J'étais une équilibriste
Sur un fil de mots, suspendue,
Les bras tendus tel le Christ
Dominant un monde perdu
Le temps était mon ami et le soleil mon amant
La lune était mes ailes et ma destination
Je filais telle une flèche portée par le vent
Par delà les mers et par delà les monts
Vers un ailleurs radieux que je rêvais meilleur
Utopie vaniteuse et sans aucun attrait
Pour dominer mes maux et surmonter mes peurs
Je donnais dans le fade, conventionnel à souhaits...
Gamine enamourée d'un être d'illusion
Cultivant les mots creux et les propos abscons
Versant volontiers des larmes d'amertume
Sur des espoirs morts-nés, des vagues faites écumes
Et pourtant, Clair-Obscur, que ne donnerais-je
Pour retrouver les délices d'un cœur qui se casse ?
Aujourd'hui je suis morne, et grise telle le ciel
Qui s'écourte un peu plus à chaque jour qui passe.
Croire que comme dans la météo, le soleil toujours revient !