Ephemeride

Ma vie, mes Jours, mes Nuits

Dimanche 27 mai 2012 à 19:10



Bonjour!

Je me rends compte que mon précédent article peut donner l'impression que je vais mal... C'est ce que j'ai compris qu'avait compris celui que j'aime, tout à l'heure, au téléphone. Mais ce n'est pas le cas. Au contraire je dirais... c'est une sorte de prise de conscience progressive... J'ai l'impression d'être en train de me ré ouvrir à moi même. C'est exactement comme cette petit fille dans le clip que j'ai mis ci-dessus... En fait, quand je l'ai vu, ça m'a vraiment ému, parce que ça raconte un peu l'histoire de tous les rêveurs... En tout cas la mienne...
J'ai toujours été une grande rêveuse, de tous les instants, j'aimais me raconter des histoires, m'inspirer des dessins-animés que je voyais, puis des romans que je lisais, pour m'imaginer des aventures fantastiques, ou je pourrais glisser vers un monde merveilleux ou rendre celui-ci meilleur... Et je me rends compte d'à quel point j'ai laissé tout ça ces derniers temps pour assurer dans mes études. Trop de stress... Pourtant je n'ai finalement pas tant l'impression d'avoir gâché cette année quand j'y repense. J'ai beaucoup ri avec mes amis, nous nous sommes fait une vraie petite bande cette année, à jouer aux cartes, faire des grands débats (et des engueulades!), raconter de grosses conneries... et je pense que ça va me manquer l'an prochain. Mais ça me rassure, parce que je pensais ne plus jamais retrouver cette ambiance de bande de ma vie, après le collège. Alors, certes, c'est la dernière année, mais ça m'a permis de croire que je pouvais toujours me faire des amis, que je finirais toujours, tôt ou tard, par trouver des gens avec qui je m'entende, où que ce soit. Même si bien sûr, à côté, il y a une bonne partie de gens avec qui je ne m'entends pas, même si les gens avec qui je m'entends bien ne sont absolument pas parfaits. De plus, quand j'y regarde bien, j'ai appris vraiment beaucoup de choses cette année, j'ai eut de super profs, que ce soit en SVT (même en spé, quoi qu'on en dise), en physique chimie, en histoire géographie, en maths, en philosophie ( en tout cas, à défaut du reste, celui là est inoubliable...)... bon, moins en espagnol et en anglais, certes, mais bon.
Et puis j'angoisse un peu pour l'an prochain, c'est vrai, et même beaucoup, mais je dois prendre ça comme une belle occasion d'apprendre beaucoup, beaucoup de choses nouvelles... Et c'est vrai que vu sous cet angle, j'ai un peu hâte, de voir la vie à la fac, de voir comment je vais m'en sortir, de découvrir un nouvel environnement (mieux ou pire, on ne sait pas! Ce qui est sûr est que je vais être désorientée...), de nouveaux visages (même si je n'y vais pas pour me faire des amis, peut-être que je rencontrerais de nouvelles personnes, peut-être que je ne ferai que les croiser...), et surtout de nouvelles matières...

En fait, j'ai commencé mon dernier post par: "J'aimerais... accepter de lâcher prise. Accepter de ne pas tout contrôler. Accepter de ne plus rien contrôler." Et c'est ce que j'essaie de faire. le fait est que je ne peux rien contrôler, personne ne peut tout contrôler, tout n'est que perte de contrôle, même ma Déesse ne "contrôle" pas les choses, elle ne fait "que" être les choses. Et moi, je ne "me" contrôle pas, je suis. Alors le mieux est encore d'être à fond, et d'être quelque chose qui me plaise, non? Ce n'est pas contrôler ma vie que je cherche, ni contrôler mon bonheur ou mes pensées pour n'avoir que des pensées heureuses. C'est m'orienter. Il suffit de prendre une direction qui me plaise, et en suite, advienne que pourra dans cette direction, je suis ce que je suis et pas autre chose.
Se contrôler, c'est gommer ce que l'on est au profit de ce que l'on attend que l'on soit, ce que les autres et nous mêmes attendent de nous. Alors se contrôler, c'est perdre. Perdre son identité, perdre sa particularité, son individualité, avec tout ce qui va avec... ses rêves, ses idées, ses pensées... Mais attention, se contrôler et se maîtriser sont deux choses différentes. Se contrôler, c'est ne pas se donner le choix d'être autre chose que ce que l'on a en tête, enfin c'est ce que j'entends par là dans le contexte qui m'intéresse, se contrôler, c'est s'effacer pour se remplacer par un moi idéal qui n'existe pas vraiment et qui est souvent inaccessible, d'où d'inévitables frustrations, et surtout une grande hypocrisie envers soit et envers les autres. Mais se maîtriser, c'est savoir mettre occasionnellement un mouchoir sur ses pulsions... par exemple, ne pas se laisser aller à la tristesse ou à la colère à la première contrariété venue. Ca ne change pas son caractère, ça le nuance juste, si ce n'est ça l'enrichie, parce que se maîtriser signifie que l'on se comprend, puisque pour maîtriser une pulsion il faut l'identifier et en connaître la cause, ce qui nous fait réfléchir et donc forcément, évoluer, dans quelque direction que ce soit. Par exemple, se maîtriser face à la tristesse, c'est se dire "ok, là, j'ai super mal... pourquoi?" Puis une fois la cause identifiée, essayer de voir si vraiment ça vaut la peine de se mettre dans un tel état, savoir relativiser, et surtout essayer de savoir si c'est vraiment ce que l'on pense qui nous fait mal qui nous fait vraiment mal, où si ce n'est qu'un masque, qu'un morceau du vrai problème, pour pouvoir essayer de résoudre ce problème. Se maîtriser est donc une manière d'avancer dans ce que l'on est, alors que se contrôler c'est s'interdire d'être ce que l'on est vraiment, et donc s'interdire d'évoluer,  et éventuellement de progresser.
Et donc, je réalise aujourd'hui que ce que je n'ai pas arrêté de faire, ce n'est pas me maîtriser, mais me contrôler. Je me suis privée de moi même.
J'ai besoin de réfléchir encore, mais aussi de vivre. De recommencer à voir par mes propres yeux et non par ceux que l'on me prête. De recommencer à me faire mes propres idées plutôt que d'emprunter celles des autres. Je répète souvent l'avis de mon père par exemple, qui a certes le plus souvent une vue des choses très pertinente, mais qui est différent de moi, et ne peut donc pas avoir la même façon de voir que moi. Parce qu'il n'y a pas qu'un vérité, mais autant qu'il y a d'individus, et que ce qui est vrai pour lui ne l'est pas forcément pour moi, et qu'à force d'essayer de prendre pour mes vérités celles d'autres personnes, je me suis étouffée et oubliée.
J'ai besoin de m'échapper de moi... parce que ce moi n'est pas moi. Parce que je ne fais que me fuir, et me dissimuler à moi même sous d'autres idées, sous d'autres visions des choses.

Je veux non plus fantasmer d'être un idéal passé ou futur, mais me laisser être ici et maintenant telle que je suis. Parfois excessive et ridicule, parfois un peu trop émotive, à pleurer pour un rien... Je suis quelqu'un qui ne fait pas les choses à moitié. J'aime faire les choses pour de vrai. Quand je m'énerve, je le fais à fond, quand je suis triste, je suis vraiment triste, quand je suis heureuse, je me sens rayonner, quand je suis amoureuse, ça me porte plus haut que tout et m'enfonce plus bas que terre en même temps... Je suis quelqu'un qui s'ouvre à tout ce que la vie à donner. Et depuis plusieurs mois, je me suis mise à me fermer à bien des émotions, telles que la tristesse ou la colère, ou même parfois l'amour, pour ne pas souffrir. mais vivre, c'est aussi souffrir, et si je ne souffre pas, alors je ne peux pas être heureuse. Du coup, je ne me sentais pas heureuse, pas forcément malheureuse mais pas heureuse, et pas non plus triste, ce qui est pire que tout, une sorte de lourdeur, de lassitude de tout...
Cette semaine, je me suis surprise le soir à me sentir heureuse des journées que j'avais passées. Pourtant ces journées n'étaient pas forcément extraordinaires, je m'étais ennuyées en cours, certaines personnes m'avaient énervée, j'avais raté certaines choses... Mais à la fin de la journée, je me sentais bien et heureuse comme si j'avais fait de grandes choses, comme si je m'étais beaucoup amusée, comme si j'avais découvert plein de choses. Je m'en suis trouvé surprise et heureuse, parce que c'est une belle surprise de découvrir que le simple fait de vivre nous emplisse, alors que ces derniers mois je me sentais juste vide, vide de tout.

Je pense que ce qui m'a fait du bien, et remise en ordre, ça a été d'aller me promener en forêt. Je ne l'avais pas fait depuis des mois, et ça me manquait. Ca a toujours, depuis que j'ai commencé à me promener seule, été mon meilleur remède contre la monotonie, contre le vide de l'esprit et la sensation de lassitude, de vanité, de vide dans mon coeur, dans mon esprit et surtout dans mon âme, que j'ai tendance à compenser en remplissant mon corps de nourriture. Parce que d'habitude, je me sens vide de sens, je comble ce vide en mangeant,  je comble ma frustration et mes peurs, et en achetant toute sortes de choses, je me crée de faux buts, je m'imagine que c'est ce que j'ai qui va me faire devenir ce que je veux être.
Mais on ne peut pas remplacer l'être par l'avoir, ça ne marche pas comme ça.
Je vais aussi courir plus souvent ces derniers temps, même si mon évaluation d'athlétisme s'est très mal passée et que je dois repasser la semaine prochaine sans aucune certitude que ça se passera mieux. Ainsi je me sens mieux dans mon corps et dans ma tête, je me prouve que je ne suis pas molle, que je ne suis pas vide, que j'ai de la volonté, et que rien en me force à être quoi que ce soit. Parce que quand je cours, je renouvelle sans cesse l'effort dans un premier temps, c'est dur, et puis vient le temps où je ne suis plus en effort, je suis l'effort. Je me contente de courir, et je ne me pause plus la question "est-ce que je dois vraiment continuer? C'est dur... Je pourrais pas m'arrêter? Il ne faut vraiment pas que je m'arrête?". Je suis ici et maintenant, je ne fantasme plus sur un arrêt possible, ni sur ce que je pourrais devenir si je ne cours plus, ou sur ce que je pourrais devenir si j'allais courir plus souvent. Je suis en train de courir, j'ai enfin trouvé mon souffle, je suis dans l'effort, et j'aime ça. Je ne me demande pas si je cours assez vite, je cours à mon rythme et c'est tout. Je ne me demande pas quand est-ce que j'arrive, ni ce que je ferai quand j'arriverai, je cours maintenant, et c'est tout.

En ce moment aussi, je prends mon petit-déjeuner dehors le matin, ces derniers jours, parce qu'il fait beau.
Et je me suis baignée pour la première fois de l'année hier, et encore aujourd'hui.
Bref, je peux donné l'impression, avec toutes ces questions et remises en questions, que je vais mal.
Mais je ne vais pas mal, je ne suis pas forcément toujours heureuse, je suis aussi parfois triste, mais je vais bien. Parce que c'est la vie, et que je ne veux pas la vivre à moitié, même quand je suis triste, je vais bien, parce que même si ça fait mal, c'est le signe que la machine fonctionne bien, que je sais apprécier le bonheur. Quand on n'est plus triste, c'est qu'on a oublié ce qu'est le bonheur. Et à force de vouloir être heureuse à tout prix, et de m'interdire de souffrir, j'ai oublié ce que c'est qu'aller bien.

Alors j'essaie, j'essaie encore de vivre, ici et maintenant, de lâcher prise, d'accepter que je ne contrôle rien, parce que je suis, et que je ne peux pas avoir tout ce que je peux désirer mais que ça ne m'empêche pas d'être ce que je suis et qu'avoir ne me rendre pas meilleure, ni plus belle, ni plus intelligente, ni plus attirante. Tout ça, même la beauté, la vraie beauté, ça passe par la tête, si tu as sans être, alors ça ne rime à rien. Si tu es sans avoir, ce n'est pas grave.

Alors pourquoi est-ce que j'apprends? Parce que j'aime apprendre.
Pourquoi est-ce que je cours? Parce que j'aime courir.
Mais ça ne signifie pas pour autant que je ne fais que ça, et que parfois je n'en ai pas marre, d'apprendre, de courir. Ca signifie juste que ça fait partie de ma vie et que ça participe à lui donner du sens, que j'y trouve un bénéfice.

Et enfin, je vais bien, parce que je vais revoir celui que j'aime et parce qu'avec tout ça, je veux apprendre à mieux voir les gens, et pas juste mes peurs et mes envies sur eux.

Tout ça peux se résumer à une phrase: je suis ici et maintenant.

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Vendredi 25 mai 2012 à 21:43



Bonsoir.

J'aimerais bien...
Accepter de lâcher prise.
Accepter de ne pas tout contrôler.
Accepter de ne plus rien contrôler.
Le seul moyen, quand tout va trop vite, c'est de tout lâcher, et d'oublier que tout est trop rapide pour toi.
Parfois, je voudrais juste oublier que j'étouffe, et vivre. Mais je suis vite rattrapée par la réalité, cette voix qui me demande "où vas-tu?" dans ma tête à chaque fois que je me perds un peu trop dans mes pensées. Et à chaque fois j'ai l'impression d'être un chien qui tire sur un collier étrangleur pour s'échapper. Ou un oiseau avec une laisse.
A chaque fois que je m'éloigne un peu trop... Cette voix me rappelle. A chaque fois que je pense un peu trop... elle me dit de fermer ma gueule.
Du silence, reste à ta place et serre les dents, ou bouge, ou remue toi les fesses et échappe toi, mais cesse de penser, penser ne sert à rien.
Echapper à quoi? Je suis une fille avec tout ce qu'il faut pour être heureuse. Mais je sais qu'au fond, je cherche sans cesse à m'échapper. L'ennui c'est que je ne sais pas très bien de quoi. De moi, j'ai l'impression. C'est comme si tout ça n'était qu'une prétention, une sorte de jeu, sims ou de Barbie, et que j'allais arrêter d'un moment à un autre de jouer pour retourner à ma vraie vie. Mais ce serait quoi, cette vraie vie?
Arrêter de mentir... et surtout de me mentir. J'ai l'impression que je ne fais que mentir, pourtant, ça ne m'arrive pas souvent. J'ai l'impression que tout ce qui sort de ma bouche est faux et que je ne fais que jouer. Mais j'avoue que lorsque je ne joue pas, je m'ennuie. Et je ne me sens pas plus réelle, plus vraie pour autant, j'ai toujours cette impression que je suis au mauvais endroit, au mauvais moment, dans la mauvaise vie. Alors que je sais que je dois remercier chaque jour pour tout ce que j'ai. En fait, j'ai plutôt l'impression que le problème vient de moi. Ce n'est pas ma vie le problème, mais ce que j'en fais, et j'ai l'impression de ne rien en faire qui me corresponde vraiment. C'est comme si j'attendais une révélation sur ce que je dois faire et que je ne la trouvais pas, parce que je suis habituée à ce que l'on me dise ce que je dois faire, et pas vraiment à me demander ce que je veux vraiment faire. Alors que dois-je faire? Laisser tomber une bonne fois pour toute toutes ces apparences et rejoindre ce que je crois être ma voix corps et âme? Ou continuer à essayer de suivre un modèle, un moule qui n'est pas le mien? Mais si j'échoue dans ce en quoi je crois, que me restera -il? La peur d'essayer encore, et d'échouer à nouveau, et de finir sans jamais avoir su ce que je voulais. mais si je n'essaie pas, c'est sûr que je finirai sans savoir ce que je veux vraiment. 
Je voudrais...

Je voudrais dessiner et peindre de nouveau pendant des après-midi entiers en écoutant de la musique, même si ça n'est pas aussi bien qu'avant, même si ça n'est pas vraiment l'image que j'ai en tête.
Je voudrais lire encore et encore, des livres de mythologies, des mabinogions, des comptes, des policiers, des romans fantastiques, n'importe quoi qui me fasse rêver ou me permette de m'échapper un peu plus.
Je voudrais m'exercer à nouveau au chant, sans craindre que l'on m'entende à des mètres à la ronde à chaque fois que je monte haut, que je ne suis pas échauffée, que ma voix fait des siennes.
Je voudrais retourner courir matin et soir sans craindre un stupide agresseur, et juste profiter du moment, et oublier que je ne coure pas vite, que je ne suis pas une athlète mais juste un petit tonneau, mais courir pour moi, et uniquement pour moi, pour mon bien-être personnel, pour me sentir bien où je suis et avec qui je suis.
Je voudrais écouter de la musique, encore beaucoup de musique, qui me fasse rire, qui me fasse chanter à tue tête, qui me fasse pleurer, qui me fasse danser comme une folle, toute seule devant mon miroir parce que j'aime piquer mes crises depuis que je suis petite, juste moi et mon reflet, et de la musique.
Je voudrais pouvoir dire ce que je pense quand je le pense aux gens qui m'énervent, aux gens que j'aime, aux gens que je rencontre, à tous les gens qui m'entourent.
Mais pour ça je voudrais prendre le temps de penser correctement à chaque fois, et ne pas céder à la facilité, ne pas me contenter de rester sur les débuts de ma réflexion et de chasser le reste de mes pensées et la poursuite de mes réflexions pour faire de la place à ce que je dois faire...
Je voudrais revoir le bord de mer, et me baigner, enfin, puis laisser le soleil sécher ma peau et gouter ces quelques jour par an ou ma vie se résume à dormir, manger, nager, bronzer... et savourer les instants que je vis de tout mon soul. Je ne suis plus qu'un animal, qui lit certes sur la plage, mais un animal, dans la mesure où je n'ai alors pour seules préoccupations que la satisfaction de mes besoins immédiats, sans penser à plus tard, sans penser à demain, sans penser que tout ça a une fin, et prendre le temps de m'ennuyer réellement, au bord de la plage.
Je voudrais écrire de nouveau, tous ces textes, ces petites phrases qui sonnent bien qui se révèlent à moi par hasard, au cours d'une journée, au détours d'un rêve... Et réussir de nouveau à m'ouvrir à moi même, m'autoriser à regarder réellement en moi et à laisser s'exprimer mes sentiments, sans peur de ce qui pourrait ressortir et de ses conséquences.
Je voudrais juste ouvrir mes ailes et partir loin de ce moi qui n'est pas moi.

Je me dis que depuis ce temps, je devrais changer de refrain et choisir une autre image que les ailes, un autre but que "m'envoler". Mais je n'y peux rien, je n'ai pas changé depuis ma petite enfance: mon but ultime, c'est de voler. Je m'imaginais que je pouvais m'envoler si je courais suffisamment vite dans les couloirs, je m'imaginais qu'un jour, miraculeusement, une paire d'ailes me pousserait dans le dos et j'irais où je voudrais quand je voudrais sans aucune limite, je m'imaginais qu'ainsi, tout serait plus simple, et je pourrais résoudre tous les problèmes... Et aujourd'hui je fixe toujours les oiseaux qui s'envolent, et me passent au-dessus, et je m'imagine ce qu'ils doivent voir, ce qu'ils doivent ressentir, je m'imagine dans le corps de l'un d'eux, avec le vent me portant, glissant sur et sous moi, m'enveloppant... Je m'imagine ouvrir la fenêtre de la salle de cours, monter sur la table et m'élancer dans le vide, donner une poussée contre le mur et m'envoler dans un grand battement d'ailes, loin, là-bas dans la plaine de Saône, jusqu'à Dole, jusqu'à la Suisse, et même après...

Enfin bon, j'y vais, j'ai mal au crâne. Bonne soirée.

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Vendredi 30 mars 2012 à 20:49


Bonsoir

Les beaux jours reviennent, et avec eux, les bestioles, les fleurs, les jupes, les siestes dans le parc, et les examens. La semaine prochaine est blindée d'intero (maths, histoire, physique chimie, SVT...), la semaine d'après, oral de maths euro, la semaine d'encore après, bac blanc. Et la semaine d'après, vacances. Autant dire que je me sens l'âme d'un coureur s'échauffant avant le marathon. D'ailleurs je me comporte un peu pareil: je mange équilibré, je fais le plein d'énergie, je révise... J'ai commencé le régime que le médecin m'avait donné il y a déjà... ouh. Quatre? Quatre ans! Ouch.  Je ne me rends pas compte d'à quel point je vieillis. Et donc, ce régime avait bien fonctionné la première fois que je l'avais suivi, correctement, fidèlement, j'avais perdu jusqu'à six kilos. Là, je suis remontée au dessus du poids dont j'étais partie à l'époque, mais j'ai déjà perdu un kilos en trois jours de régime, donc je suis au même poids que celui auquel j'étais lorsque j'avais commencé ce régime la première fois. Il faut que je m'y tienne rigoureusement, mais je sais qu'il marche, et il a l'avantage de ne pas être épuisant ni physiquement ni mentalement: je mange plutôt à ma faim, sans jamais baffrer cependant, je mange plus équilibré que d'habitude, avec à la fois légumes, poissons, viandes, produits laitiers, pain, fruits (oui, fruits! Incroyable mais vrai, je me tape d'avaler une pomme par jour, ce qui pour moi tient de l'exploit). Bon, pas crudités, je veux bien faire des efforts, mais faut pas pousser non plus.
Donc, j'espère que d'ici un mois, lorsque je retrouverai celui que j'aime, j'aurai enfin perdu assez pour me sentir à l'aise dans mon corps. Ou du moins, plus à l'aise que maintenant. Je ne peux plus supporter de me voir comme ça. Je ne veux plus me sentir mal à chaque fois que je regarde les autres.
Et puis, si j'arrive à perdre le poids que je veux perdre, je pourrais de nouveau rentrer dans certains vêtements, et ça m'évitera d'avoir à racheter certains choses. Sans parler des vêtements que j'aime beaucoup et dans lesquels je ne rentre plus. Alors je suis motivée, plus encore que la première fois, pas cette fois par crainte de ce qu'en pensera le médecin si je ne perds pas, mais par crainte de ce que moi, je vais penser de moi si je n'y arrive pas: je vais encore me sentir mal, et si j'échoue cette fois, alors je pense que je n'y arriverai jamais. Alors je vais y arriver.
Mais il faut aussi en parallèle que je bosse à fond pour mon bac, parce que j'aimerais décrocher une mention, la plus haute possible. Pas franchement pour pouvoir me vanter, mais surtout parce que je sais que si je décroche la mention très bien cette année, je serai rassurée l'an prochain pour ma première année de médecine: je saurai que je suis capable de tout donner pour réussir. C'est une sorte d'appui psychologique: si je me prouve cette année que j'en suis capable, alors l'an prochain je saurai que j'en suis capable donc je risque moins de me décourager pour rien.
Ceci dit, si je n'ai pas la mention cette année, ça ne m'empêchera pas de tout donner l'an prochain.

J'aimerais vraiment arriver à faire tout ce que je veux faire: changer mon corps, me prouver ce que je veux me prouver, me prouver que je suis capable d'être aussi bien que les autres, mieux même, que j'ai le droit d'avoir de l'estime envers moi même. Je veux me prouver que j'existe et que je ne suis pas juste une larve en train de regarder sa vie passer en se contentant d'à peu près. Je veux être fière de moi, et arrêter de me fustiger sans cesse. Je ne veux plus trembler et me remettre en questions à la moindre remarque, à la moindre critique de l'extérieur. Je veux être sûre de moi. Je veux gagner cette confiance en moi que je perds sans cesse. C'est un peu comme si j'évoluais en échasses en permanence: je tombe, je me relève, je marche de manière assez maladroite, et dès que quelqu'un me pousse un peu, pouf! Je tombe. Dès qu'on se moque de moi, je suis déstabilisée, je regarde mes pieds et pouf! Je tombe. Et bien je ne veux plus me laisser déstabiliser. Si je me prouve ce que je vaux, alors je pourrais enfin me constituer cette espèce de bulle de protection que les autres ont l'air de posséder et que je ne sais pas me constituer. Un peu de respect envers moi même. Je sais que je suis ridicule, à pleurer dès que les autres m'enfoncent, à m'assombrir à la moindre moquerie, me vexer, paniquer. Mais je n'arrive pas à réagir autrement. Je n'arrive pas à relativiser. Parce que j'ai toujours l'impression que dans le fond, lorsque l'on me critique, je l'ai mérité: je n'ai pas été assez patiente, pas assez ouverte, pas assez rapide, pas assez intelligente, pas assez compréhensive, trop sérieuse, trop...etc.. Même si une part de moi sait que ce n'est pas vrai. Une part de moi le pense, et c'est pour ça que je me mets dans tous mes états: je ne sais plus quoi penser. J'en viens à ne plus savoir interagir avec les autres par moments, parce que je crains leur réaction.
Alors je ne veux plus penser aux autres, j'en viens parfois à souhaiter qu'ils n'existent plus, tous ces gens qui me mettent mal à l'aise. Ces moments où j'aimerais juste me rendre invisible, me faire toute petite, fuir, me retrouver seule.
Mais je me sens toujours seule. Alors qu'est ce que ça change?

Je ne veux plus de ça. Je veux me sentir en paix avec moi même. J'ai été élevée dans la perspective de: "si tu as de la volonté, alors tu dois être mince, tu dois dominer ton corps, et tu dois faire des études, tu dois être intelligente. Si tu veux, tu peux, si tu n'y arrives pas, alors tu n'as pas de volonté, tu ne vaux rien, tu dois montrer que tu vaux mieux que les autres, parce que tu es ma fille, et que je vaux mieux que ça."
En même temps, quand votre mère est capable de sortir des choses comme "j'aurais préféré que tu sois anorexique" ou "j'ai honte de toi quand je te compare aux autres filles à la sortie du collège", ça ne vous aide pas à vous sentir en paix avec vous même ni avec votre corps.
Mais je n'existe pas pour elle, ni pour personne, je n'existe que pour moi. Je suis la seule qui ait le droit de me juger. Je veux bien que l'on m'aide à m'évaluer, mais pas qu'on le fasse pour moi. Qu'on me critique, si c'est constructif, je veux bien. Ca fait mal mais je veux bien. Mais qu'on me critique pour me blesser, qu'on me critique juste pour le plaisir de se sentir supérieur et de me voir me recroqueviller sur moi même, non.

J'ai l'impression d'avoir écrit beaucoup de choses sans queue ni tête ce soir, non? Je dois sembler bien hystérique... Tant pis.
Quand j'y pense, je suis quelqu'un de bien instable. Mais je veux que ça change. Je veux être sûre. Sûre de moi . Sûre pour moi. Et sûre pour les autres. Je veux être un peu la mère protectrice envers moi même et envers les autres que je n'ai jamais eut. Quelqu'un sur qui on peut compter. Quelqu'un sur qui je peux compter. Oui, oui. Je veux pouvoir compter sur moi même. C'est un peu comme lorsque, dans les avions, on dit aux parents de mettre le masque à eux mêmes avant de le mettre aux enfants: parce que si eux même perdent connaissance, qui va s'occuper des enfants?Je veux changer avant d'avoir perdu toute fois en moi. Je veux me racheter à mes propres yeux. Et montrer aux autres que oui, j'en suis capable. Mais surtout, surtout à moi même. Pour pouvoir soutenir les autres, il faut déjà que je devienne solide. Et au diable ceux que ça peut gêner.

Sur ce, bonne soirée!

http://ephemeride.cowblog.fr/images/Niagara2-copie-1.jpgPont aux chutes du Niagara, juillet 2011.

Mercredi 29 février 2012 à 12:59

Bonjour!



    Un petit post avant de passer à mon commentaire de philosophie, qui va bien m'occuper toute l'après-midi. Je vais bien, je me sens bien mieux: quatre jours avec l'homme que j'aime plus que tout au monde et je me sens prête à tout affronter. Pour moi, pour lui et pour nous. Je veux réussir pour moi, pour nous et pour lui, pour être fière de moi et cultiver un peu d'amour propre, pour qu'il soit fier de moi et reste toujours près de moi, pour que l'on puisse un jour vivre ensemble. Je suis sans doute naïve, mais je veux juste être heureuse et le rendre heureux, je n'ai pas d'aspiration plus grande. Je ne désire pas être nationalement ou internationalement connue, je ne désire pas être riche à millions, je ne désire pas avoir du pouvoir sur les autres, je ne désire même pas leur admiration. Tout ce que je veux, c'est être heureuse et le rendre heureux, profiter du temps que nous passons ensemble, que nous soyons l'un à côté de l'autre ou bien à des centaines de kilomètres l'un de l'autre comme c'est le cas la plus part du temps. Parce que même lorsqu'il est loin de moi, il est près de moi, je pense à lui et je sais qu'il pense à moi, je ne me sens plus seule.
    Sinon, j'ai aussi fait le plein de produits Lush et suis allée faire un petit tour à Disney, où je n'étais plus allée depuis longtemps, et j'ai apprécié. On a eut une belle journée au début, puis le temps c'est un peu obscurci, mais rien de fâcheux. On a même aperçu la Princesse Raiponce.

    Je compte profiter du temps de vacances qu'il me reste pour faire mes devoirs, aller courir, essayer des recettes de bento, peut être même dessiner et bouquiner un peu. J'ai commencé ce matin par faire du rangement: chambre, bureau, changer les draps, changer la litière du lapin. Le soleil et l'air frais me donnent envie de ranger, on sent que le printemps arrive. Et je me dis que si je veux faire du rangement, c'est maintenant: après je reprends les cours, et je serai plus en train de réviser aux prochaines vacances. 
Je vais aussi peut être aller en Suisse ce weekend, l'occasion pour moi de conduire un peu et d'aller voir une exposition avec mon père et ma soeur.

Bon, sur ce, je vais lancer une lessive et aller bosser ma philosophie (en espérant que ma lessive n'atterrisse pas trop loin...Bon, ok, je sors).


http://ephemeride.cowblog.fr/images/P1020273reduite.jpg
Photo prise à côté de la maison du premier premier ministre canadien Mac Donald, été 2011.

Dimanche 1er janvier 2012 à 14:41

Bonjour,

Aujourd'hui est une année civile neuve, et même si ça ne veut rien dire de plus qu'un chiffre différent après un deux et deux zéros, il est de bon ton de souhaiter à chacun que cette année soit bonne. Pour ma part, j'ai fêté le nouvel an dans la bonne humeur avec des amies - même si l'une d'elles, malade, n'est pas venue et que je l'ai regretté. Je me suis encore retrouvé à me remettre en question face à elles, complexant sur mon physique, sur mon comportement aussi. Mais je devrais cesser de me plaindre de ce que je ne suis pas et savoir apprécier ce que je suis, l'admettre. Je suis... Que suis-je? Peut être suis je quelqu'un d'assez ouvert, dans la mesure ou j'essaie en général, voir même toujours, de comprendre pourquoi telle ou telle personne se comporte ainsi et je tente de ne pas juger, même si c'est parfois difficile et que je reste humaine. Je suis d'un naturel généreux, je dirais, aimant faire plaisir aux autres, même lorsque je ne les connais pas spécialement bien, me sentant triste, capable de pleurer lorsque je vois quelqu'un pleurer... trop sensible sûrement, trop réceptive à toutes les émotions qui m'entourent, capable même de pleurer devant un dessin animé. Je suis très rêveuse, et je fais tenir un monde entier, très varié, aussi bien beau que laid, dans ma petite tête. J'ai de l'imagination, peut être parfois un peu trop. Je déteste les conflits, tenant peut être un peu de mon père son côté autruche, mettre la tête sous le sable et attendre que les problèmes passent, éviter la confrontation parce qu'à la maison, elle tourne toujours aux cris... et que si on me crie dessus, je perd tous moyens et toute raison et deviens rapidement hystérique, hurlant plus fort encore. Je suis... un peu folle, pleine de tocs, incapable de les réprimer même en présence d'autres personnes - regarder sous le lit, remettre les rideaux droit, ranger mon lit par exemples. Même s'il n'y avait aucun objets, je trouverais moyen d'avoir des tocs, plus semblables à ceux de quand j'étais petite, que j'ai aussi encore, comme se répéter une phrase dans la tête tous les soirs pour se rassurer. Je suis aussi d'une tendance jalouse, pas maladive, mais un peu, j'ai toujours peur de perdre les gens qui sont importants pour moi, peur qu'ils se désintéressent et de me retrouver toute seule, peur de ne plus être assez bien - et c'est ce qu'il s'est passé pour l'une de mes amies, ayant préféré des amis plus valorisant pour elle, et quand j'y repense, c'est sûrement parce que j'ai cette peur de ne pas être assez intéressante pour que ce que j'aime restent que je lui en veut autant d'avoir concrétisé cette peur. Mais je sais bien qu'on ne peut pas plaire à tout le monde, et que le seul moyen de trouver de vrais amis qui nous acceptent tel que l'on est, c'est de rester fidèle à soit même: si nous même ne nous acceptons pas, comment pouvons nous demander à d'autres de le faire? Et si les personnes qui sont nos amis le sont seulement pour une image que nous leur avons donné de nous mêmes, ils finiront bien par s'en aller, puisqu'il est difficile de maintenir une illusion stablement et durablement, elle finit toujours par changer ou par tomber. Et puis, de toute manière, nous changeons tous, et c'est aussi la raison pour laquelle les amitiés et les amours, les liens se font et se défont, surtout à l'adolescence, dans ces périodes charnières où tout est remis en question.
La vie n'est jamais qu'un perpétuel changement, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur de soit même.
J'ai encore d'autres défauts, d'autre qualités, les deux étant évidemment liés, et peut être même certains et certaines que j'ignore, encore à découvrir, qui sait, cette année?

Dans tous les cas, je nous souhaite à tous d'être plus heureux, pas forcément par la joie, souvent illusoire, mais dans notre manière d'agir, de parler et de penser, chercher le bonheur pour soit et pour les autres.


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Janvier 2010.

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