai appris cette histoire ce matin, ça m'a scotché tant je ne pensais pas que ces filles pouvaient faire preuve d'autant d'immaturité (et d'absurdité, elles sacrifie l'un de leur amis pour une autre... si l'autre n'est pas capable de comprendre l'importance d'un anniversaire pour celui qui l'organise, c'est qu'elle est sacrément égocentrique!).
Bon, voilà, séquence défoulage terminée pour aujourd'hui, ça va déjà un peu mieux.
Bonne journée!