Hier, c'était mon premier rendez-vous chez le psychiatre. J'étais pleine d'appréhensions, mais à vrai dire c'était moins pire que ce que je craignais.
J'avais peur d'avoir un très mauvais feeling par rapport au psy, surtout que c'est un homme (et là je réalise qu'en fait, à part la gynéco, tous mes médecins sont des hommes, entre mon père qui est mon médecin traitant et mon ORL, mon endocrinologue qui est aussi un homme, mon dermato, et maintenant mon psy...).
Mais bon, sans dire que je me sens super bien face à lui (je suis très intimidée, mais c'était inévitable), je pense que je peux lui raconter ma vie sans me sentir trop mal à l'aise.
Donc, premier épisode, une demie heure, je lui ai raconté vite fait les principaux "traumatismes" de ma vie, si on peut dire. Entre les films pornographiques que ma soeur m'a montré quand j'étais petite, la grosse dépression de ma mère quand j'étais petite, les pétages de plomb de mon frère et l'insécurité que je ressentais de ce fait... A peine ai-je commencé à parler que la fontaine s'est déclenchée, j'ai pleuré tout du long, sans réussir à m'arrêter.
Il a dit une chose qui m'a fait du bien. Quand il a su que j'étais la dernière des trois enfants, il a compris lui même: "en tant que dernière, vous avez dû tout supporter". C'est peut être ce qui m'a fait le plus pleurer. Parce que chez moi, en tant que "petite dernière", je suis l'enfant gatée qui n'a souffert de rien. Sauf que la vérité c'est qu'en tant que "petite dernière" je suis celle qui se tape les sautes d'humeur de tout le monde, entre ma mère, mon frère et ma soeur. Surtout ma soeur. Et dont personne ne reconnaît qu'elle peut aller mal. Parce que tous les autres ont toujours "plus souffert".
Donc que ce psy que je ne connais pas me dise spontanément que la position de dernière n'était pas facile pour moi, sans que j'ai à lui expliquer, ça m'a fait du bien.
Et lui de me dire que le seul élément stable de ma famille était mon père... C'est vrai maintenant, le problème, c'est que quand j'étais petite, je ne me souviens pas m'y être vraiment rattachée, parce que j'ai l'impression que lui fuyait les problèmes au travail.
J'ai parlé, parlé, mais en une demie heure, je n'ai eut le temps d'évoquer que les origines, pas vraiment les conséquences. J'ai essayé de parler un peu de mes tocs, mais comme c'est difficile pour moi d'en parler ouvertement, parce que ça témoigne d'une perte de contrôle sur moi même, je crois qu'il n'a pas compris... Ou bien il n'y a pas attaché tant d'importance, je ne sais pas, mais du coup il a embrayé sur les tics et les tocs de mon propre frère, qu'il a eut en consultation il y a quelques années. Peut être aussi que c'est une prédisposition familliale...
Bref, je suis sortie, il m'a dit qu'il fallait que je vide mon sac. C'est vrai, sauf que je l'ai déjà fait. Ici, sur ce blog, avec mes amies, avec mon petit ami...
Je crois que ce dont j'aurais vraiment besoin, c'est de sortir de cette maison. Comme je le disais à mon chéri, le jour où je ne verrai ma famille que parce que j'ai choisi d'aller la voir, ça ira mieux.
Ce n'est pas tellement de vider mon sac que j'attends en allant le voir, je crois. Plutôt de comprendre mes dysfonctionnements actuels. Je sais qu'ils prennent leur origine dans tout ça, c'est pour ça que je lui raconte tout, mais je ne comprends pas encore pourquoi dès que je suis en conflit ou confrontée à un problème, je fonds en larmes, pourquoi le regard des autres compte tant que ça pour moi, pourquoi je n'arrive pas à aller vers les autres, pourquoi ça me fait toujours peur, surtout quand je ne les connais pas. Pourquoi, aussi, je refuse de laisser couler, pourquoi aussi je veux tout contrôler tout le temps, ce qui est à l'origine de mes tocs... J'ai une peur panique de perdre le contrôle.
Je n'arrive pas, de manière générale, à lâcher le morceau, à laisser couler, que ce soit les paroles des autres ou les petits problèmes, ou ce qui m'arrive...
Sinon, je disais aussi hier à mon chéri que je suis une espèce de jokari, ces raquettes avec une balle attachée à un élastique: j'ai fait sortir la boule de maux/mots, ça m'a bien fait pleurer, mais une fois rentrée, je me suis fait une tasse de thé et pris un magazine, et en dix minutes, j'étais calmée, ce qui m'a permis de ne pas montrer à ma mère à quel point j'étais remuée. Les mots, à chaque fois que je parle de tout ça, ressortent, me font mal, puis je me calme mais sans avoir pu "expulser" la chose, j'ai toujours l'impression qu'au lieu de m'alléger en partant, tout re-rentre se loger quelque part entre mon ventre et mon sternum, peut être dans mon estomac... Je disais d'ailleurs, si ça se trouve, c'est pour ça que je mange quand je me sens mal: comme quand on avale une arrête et qu'on prend du pain, c'est pour faire redescendre tout ça, pour m'aider à le digérer.
Alors que ma soeur, elle le vomit, à chaque fois que tout ça lui pèse trop, au sens propre comme au figuré. Moi je ne peux pas.
Enfin... Peut être que je me casse la tête à vouloir toujours tout comprendre, tout décortiquer... Mais je n'arrive pas à lâcher prise. Je pense que jusqu'à ce que j'ai complètement décortiqué la chose, découpé tout ça, démonté et remonté un nombre incalculable de fois... Je ne pourrais pas le lâcher.
Pourtant il faudrait. Heureusement je ne suis pas non plus H24 à tout décortiquer... Mais c'est vrai que ça m'arrive souvent, surtout en ce moment.
C'est peut-être les vacances...
Puis, pour cloturer tout ça, je dirais qu'en ce moment, j'ai mal au ventre et mal au dos à cause de mes règles, et que je suis toute courbaturée parce que je suis allée au balance hier et avant-hier, je vais peut être me calmer... En tout cas, ce qui m'a fait très plaisir hier, c'est que la prof m'a dit que j'avais de très bonnes prédispositions au yoga parce que j'étais très souple et que je faisais de belles postures, au début elle croyait que je faisais du yoga à côté, je lui ai dit que c'était la première fois que je faisais un sport de ce genre, même si j'avais un DVD de yoga sur lequel j'avais fait quelques exercices chez moi.
Après, pour les postures, peut être aussi que la danse égyptienne joue, vu que j'en ai fait pendant deux ou trois ans, et que même maintenant je m'entraîne encore un peu toute seule (devant le miroir, j'ai l'habitude de commencer avec des étirements genre grands écarts et écrasement facial, souplesse dorsale...etc. puis j'enchaîne avec des mouvements de danse).
Bref, tout n'est pas perdu, si je rate ma vie, j'irai me perdre dans une secte en Inde où je passerai mes journées dans des positions bizarres de yoga, à écouter les préceptes d'un illuminé quelconque... Ce peut aussi être sympa. ^^
Le Kinkakuji, temple recouvert d'or, à Kyoto au Japon.
Bonne journée!
Une phrase que je dis souvent : "On a toujours peur de l'inconnue, et pourtant on est attiré que par lui." Essayes de méditer sur cela.
Pour ma part, j'ai une trouille bleue de ce que je ne connais pas et de l'avenir dont je ne connais pas l'issu. Aujourd'hui ça va mieux. Mais auparavent, j'angoissais dès qu'un élément imprévu arrivait. "Il faut prévoir les impondérables" disait toujours mon grand père.
Je ne connais pas toute ta situation, c'est sûr, mais ça serait peut-être bien de régler le problème avant de quitter cette maison comme tu dis. Mais c'est peut-être aussi ta solution, comme tu le dis aussi. Il faut se dire, qu'on peut pas tout contrôler dans la vie, et encore moins notre propre émotions et nos propres sensations. C'est l'humain qui est constitué ainsi. C'est un peu être fataliste de dire c'est comme ça, mais sans deconné, c'est comme ça ! Mais je te le concoit, c'est plus facile à dire qu'à faire. Ceux qui souffre ne sont pas ceux qu'on croit. Personne ne peut se mettre à la place de quelqu'un d'autre. Mais si la visite chez le psy te permet une bonne analyse de toi-même et t'enlever ce poids sur tes épaules : elle est là ta solution. Car même sans régler les problèmes, il faut déjà trouver un moyen de mieux apréhender les problèmes.
Personne ne peut juger, ou dire quoique soit. La vie de chacun est unique.
En tout cas, un bon courage !
Et un petit soleil pour égayer tout ça ! ☼