Ephemeride

Ma vie, mes Jours, mes Nuits

Dimanche 12 août 2012 à 18:48

Bonjour

Mon casque est cassé, mais j'aime toujours autant cette musique d'Omnia, malgré la qualité douteuse des hauts-parleurs de mon ordinateur.
En ce moment, je suis en train de lire Une Fibre meurtrière de Kylie Fitzpatrick, qui parle du destin d'une jeune fille de petite bourgeoisie irlandaise au dix-neuvième siècle, dont la famille fait faillite et qui se retrouve mêlée à des affaires de meurtre. Je ne m'attendais pas à ce que je lis en l'achetant, mais pas du tout. Mais j'aime beaucoup. Et ça me rappelle malgré moi mon voyage en Irlande. Je ne sais pas pourquoi mais aujourd'hui j'ai envie de dessiner sans savoir quoi dessiner, j'ai l'impression que le monde autours de moi est trop fade pour m'inspirer. J'ai envie de vert émeraude, profond, et d'un bleu froid et pur comme le ciel. J'ai envie de quelque chose qui me m'inspire... Je sens cette inspiration, à portée de main, mais inaccessible. Comme si elle avait été un courant d'air, je la sens contre moi mais impossible de la saisir. Il y a quelque chose d'inhabituel et toujours d'un peu magique, cette chose qui avant me donnait les idées, mais là, elle est comme cachée dans mon dos, comme recouverte et je n'arrive pas à gratter ce qui la recouvre pour la retrouver. Il y a quelque chose à faire mais je ne sais pas quoi.
Ange se comporte avec moi comme lorsque j'étais en sixième ou cinquième aujourd'hui, alors que cela fait plus de deux ou trois ans que nous étions loin l'une de l'autre. Oui, je parle de mon chat. Elle me laisse de nouveau lui gratter le ventre, et vient vers moi quand je tends la main, elle répond quand je l'appelle. C'est curieux, il y a quelque chose dans l'air de retrouvé. Peut être qu'à force de vacances et de ne penser plus uniquement à ce que je dois faire mais de vivre pour moi, je me retrouve moi même? Et de ce fait, elle me reconnait?
Je suis sans doute curieuse mais en tant que païenne, je considère mes animaux comme sensibles et dotés de sentiments, d'émotions, aussi intenses que celles d'humains - même si leur esprit est sans doute moins tordu que le nôtre - et donc capable de déceler aussi bien que nous ce genre de choses. Non, je de grosses bêtises: bien mieux que nous. Ils ne sont pas parasités par toutes ces pensées superflues et accessoires qui nous empêchent de regarder les choses telles qu'elles sont. Ils sont ici et maintenant et vivent uniquement dans le présent. Et après plus d'un mois de vacances, je m'approche un peu de cet état, même si j'envisage la rentrée avec appréhension, je n'ai pas encore retrouvé le travail. Je vis pour mon bouquin, ma tasse de thé, mon carré de chocolat, mon envie de crayonner sans savoir quoi... bref, ce qui est maintenant, ce que je veux faire dans l'immédiat.
Mais il y a quelque chose d'inconfortable dans cette sensation qui m'inspire sans savoir ce qu'elle m'inspire. C'est une sensation d'automne, je la reconnais bien, celle que je ressens d'habitude à la rentrée, en septembre et jusqu'à après Samhain. Il y a quelque chose à faire, je ne sais pas quoi.
J'ai envie, mais je ne sais pas bien de quoi.
C'est curieux. C'est comme une démangeaison, on a beau gratter et s'irriter la peau pour y remédier, elle revient. J'ai beau m'occuper, cette impression reste, et je sais que la seule chose qui la comblait lorsqu'elle m'arrivait était de dessiner ou d'écrire.
Mais quoi?
Et c'est pour ça que j'ai envie d'aller en Irlande à nouveau: parce que j'y avait trouvé plein d'images qui me plaisaient, surtout lors des visites.
J'ai envie de revoir la mer aussi. La voir m'emplit de quelque chose. Me plonger dedans, et me laisser flotter, porter par ses vagues. Puis m'enfoncer dans ses profondeurs pour y observer ses habitants. M'y affranchir de la gravité. Dans tous les sens du terme. Nager est une manière de voler, et je suis bien plus légère dans l'eau.


Je regrette que mon casque soit cassé, je voudrais mettre cette musique directement dans mes oreilles. Ecouter de la musique avec ce casque c'est pour moi comme me faire une perfusion de musique, et comme il s'agit de ma musique, reflétant mon univers, une perfusion de rêve et de liberté.
J'ai envie d'aller me promener en forêt, mais il est un peu tard pour ça. Je ne sais pas encore si j'irai courir avec mon père ce soir. D'un côté je suis fatiguée, d'un autre j'ai très envie de sortir prendre l'air. Peut être devrais-je juste aller me percher dans l'arbre, au verger?
Je n'ai toujours pas trouvé le courage d'envoyer une lettre à la Clairière pour leur demander, j'ai peur. J'ai peur de l'inconnu, et j'ai peur que l'un de mes espoirs se défasse. Tant que je ne leur ai pas parlé, je ne suis pas déçue et je m'imagine toujours qu'une voix me tend les bras, inexplorée, sur le chemin que je me trace, pour ne pas être seule dans ce que je crois. Mais si je trouve la déception sur cette voix... Il faudra m'en chercher une autre, et retourner à cette solitude dans mes pensées, peut être pour toujours.
J'ai envie d'histoires... J'ai l'impression qu'il y a en moi un voile qui se déchire doucement vers un autre monde.
Mais je ne sais pas quel genre de monde. Je ne sais pas si je veux la savoir. Tant qu'on ne sait pas, tout est possible.

J'ai l'impression d'être en bas d'une nouvelle montagne, avec un grand chemin tout tracé devant moi... Mais la façon dont je le gravirai en changera la destination. Et je sais que plus loin se trouvent de nouveaux carrefours avec des décisions à prendre.

Ce que je veux, c'est suivre une voix qui me corresponde, sur laquelle je me sente à ma place. Et j'ai l'impression que cela passe par une lettre à la clairière, même si c'est pour être déçue. Mais... avec l'année qui m'attend, ça me semble difficile de tout mener de front. Je sais que je ferai mieux d'attendre encore. D'attendre d'avoir cette année en poche, mon concours réussi et la voix dégagée.
J'ai juste l'impression en faisant ça de me remettre à demain. Je ne veux pas repousser toujours les projets susceptibles de me faire sentir en accord avec moi même pour un jour me rendre compte qu'il est trop tard. Je crois que cette impression vient en partie de là, cette inspiration qui n'en est pas une: je sais quoi faire mais je n'ose pas le faire, il y a une porte à prendre que je ne prends pas.
Parce que je veux être sûre de pouvoir l'ouvrir en grand le moment venu.

Je suis dans un jardin, il y a cette porte qui apparait régulièrement, mais à chaque fois on me demande de faire des choses avant de pouvoir explorer ce qu'il se cache derrière. La seule chose dont j'ai peur, c'est que lorsque je pourrai enfin l'ouvrir, je ne me sois trop perdue pour me souvenir que cette porte est ma seule vraie destination.

http://ephemeride.cowblog.fr/images/littlePortable222.jpg
Jardin d'un musée de Lausanne, Suisse, 2011.

Par maud96 le Mardi 21 août 2012 à 19:55
Tu décris et analyses bien cet état "d'entredeux" que tu décris si finement. Revenir à vivre l'instant, comme les animaux, c'est une forme de retour reposante à la réalité... En un sens, en étant cassé, ton casque t'a un peu libérée, on dirait ...
 

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