Ephemeride

Ma vie, mes Jours, mes Nuits

Samedi 12 mars 2011 à 13:31

Te revoir ici m'a fait mal.

Fantôme. Dégage! Voilà ce que j'aurais dû te dire.
Au lieu de quoi, sur le coup, j'ai souris. Pas parce que je t'aime encore. Non. Je ne t'aime plus. Plus à la façon dont je t'aimais du moins. Mais malgré tout, je t'aime bien. Peut être que c'est ça au fond qui m'énerve le plus. C'est que, tu sais, je ne sais pas pourquoi on a décrété, tacitement de ne plus se parler. Je sais, c'est ma faute. je sais que c'est moi qui ait rompu. Je sais que c'est moi qui, tout d'abord, n'ai plus voulu te voir. Mais au fond, j'aurais voulu te revoir. Pas par amour. Mais parce qu'en trois ans, je me suis habituée à toi. Tu étais devenu, sinon mon petit ami -rôle que tu n'as jamais su remplir à mon égard, de par ton indifférence- au moins un genre d'ami.
Je ne m'y étais absolument pas préparée.
J'ai souris parce que malgré tout, je voulais te revoir. J'ai souri, surtout,  parce que je ne voulais plus te haïr. Parce que je ne te haïssais plus. Parce que je ne te hais plus. Je sais que c'est moi qui ait rompu, mais pour moi aussi ça a été dur. La décision prise, ça allait. Mais prendre cette décision a été l'une des choses les plus difficiles que j'ai jamais eut à faire. La preuve, j'ai mis deux ans au moins à m'y décider. Non, trois. Trois ans pendant lesquels j'ai essayé plusieurs fois de te dire que ça n'allait pas, mais toi tu fuyais toujours.
Et maintenant, aujourd'hui, tu as encore fui! Tu ne sais faire que ça, fuir! Fais-je donc si peur que ça? Moi que tu as tellement fait pleurer, aujourd'hui même, encore et encore? Pleurer jusqu'à être à deux doigts de vomir?
Te revoir là, au milieu de ce couloir, c'est comme revenir un an en arrière. C'est comme te revoir, au milieu de tous tes amis, m'évitant, semblant te moquer de moi, moi qui était éperdument amoureuse de toi. A en devenir folle, au sens propre du terme, tu me rendais malade. Physiquement, mentalement, j'étais malade. Et ne crois pas que la maladie n'aies pas laissé de séquelles. Je porte bien trop de cicatrices de toi. C'est comme si j'avais voulu mettre mon coeur entre tes mains, à l'époque, et que toi, tu l'avais ouvert pour voir ce qu'il y avait dedans, l'avait déchiré en plusieurs endroit, puis que tu l'avais négligemment jeté par terre et piétiné, comme on éteint une cigarette pour éviter qu'elle mette le feu. La douleur que tu m'as fait ressentir, je continues encore à la porter en moi. Mais rassure toi, je me soigne. Je n'ai même plus de hargne à ton égard. c'est fou.
En fait, tu me manques. Mais pas en temps que pseudo petit ami, pas en temps que bourreau. J'ai fini d'être masochiste.  Non, tu me manques comme un ami. Disons que, ce qui me manquerait de toi, c'était ton humour, peut être, les choses auxquelles j'étais habituée. Tu n'as jamais été quelqu'un de méchant, et je sais que tout ce que tu m'as fait enduré, tu ne l'as sûrement pas fait intentionnellement. Mais tu l'as fait quand même. Par négligence. Par désintérêt. Tu ne m'as jamais laissé t'approcher. Tu ne m'as jamais laissé être proche de toi, tu maintenais en permanence une espèce de barrière entre nous, et c'était toujours à moi de la franchir et d'aller vers toi. C'était toujours à moi de tout faire! J'étais seule. Tu me laissais te courir après dans les couloirs du lycée, essayer d'être dans le même bus que toi le matin (pourquoi crois-tu que je prenais le bus le matin?), et tu m'évitais, et tu restais collé à tes amis, à ton amie...



Sur le coup je n'ai pas eut mal. C'est après, à peine quelques secondes après, que la douleur a fusé. Une douleur familière. La douleur que je ressentais presque en permanence l'an dernier. La douleur et l'humiliation, l'impression d'avoir été prise pour une conne. Les souvenirs de cette humiliation. Les souvenirs...C'est ça qui fait mal, les souvenirs.
En fait, même si une partie de moi aurait aimé que nous restions amis, une autre partie se dit que ça n'est peut être pas plus mal que nous ne nous voyions plus. Car que peut-on dire à quelqu'un qui nous a tant fait souffrir? Il aurait fallu que nous ne sortions jamais ensemble. Alors peut-être nous aurions pu être amis. Mais quel eut-été l'intérêt?



Peu importe. Je n'ai plus besoin de toi. J'ai déjà des amies, des amis aussi. Des gens que j'apprécie, des gens qui m'apprécient. Et surtout, j'ai enfin quelqu'un qui m'aime. Et que j'aime. Pas comme je t'ai aimé toi. Différemment. Car cet amour n'est pas teinté de haine comme celui que j'éprouvais à ton égard en raison des souffrances que tu m'infligeais. Je connais enfin quelque chose de doux, de chaud, de tendre.
Quelque chose qui n'est rien qu'à nous. Une complicité particulière. Quelqu'un que je n'ai pas envie de tuer en même temps que de l'embrasser, mais quelqu'un que j'ai juste envie de protéger, d'embrasser, d'aimer. Quelqu'un qui mérite que je l'aime, aussi.

Et surtout, surtout, toi je ne t'aime plus.


Je crois que si j'ai souris au lieu de fuir ce matin, c'est tout simplement que je n'avais pas le besoin de fuir. Je voulais juste que ça aille bien. Sur le coup, je n'ai rien ressenti d'autre que de la sympathie pour toi. Oui...C'est vraiment bizarre de me dire que malgré tout ce que j'ai enduré par ta faute, malgré le fait que cinq minutes après,  je me suis sentie mal, et bien, je crois que je t'aime bien.
Parce que tu fais partie de mon histoire, parce que, que tu le veuilles ou non, tu fais partie de moi, tu m'as construite en partie, comme tous les gens qui ont tenu un rôle important dans ma vie.
Parce que tu n'es pas quelqu'un de méchant. Et surtout...
Parce qu'à présent je suis libre. Tu n'as plus de statut particulier. Tu n'es plus rien pour moi. Je ne me force plus à te pardonner, je suis heureuse.
Parce que je suis heureuse, oui.
Parce que même si j'ai perdu notre combat, et bien, j'ai tout gagné en définitive.

C'est en partie grâce à toi si j'ai compris qui était la personne rien que pour moi.
Tu m'as donc rendue heureuse en amour. Pas directement, mais la déception que tu as été pour moi m'a ouvert les yeux sur ce que je voulais et ce que je ne voulais pas. Et naturellement, j'ai trouvé quelqu'un, enfin, rien que pour moi.

Merci.

 

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