Ephemeride

Ma vie, mes Jours, mes Nuits

Vendredi 21 février 2014 à 21:32

Bonjour...

Bon, hier j'allais vraiment mal. Mal comme ça faisait très longtemps que je n'avais pas été aussi mal, ni aussi hystérique.
Et même si ce n'est pas encore vraiment la forme aujourd'hui... Ca va mieux. J'ignore pourquoi, mais depuis ce matin, comme une réaction à ce vide énorme que j'ai ressenti, j'ai envie de lire des tas et des tas de livres, de la poésie, de la philo, de l'histoire... j'essaie juste d'ignorer la petite voix qui me dit que je n'aurai jamais le temps de les lires. Ok, les poèmes, peut être. La philo, j'ai des doutes. Pourtant j'ai toujours eut particulièrement envie de lire Nietzsche, ou au moins un bout pour avoir un aperçu. Un peu de Kant aussi peut être, si j'avais du temps et du courage. Mais j'avoue que je ne supporterais surement pas Aristote ni Descartes.
Côté psy, j'ai aussi envie de lire un bouquin de Jung, même si je ne sais pas encore bien quoi (je n'apprécie pas particulièrement l'aperçu phallique de Freud que j'ai pu avoir, et même si Jung était un odieux coureur de jupons, ses idées me donnent un peu plus envie... j'aimerais me faire une idée).

Bref, plein d'envies de lecture, mais le genre de lecture dont on n'a jamais autant envie que quand on n'en a de toute manière pas le temps.
Mais je crois que ça me ferait du bien, ça me sortirait un peu de la TV, et ça me donnerait moins l'impression de foutre ma vie en l'air.
A vrai dire, le pétage de plombs d'hier était surtout lié à ce que ces derniers temps, j'ai l'impression que je ne rime à rien (la crise de la vingtaine je crois).
Je me dis qu'objectivement, ma vie n'a pas d'intérêt - je n'apprend rien vu que je suis doublante, mes passe-temps se résume à la TV, l'ordi, et, un peu plus intéressant, l'éducation de Sirius, notre petit labrador - et je me monte le bourrichon avec ma peur du vide, dans tous les sens du terme.
La peur du vide... Pour une fille qui passe son temps à voler dans ses rêves depuis qu'elle est toute petite, c'est un comble.
Mais le comble, pour une fille qui rêve de voler depuis toute petite, c'est sans doute cette peur de l'inconnu, peur d'avancer, peur de la perte de contrôle, peur de la vitesse, peur de la liberté.

Moi qui rêvait de voler, je suis devenue une vraie créature de la terre, petite, trapue, lourde, solide, pugnace, teigneuse.
Mais je suis forte. J'ai beaucoup de défauts, mais je réalise que je suis vraiment quelqu'un de fort.
Je me suis éduquée presque toute seule, j'ai réussi à ne pas devenir trop tarée malgré ma famille et mon histoire, j'ai réussi jusqu'ici à ne pas devenir obèse ni anorexique (bien que je passe par des phases d'hyperphagie, et occasionnellement dans ma vie, quelques semaines ou mois d'anorexie...?).
J'ai réussi à quitter des relations destructrices, et à construire une relation pas trop mal avec quelqu'un de vraiment bien, et même si nous avons des différences, et parfois des différents, je suis globalement heureuse d'être avec lui.

Par contre... c'est vrai que côté amitiés c'est le bordel. D'où mon retours sur face de bouc sous un pseudo. Pour avoir un peu plus de nouvelles de mes amis (et seulement de mes amis réels, pas de pseudo amis, je connais déjà assez mal mes propres amis).
Difficile de tisser des liens avec la peur de l'autre constamment au ventre...

Le fond de l'histoire, c'est que je dois faire des efforts pour m'aimer moi même. Comment construire des relations saines avec les autres quand on n'a pas une relation saine avec soit même? Comment être bienveillant envers les autres quand on n'est pas bienveillant envers soit même?
Quand on ne ressens que du dégout envers soit même?
Pourtant je sais que j'ai des qualités. Mais on m'a élevée dans l'idée de la perfection, en me répétant que je devais être belle, mince, intelligente.  Mais je ne suis ni particulièrement belle, ni extraordinairement intelligente, et certainement pas mince (ahah cynique).

Mais.

Mais je suis forte.

Je suis pugnace.

Même si je ne m'aime pas, je me suis toujours encouragée.
Même quand j'allais mal, je ne me suis jamais laissé m'effondrer, j'ai toujours continuer à avancer.

Je ne suis pas belle comme on le voudrait, c'est vrai. Mais je ne pense pas être moche non plus, et surement pas quelconque, et je peux avoir du charme si je m'en donne la peine.

Je ne suis pas la plus intelligente, mais je ne suis certainement pas bête, et si je ne brille pas toujours, c'est plus par manque de culture que par manque de compréhension. Je suis un peu un genre de Corée du Nord, repliée sur elle même, coupée du reste du monde, baignant dans le monde qu'elle a créé, sans lien réel avec l'extérieur et la réalité... Ce qui me manque, c'est de l'expérience.
Parfois j'ai envie de prendre mes bagages et de partir à pieds à la découverte de ce monde réel.
D'ailleurs, je fais de plus en plus des rêves de voyages, et j'ai la chance de visiter la nuit des paysages magnifiques, même s'ils ne m'en restent malheureusement que des ombres un peu fades au réveil (mais un sentiment d'émerveillement très réconfortant).

Enfin, je suis quelqu'un de créatif, et c'est sans doute ma plus grande qualité.
Et c'est sans doute en ça que la PACES m'a le plus fait souffrir; je ne crée plus  grand chose, par manque de temps et par démotivation.

A vrai dire, si je continue médecine, c'est uniquement dans l'espoir de devenir psychiatre et de m'intéresser au subconscient. Le reste ne m'intéresse pas assez pour en faire la profession qui m'occupera des dizaines d'années.

Bref.

Je suis humaine, j'ai mes défauts et mes qualités. Je crois que ce que je n'arrive pas à accepter, c'est cette humanité. Je me demande si je n'ai pas un complexe de supériorité, quelque part: je ne supporte pas d'avoir des défauts, persuadée d'être trop bien pour ça.
Je ne supporte pas d'être humaine, on m'a élevé sur un piédestal petite, et maintenant, j'ai bien du mal à en descendre... je cherche à en descendre volontairement (c'est fatiguant d'être LA fille à papa), et en même temps, j'ai peur de ne plus avoir aucun intérêt pour les autres et pour moi même.

Bref, je crois que je fais ma crise d'adolescence, mais avec six ans de retard.
J'ai même envie de me faire percer le pavillon de l'oreille.
Je suis trop une rebelle quoi (sarcasme).

Bon, aller, assez tordu du cul pour ce soir, allons marcher droit, et faire quelque abdos pour tenter de mettre un peu de muscle dans tout ce gras. 

http://ephemeride.cowblog.fr/images/LeNid.jpg
Petit dessin que j'ai fait en terminale.

Bonne soirée.
 






Par maud96 le Samedi 22 février 2014 à 11:46
C'est positif, quand même, tout ce que tu "décris" de toi... En tout cas, courageux, cet effort d'analyse-bilan de soi... mais tu réussis à garder l'estime de toi, sans doute une des choses les plus difficiles pour chacun...
Par lancien le Lundi 3 mars 2014 à 17:47
Je réponds d'abord à ton com; je crois que ta stratégie des cauchemars est excellente. C'est le meilleur moyen d'en sortirez de se rendormir. Il faut penser positif et être plus forte. Reste à savoir pourquoi tu fais de tels cauchemars. Si tu ne disais pas que cela était déjà dans ton enfance, je dirai que c'est le stress de la deuxième année de P1. Mais cela remonte à longtemps alors ? Que regardais tu comme films étant petite? Peut être aussi la peur de quitter le toit familial - mais maintenant tu es grande et tu as un copain. Alors c'est difficile de faire la part des choses entre ce que jette le cerveau de souvenirs inutiles et ce que raconte l'inconscient. Il est sur que les rêves répétitifs ont une certaine origine inconsciente, mais faut pas trop chercher quoi.
Sinon ce que tu dis dans ton article m'a beaucoup intéressé. Tu fais une analyse claire; je crois que tu es un peu trop introvertie et que tu n'as pas assez confiance en toi. Mais cela ira mieux quand tu seras en P2
Si à l'occasion tu as envie d'en parler, tu peux m'écrire à jpmalardel@gmail.com . Mais je sais qu'avec tes études tu n'as guère le temps. J'ai une mauvaise opinion de ce concours de P1, mais pas de ceux qui le passent avec courage. J'ai pourtant été autrefois dans les classes de préparation aux grandes écoles d'ingénieur, on bossait autant, mais le concours était moins idiot et plus juste.
J'espère que cette année sera la bonne pour toi. (j'ai beaucoup de correspondantes anciennes qui font médecine !)
 

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