Ephemeride

Ma vie, mes Jours, mes Nuits

Samedi 21 avril 2012 à 14:25

Bonjour!

Je suis en vacances, enfin!
Bac blanc fini, maintenant, je me repose.Je compte en profiter pour bouquiner, notamment des livres sur la Wicca, mais aussi refaire du sport, ces dernières semaines ayant été plus plongées dans les révisions qu'autre chose, je n'ai pas beaucoup mis les pieds dehors pour aller courir.  J'aimerais me concentrer sur la vitesse, parce que courir longtemps, je peux sans problème, mais courir vite... J'en suis incapable. Or l'épreuve d'endurance du bac est basée surtout sur la vitesse, et peu sur la régularité, donc j'ai intérêt à bosser ça si je veux avoir la moyenne. J'aurais pu prendre lancer de poids à la place, mais je suis une tanche, quant au saut en hauteur... C'est très variable selon les jours on va dire. Si le jour de l'évaluation est un mauvais jour, ça ne va pas le faire.
Le problème est que lorsque je cours en sport, je dois endurer les moqueries de mes "petits camarades" car je ne cours vraiment pas vite... Haha. C'est ça, marre toi, le jour où on te demandera de courir pendant une heure, je serai là pour te voir complètement explosé à la fin.
La vie est un peu comme la course à pieds d'une certaine manière. Il y a ceux qui court très vite, et qui tiennent longtemps. Ceux là ont tout bon, mais ça demande du travail. Il y a ceux qui, comme moi, ne court pas vite, mais tiennent longtemps, sont pugnaces: je suis une nature lente mais sûre, je sais que quoi qu'il arrive, je finirai le parcours en état. Et puis il  y a ceux qui tentent de courir vite pour faire comme les autres, mais dès qu'on leur demande de tenir, finissent par marcher parce qu'ils n'ont pas su évaluer leurs forces réelles. Ces gens là ont sont ceux qui au final s'en tirent le moins bien. Parce que courir lentement sur tout le parcours est toujours plus rapide que de courir vite au début puis de renoncer et marcher sur la fin. Et j'avoue, je me gausse intérieurement  quand je les vois ne tenir même plus debout au bout d'un kilomètre et demi, c'est à dire rien du tout, avoir des crampes partout, être tous rouges et complètement à bout. Je ne suis pas une adepte du "se surpasser", si cela signifie s'épuiser. Il ne s'agit pas de surpasser les forces que l'on a, mais de les augmenter petit à petit, à force d'entraînement, et c'est ça, la réelle signification de se surpasser, et non pas dépasser la limite de ses propres forces. Parce que si dépasser la limite de ses forces peut mener à les augmenter, c'est un jeux doublement dangereux: d'abord on risque de s'épuiser physiquement et de se faire mal, et en suite on s'épuise mentalement et on finit par renoncer, parce que ça fait trop mal à chaque fois. Et cela est valable aussi pour le reste, pour les études par exemple. Les gens qui donnent tout, au maximum, jusqu'à la moindre parcelle d'énergie, finissent par baisser les bras parce qu'ils s'épuisent à chaque fois physiquement et que cela entraîne une fatigue mentale, un découragement parce que c'est toujours à recommencer, parce qu'à chaque période de révisions, il faut remettre ça.
Bien sûr, travailler, réviser, demande toujours du travail, ce qui est toujours fatiguant, mais on peut se fatiguer sans s'épuiser. La question est toujours la même: il faut connaître ses limites et ne pas s'amuser à les dépasser à tout bout de champ. On peu les repousser sans les dépasser.
Je vois, pour en revenir à la course, on m'aurait dit quand j'avais douze, treize ou même quatorze ans que je pourrai courir plus de quarante minutes sans m'épuiser, je ne l'aurais pas cru. Mais maintenant je sais que j'en suis capable, et je ne me suis pas souvent "explosée" (mis à part les fois ou je courrais par fureur, on va dire, contre moi même et les autres, et que courir était ma seule forme d'extériorisation efficace, mais ça n'est plus vraiment le cas aujourd'hui). Il s'agit d'en faire un peu plus tous les jours, de se forcer, de se mettre parfois un coup de pied au cul, mais de savoir aussi marcher quand il y en a besoin, et de se fixer des limites. Je sais que si je m'épuise lors d'une courses, notamment lorsque je reprends après une longue période sans courir, je ne m'amuse pas à faire de grands parcours parce que sinon, je reviens épuisée et je n'ai pas envie d'y retourner.
Et bien c'est pareil pour le reste.
Mais ce qui me fait peur, c'est d'enfreindre justement mes propres limites et de m'épuiser, comme ces gens que je critique. Je ne sais pas ce qui me pousse à toujours vouloir être la meilleure, être la première. Je suis tout ou rien. Sois je gagne, sois je décide que je m'en fiche et je me laisse perdre. C'est peut être pour ça que je me pousse à être la première. Pour gagner, parce que sinon, je vais me lasser de travailler pour rien, pour être juste la moyenne, et me laisser couler. Ou du moins c'est ce que je crains. Mais c'est vrai que lorsqu'on est premier, on a plus tendance à se donner à fond pour le rester que lorsqu'on est deuxième ou troisième pour devenir premier. Parce que ça nous semble alors possible, alors qu'en tant que second, pas forcément.
J'ai vraiment l'impression qu'il y a une origine familiale à cette tendance à vouloir être la première en cours. Je pense que j'ai vraiment été marquée par ma mère, le fait qu'elle nous mettait toujours en compétition les uns avec les autres. Aujourd'hui encore, je mets un point d'honneur à faire mieux que ma soeur. Avoir de meilleures notes qu'elle à mon âge, obtenir un mention au bac qu'elle a eut au rattrapage, rester plus mince qu'elle, toutes ces choses que ma mère a toujours privilégié: la réussite scolaire et le poids. En même temps, ma soeur m'encourage dans ce sens. Forcément, quand votre soeur vous dit petite "toi tu as été trouvée dans une poubelle" ou "on voulait pas de toi" ou "tu as été adoptée en fait", "papa voulait pas de toi"... etc. Et quand j'entends encore il y a quelques jours que je suis une "capote trouée". Ma soeur a trouvé de bon goût de sortir une blague à ce sujet devant son nouveau petit ami, et de m'enfoncer, de me rabaisser encore un peu plus, et de dire que personne ne voulait de moi... Je ne dis rien. Je ne dis plus rien. Ca ne vaut pas la peine, ça va encore dégénérer en engueulade parce que je fais un "mélo" selon ses mots, de rien du tout. ce qu'elle ne comprend pas ce que c'est une accumulation de rien, sur lesquels je ferme souvent les yeux et la gueule, qui me font péter les plombs au delà d'un certain stade. Ou pour reprendre l'image communément utilisée "la goutte d'eau qui fait déborder le vase". Désolée, tout ce qu'elle m'a fait n'est pas anodin. Les sévices qu'elle m'a fait endurer n'ont rien d'anodin. Aussi bien physiques que psychologiques. Elle et sa mère. Ma mère.
Puisque à l'origine des problèmes de ma soeur il y a ceux de ma mère, et à l'origine de ceux de ma mère, ceux de sa propre mère et de son propre père, et que vraisemblablement à l'origine des problèmes de son père, il y eut ceux de son grand-père... Quand la branche est pourrie, elle ne peut rien donner de sain. Quand j'y pense, je descends d'une longue lignée de monstres, et je sais qu'il y a aussi ce monstre quelque part en moi, une folle sans doute. Mais je tente d'en faire quelque chose de  beau. Je tente d'utiliser toute la merde qui me constitue ( et qui, à bien y regarder, constitue la plus part des humains... je ne suis pas la seule à en avoir vu de toutes les couleurs dans mon entourage... Mais je suis la seule dont la famille soit volontairement aussi pourrie, depuis aussi longtemps, je crois) en contre exemple sur ce que je dois être. Je ne veux pas leur ressembler, jamais leur ressembler. Autrefois j'étais comme eux. Maintenant je m'y refuse, j'ai réussi à m'en détacher dans la forme, mais pas tellement dans le fond. Les insultes et la violence peuvent facilement sortir, je sais qu'elles sont là quelque part au fond de moi. Je réussi cependant à ne pas les laisser sortir avec les autres, même en contexte conflictuel, j'essaie même de ne pas les retourner contre ma famille lors de disputes, bien que ce soit elle qui me l'ait appris, qui me l'ai insufflé comme son essence. C'est ce qui caractérise le mieux ma famille, la violence, physique et verbale lors des conflits. Parce que c'est ce qui caractérise ma mère, et que mon père a démissionné de son rôle d'éducateurs lorsque j'étais enfant, n'y revenant que bien plus tard, les conflits quelque peu refroidis après le départ de mon frère. J'ai l'espoir que si je montre une autre manière d'être, si je montre qu'on peut être en désaccord sans insulter à tout bout de champ, on cesse de m'insulter. Je ne compte pas le nombre de fois où je me suis fait traitée de pute, de salope, de connasse... Par les autres, par des inconnus qui se sont senti blessés dans leur estime de petit tyran que je ne supporte pas, ou par les membres de ma famille. Même mon père s'y est mis avec la conduite accompagnée. Il n'a pas compris que je pète les plombs après qu'il m'ai traité de conne, pour lui ça ne semblait rien. Mais le problème est que jusque là, il était le seul de ma famille qui ne m'avait jamais insultée, et maintenant, je ne peux même plus le dire. C'est dans la nature de ma famille. Et je suis désolée, je trouve ça pitoyable. Après on me dira sans doute, comme je l'ai déjà entendu de la part de cette famille qui est la mienne que je fais des histoires pour rien, que je me monte la tête pour des conneries. Mais non. J'en veux pour preuve que si j'en parle à des gens normalement constitué, ils ne trouvent pas que je sois folle ou excessive. Je ne suis pas une causette, je demande juste à ce que cette famille cesse de me marcher dessus. Je suis le paillasson de tous. Et ma soeur trouve encore le moyen de me jalouser. Elle ne se rend pas compte. Bien sûr, j'ai eut une part de chance d'être la dernière, mais être la dernière c'est être seule dans mon cas. Mais je crois que dans ma famille, on est tous seuls. L'unité est très superficielle chez nous, et si l'illusion peut durer le temps d'un repas, elle s'évanouit à la première contrariété, et les tensions remonte, palpables pour nous autres qui les connaissons si bien.

Alors, oui, je suis peut être injuste, mais je ne me sentirai en paix avec eux que le jour où j'aurais droit à des excuses.
De mon frère pour m'avoir imposer des images de violence qu'une enfant n'a pas ç avoir, pour avoir causer, dans son égoïsme, tant de discordes, au point que nous ne mangions même plus ensemble, que nous n'avions plus la moindre communication.
De ma soeur, à qui je dois une partie de mes tocs, ainsi que des habitudes qu'une petite fille n'a pas à avoir et qu'elle se plaisait ensuite, dans une plaisir vicieux, à critiquer, à montrer du doigt car elle savait que je faisais ce qu'elle m'avait montré. Et moi de me sentir un monstre.
De ma mère pour m'avoir tout simplement supprimé mon enfance, sous prétexte qu'elle même n'en a pas eut, qu'elle a vécu pire que moi alors je n'ai qu'à me la fermer plutôt que de la faire culpabiliser. Et moi de culpabiliser. Je veux des excuses pour m'avoir fait porter, comme elle l'a fait pour ma soeur, le poids de ses secrets, qu'elle nous a confié à tour de rôle enfant. Elle ne s'est excusée que sur deux choses, mais je sais que je suis l'une des rares personnes à avoir eut le droit à des excuses de sa part ce qui me réconfort déjà. Je me souviendrais toujours de cette sensation de légèreté la première fois qu'elle sen excusée.
De mon père pour n'avoir tout simplement pas su nous protéger contre elle. Et pour à son tour minimiser ce que nous avons vécu. Pauvre autruche.

Je voudrais vraiment réussir à me sentir libre, mais à chaque fois que je vais mieux, que j'ai du temps pour moi comme maintenant que je suis en vacances, tout ça refait surface. C'est un phénomène assez fréquent: tant que l'on est occupé par des choses extérieures, on se sent fatigué mais on ne fait pas de dépression. Mais si on a du temps pour soit, on se retrouve à repenser à soit et donc à ses problèmes... et là, ça ne va pas.
Mais un jour, je partirai de cette maison. Je sais bien qu'il faudra du temps avant que j'en parte réellement, surtout avec les études que j'ai choisi: même si je pars vivre en appartement d'ici quelque années, je serai encore entièrement dépendante de ma famille, de mon père, et je ne serai donc pas vraiment partie. Mais un jour je partirai, réellement: ils n'auront plus aucun pouvoir sur moi, plus aucun moyen de me faire m'aplatir devant eux. Un jour... Malheureusement, dans encore très longtemps, à l'échelle de mon âge. En attendant, je prends mon mal en patience, mais j'ai l'impression que depuis que ma soeur est revenue à la maison, je suis revenue en arrière. Peut être est-ce pour moi l'occasion d'en sortir plus forte, d'aller de l'avant. J'essaie de voir les choses comme ça. Sa présence me force à faire des efforts, ce qui n'est peut être pas plus mal.

Enfin, je me plains de ma famille, je dois toutefois reconnaître une chose: ils ne m'ont jamais laissé dans le besoin matériel, j'ai été plutôt gâtée de ce côté là. Mais ça ne compense pas tout...

Enfin bon... J'ai souvent l'impression que ce blog remplace le psy que je n'ai pas. Et c'est pour ça que j'y écris surtout pour moi, en n'oubliant toutefois pas qu'il y a des gens qui me lisent et que je ne peux donc pas tout dire. Mais en même temps, le fait d'être lue me permet d'avoir l'impression d'être entendue, que je n'aurais pas si j'écrivais dans un journal intime qui par définition nous laisse seul face à nous même. Ca me soulage un peu, c'est une soupape, un endroit où j'ai l'impression de m'exprimer mais où je n'impose mes problèmes à personne puisque personne n'est forcé de me lire.

Bonne journée.

http://ephemeride.cowblog.fr/images/P1020398-copie-1.jpg

Par maud96 le Samedi 21 avril 2012 à 19:32
J'ai lu tout ce long article, et celà m'a fait de la peine pour toi que tu ne puisses te "sentir bien" dans ta famille. Tu as raison, mieux vaut utiliser tes vacances à lire : celà te permet au moins de te "détacher" de tout cela. Et comme je sais qu'au sortir de l'hôpital je devrais me remuscler et me refaire les poumons (réduits à l'état de feuillets plats pendant l'opération cardiaque), je crois que je fais faire comme toi en salle de rééducation à l'hosto : je prendrais au moins de temps en temps le tapis roulant pour courir, au lieu du vélo : cela me permettra une fois sortie d'affaire de refaire un peu de course à pied, en sachant quelles limites ne pas dépasser...
 

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